#20 - Chloé Parez - la maternité en tant qu'avocate
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[00:00:00] Chloé: Bienvenue dans Grossesses D'entrepreneuse, le premier podcast consacré aux stratégies entrepreneuriales. Lorsqu'on devient maire dans ce podcast, vous allez découvrir à [00:00:15] chaque épisode l'histoire d'une entrepreneuse qui nous partage comment ça ou ses grossesses ont impacté son entreprise. mon intention en faisant circuler ces retours d'expérience tout aussi différents, qu'inspirant est de vous permettre de faire des [00:00:30] choix éclairés afin que la grossesse soit synonyme d'opportunité pour votre business.
[00:00:35] Chloé: Je suis Solène Pignet, votre hôte moi-même, chef d'entreprise depuis deux mille quatorze et autrice du Guide de l'entrepreneur durable, publié aux éditions [00:00:45] Vinot, que j'ai justement écrit pendant ma première grossesse. D'ailleurs, pour en savoir plus sur mon histoire et la genèse de ce podcast, ainsi que ce qui m'a
[00:00:53] Solène: poussé à créer la préparation du business à la grossesse, je vous invite à écouter [00:01:00] l'épisode zéro.
[00:01:01] Solène: Je suis
[00:01:02] Chloé: convaincue que la maternité peut être une force positive dans le développement de son activité, même quand tout ne se passe pas comme prévu. Et c'est ce que je vous invite à explorer au fil des épisodes. [00:01:15] Dans cet épisode, j'ai le plaisir d'accueillir Chloé Parez, avocate d'affaires spécialisée en droit des contrats commerciaux.
[00:01:24] Chloé: elle est devenue maman. Trois ans après la création de son cabinet, elle s'est heurtée à une culture [00:01:30] professionnelle qui ne prend pas ou peu en compte la parentalité. Et elle prend depuis régulièrement la parole pour faire évoluer les mentalités dans sa profession. Dans cet épisode, elle raconte l'impact de sa grossesse sur son activité, comment elle a anticipé [00:01:45] son congé maternité en recrutant et formant une remplaçante afin de ne pas léser ses clients, ce qui a eu un impact important sur sa trésorerie.
[00:01:54] Chloé: Nous parlons aussi du post-partum et de la reprise, qui n'est pas évidente lorsqu'on n'a pas pu se reposer [00:02:00] suffisamment et que la dépression pointe le bout de son nez. bonne écoute. Ben merci beaucoup, Chloé d'avoir accepté mon invitation. Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui à mon micro. Merci Solène Dom.
[00:02:14] Chloé: La première [00:02:15] question que je voulais te poser, c'est par rapport à ton enfance ou ton adolescence. Comment est-ce que tu te projetais dans ta vie professionnelle et dans l'équilibre de la vie professionnelle et familiale, Est-ce que c'était quelque chose. [00:02:30] euh qui t' interrogeait qui t'interpellait ou est-ce?
[00:02:36] Chloé: Franchement
[00:02:36] non je
[00:02:38] Chloé: ne pense pas, je n'ai pas le souvenir de ma idée. Tiens, comment je livrais ma vie de maman plus tard ou ma [00:02:45] vie, mon équilibre vie pro vie perso pour être très honnête Quand j'ai commencé ma carrière, j'étais plutôt très carriériste pour pour te dire mon idole, c'était Christine Lagarde, première femme managing partner d'un cabinet [00:03:00] d'avocats monde.
[00:03:01] Chloé: Donc j'étais plutôt sur cette tendance. Comme quoi on fait du chemin et c'est vraiment plutôt en en rencontrant mon conjoint et en en m'ouvrant à d'autres perspectives que j'ai commencé à vouloir un équilibre plus sain. [00:03:15] et mais petite, tu te, tu te voyais être maman un jour ou est-ce que tu te disais que ce serait à avoir et pas une obligation.
[00:03:24] Chloé: Enfin, comment tu te projetais aussi dans la dans la maternité? J'ai pas de souvenir d'avoir [00:03:30] forcément été quelqu'un qui très vite, a dit Je serai forcément maman un jour après, ça a toujours été quelque chose
[00:03:37] dont
[00:03:39] Chloé: j'ai eu envie assez assez jeune. Mais par contre, j'étais assez claire avec moi même [00:03:45] que je n'aurais des enfants que quand, euh, ça correspondrait à au moment de la vie dans lequel j'avais envie de les faire.
[00:03:54] Chloé: Donc j'ai eu de la chance et que j'ai pu réaliser ça parce que parfois évidemment, on ne choisit [00:04:00] pas. Ça vient avant, ça vient après. Euh voilà, donc disons que j'ai eu un enfant au moment où je l'ai souhaité. Mais dans ma vie de jeune adulte, j'avais des envies d'être d'être maman un jour, mais j'avais plutôt envie d'être d'être avocate.[00:04:15]
[00:04:15] Chloé: Et justement, alors, comment ça s'est passé pour toi, ce début de carrière d'avocate? Euh, en quoi consiste exactement ton activité? Parce qu'il y a plein de spécialités, de façon d'être avocate, aussi est-ce que tu peux nous nous dire avant de [00:04:30] devenir maman, à quoi ressemblait ta vie pro? oui alors moi je suis avocate d'fer pour faire très simple, c'est que je ne conseille que les entreprises et je les conseille en droit des contrats commerciaux et plutôt dans [00:04:45] le secteur technologique.
[00:04:47] Chloé: Donc j'interviens euh. à leurs côtés pour les aider à mieux contractualiser, à mieux vendre. Et je fais aussi ce qu'on appelle la mise en conformité en droit des données personnelles. [00:05:00] Donc je les aide un petit peu à appréhender cette législation. Et voilà donc moi ce que ce que je fais, c'est c'est du on appelle ça du conseil.
