Ne pas prendre de congé maternité en tant qu’indépendante

Les épisodes #15 et #16 de Grossesses d'Entrepreneuses ont un point commun : les femmes qui y témoignent ont décidé de ne pas prendre de congé maternité (pour leurs dernières grossesses). 

J'avoue que j'ai un peu hésité à diffuser leurs témoignages car c'est loin de ce que je conseille, et cela me semblait même à la base éloignée de mes valeurs. Mais finalement, je suis heureuse de pouvoir diffuser leur témoignage car c'est important pour moi d'avoir une grande diversité dans mes invitées, permettant ainsi à chacune de se faire son propre avis. 

D'autre part, j'ai découvert en faisant leur interview que ce choix peut s'avérer hyper féministe : elles ont en effet et dans les deux cas compté sur le papa qui a lui pris son congé paternité à 100%. 

Elles ont à part ça des profils très différents : 

• Alexandra est maman de 2 enfants de moins de 2 ans. Elle s'est lancée à son compte en tant qu'assistante virtuelle entre ses deux grossesses rapprochées.
• Aurélie est maman de 5 enfants (et n'a pas pris de congé maternité pour ses 2 dernières grossesses). Elle a fondé différentes entreprises, toujours depuis l'étranger.

Leurs deux témoignages sont vraiment inspirants - chacune à leur façon ! Alors que tu projettes de prendre ou de ne pas prendre un congé maternité pour ta (future?!) grossesse, je te conseille à 1000% de les écouter. 

Pour ma part, voici quelques conseils si jamais tu envisageais de ne pas prendre de congé maternité :

1. Informe quand même tes clients / partenaires, de ta grossesse

 Si tu choisis de ne pas prendre de congé maternité, l'avantage est que cela ne changera rien à tes collaborations avec tes clientes, tes éventuels membres d'équipe, et/ou partenaires. 

Enfin, seulement si tout se passe bien ! 

Or, la grossesse et le post-partum sont pleins d'imprévus. Alors même si tu espères pouvoir continuer à travailler "comme si de rien n'était", il est important de t'envisager l'éventualité d'un problème de santé qui t'obligerait alors à t'arrêter. 

Informer tes clients et partenaires en amont te permettra d'avoir une plus grande empathie de leur part si jamais tu devais interrompre votre collaboration de manière impromptue. 

2. Préfère le télétravail autant que possible

La grossesse et le postpartum ne sont pas anodins pour le corps. Tu fabriques un être humain, ça n'est pas rien! Alors surtout si tu choisis de ne pas t'arrêter de travailler, ménage-toi. 

Télétravailler depuis chez soi (voire même, depuis son lit!) permet d'éviter la fatigue et le temps passé dans les transports. On est aussi moins en contact avec de potentiels virus dans une période ou l'immunité est plus basse.

Préférer le télétravail permet d'être moins fatiguée et avec moins de chances de tomber malade.

3. En post-partum : travaille allongée les premières semaines ! 

Le corps a besoin de se remettre de l'accouchement. Cela prend environ 40 jours à l'utérus pour reprendre sa forme initiale (et donc à l'ensemble des organes de retrouver leur place). C'est pour cela que dans nombre de cultures ancestrales, les jeunes mamans se reposent et restent à la verticale pendant les 40 jours post-partum (c'est le fameux "mois d'or" des chinois). 

A forciori si tu ne t'arrêtes pas de travailler, ton corps va avoir besoin de se remettre de manière encore plus efficace. La meilleure façon est donc de travailler allongée !

4. Privilégie l'allaitement maternel

L'allaitement maternel a de nombreuses vertus pour le bébé, c'est bien connu. Mais c'est aussi hyper bénéfique pour la maman : cela aide l'uterus à reprendre sa forme/place, cela permet de mieux se reposer (lorsqu'on allaite, on peut atteindre un sommeil profond 4 fois plus vite!), cela permet de garder un meilleur moral (grâce à l'hormone ocytocine) et donc de faire baisser son anxiété et risque de dépression. A long terme, cela réduit les risques de cancer du sein et de l'ovaire.

L'allaitement maternel est donc à privilégier d'autant plus si on ne s'arrête pas de travailler, même si cela demande une certaine organisation certes (sujet que l'on détaille avec Chrisel Jouret, sage femme et consultante en lactation IBCLC dans la Préparation Business à la Grossesse !). 

D'ailleurs Alexandra et Aurélie ont toutes les deux choisi d'allaiter leurs bébés !

5. Te constituer un village

Il est très risqué à mon sens de tenter de reprendre le travail sans faire garder son bébé (sous prétexte qu'on peut travailler de la maison et qu'en tant qu'indépendante "on est flexible"...) mais alors quand on ne prend pas de congé maternité, c'est carrément à proscrire! 

Ne pas prendre de congé maternité implique qu'une autre personne pourra s'occuper de bébé pendant que tu travailles. Sinon c'est la porte ouverte au burnout ! Ça peut être le papa, une nounou a domicile (puisque les crèches et autres assistantes maternelles n'acceptent pas les bébés avant 10 semaines), un ou une membre de votre famille... 

Alexandra et Aurélie ont d'ailleurs cet autre point commun : elles ont une nounou à la maison ET un conjoint qui a pris son congé paternité à 100%. 

Pour aller plus loin : 

Un livre qui fait référence sur le sujet, pour celles qui souhaiteraient poursuivre la réflexion : "Qui s'occupe des enfants? Repenser la parentalité traditionnelle" de Sophie Andersen. Sophie est autrice de nombreux ouvrages, et à l'aube de la parentalité c'est son conjoint qui est devenu papa au foyer, alors qu'elle a continué à travailler. 

Bref, que tu sois plutôt encline ou non à l'idée de prendre un congé maternité, j'espère que ces conseils te parleront !

Et si tu as envie de prendre un congé maternité et que c'est uniquement la question financière qui te fait hésiter, alors télécharge le guide ci-dessous ! 

J'y partage 6 stratégies alternatives pour financer son congé maternité au delà des éventuelles indemnités :