[00:05:07] Chloé: Donc je ne fais pas de contentieux, donc je ne plaide pas. Et ça pourquoi? Parce que moi, j'ai commencé ma carrière au [00:05:15] Royaume Uni. À l'origine, je suis solliciteur, donc je suis avocat de droit anglais. J'ai vécu dix ans entre Bristol et Londres. Et là bas, le Solliciteur, c'est vraiment un avocat d'affaires aussi.
[00:05:27] Chloé: Mais qui est vraiment que en conseil. et si il [00:05:30] plaide, c'est une toute autre voie pour se former et c'est ce qu'on appelle un et donc moi, naturellement. Du coup, je n'ai pas été confrontée. On va dire à à la pratique contentieuse qui est le cas plutôt en France, où l'avocat apprend et le [00:05:45] contentieux et le conseil dans ses études.
[00:05:47] Chloé: Moi, j'ai été confrontée qu'au conseil et après ma carrière étant euh ayant débuté étant lancée, j'ai pas eu d'appétence pour ce sujet et j'en ai toujours pas. C'est pas du tout quelque chose qui me manque pour [00:06:00] moi l'avocat, enfiler sa robe, aller au tribunal J'ai pas besoin de ça pour aimer mon métier et c'est vraiment pour moi deux métiers différents.
[00:06:08] Chloé: Et du coup euh tu tu exerçais avant de devenir maman dans un dans un cabinet, t'étais [00:06:15] indépendante. Comment ça se passait aussi? Euh? euh pour toi d'un point de vue alors j'ai fait mes études en Angleterre et après j'ai commencé ma carrière à Londres en tant que bah là-bas, j'étais salariée, tous les avocats des cabinets [00:06:30] sont salariés, donc j'étais collaboratrice salariée.
[00:06:33] Chloé: Euh en Angleterre, c'est très chouette et ensuite euh, pendant ces années là, à Londres, j'ai rencontré mon conjoint actuel qui lui vivait à Paris. [00:06:45] et ensuite à la suite d'un évènement personnel. Euh, j'ai décidé de rentrer en France et donc je suis rentrée à Paris en deux mille seize. Et là, j'ai transféré de ce même cabinet euh, dans lequel j'exerçais à Londres.[00:07:00]
[00:07:00] Chloé: euh à Paris, c'est un cabinet international. Et là, j'étais juriste parce qu'en fait, j'avais pas le barreau de Paris, donc je ne pouvais pas exercer en tant que collaboratrice. Et en France, le système est complètement différent. Les avocats sont libéraux, permet [00:07:15] notamment au cabinet de s'exonérer de l'application du droit du travail, qui est aussi un de mes griefs contre la profession.
[00:07:23] Chloé: Puis évidemment, ça veut dire que vous avez un statut complètement mixte où l'avocat à la fois et libéral c'est-à-dire qu'il [00:07:30] n'est pas censé avoir des horaires. Euh il est censé être libre de sa pratique, voire prendre des clients personnels. Mais on sait très bien qu'un collaborateur surtout junior qui exerce un cabinet un n'a pas le temps de prendre une clientèle personnelle.
[00:07:44] Chloé: Et [00:07:45] pas l'expérience aussi, si on est très honnête quand même, que travaille un petit peu en en supervision avant de se lancer à son compte comme dans tous les métiers. et euh, il est soumis à des horaires qui sont tout à fait fixes. Je veux dire c'est pas [00:08:00] du tout, vous ne choisissez pas du tout à quelle heure vous arrivez et surtout pas à l'heure où vous repartez, ce qui est souvent très très tard.
[00:08:05] Chloé: Et donc j'étais collaboratrice euh, juriste. Pendant cette année là, j'ai passé le barreau de Paris que j'ai obtenu en [00:08:15] mai deux mille dix sept et ensuite je me suis installée à mon compte quelques mois après. et du coup le O G B B. Il est annulé. Combien de temps après? Euh ce ce lancement en deux mille dix sept, [00:08:30] trois ans presque jour pour jour.
[00:08:31] Chloé: Euh, je suis tombée enceinte en septembre deux mille vingt, donc j'avais exercé trois ans à mon compte. J'étais très, très heureuse d'être d'être à mon compte. Euh moi, ce qui était un petit peu particulier dans ma dans mon parcours, c'est que [00:08:45] je suis française. Mais c'est vrai que j'avais vécu très longtemps au Royaume Uni dans des années un petit peu formatrices, parce que la fac, les premiers, le premier travail, moi, tous mes amis sont anglais.
[00:08:58] Chloé: Et donc quand je suis revenue en [00:09:00] France, j'ai eu un vrai choc culturel, mais qui était assez dur à vivre parce que comme j'étais française personne est soupçonné, euh, que c'était quelque chose qui était que j'étais en train de vivre parce qu'en fait, je parle la [00:09:15] langue. C'est mon pays, mes frères, mes parents ont été dans la même ville.
[00:09:20] Chloé: Donc je veux dire je revenais quand même. C'était un retour aux sources, mais j'ai très très mal vécu ce retour en France. Ouais, il y a des podcasts d'ailleurs sur ce sujet, parce que c'est un [00:09:30] un vrai enjeu pour les Français de l'étranger qui rentrent. Mais je suis sensible parce que je suis expatriée et que je me projette.
[00:09:36] Chloé: Je sais que quand je quand je reviendrai, il y aura. Voilà une phase d'adaptation importante. Mais ok, donc ouais, t'as cette [00:09:45] période, un petit peu de de difficulté. Euh, c'est là en fait que mon combat, c'est pas grand, mais en tout cas que mon Mon intérêt pour le sujet de la maternité a commencé avant même en fait que je sois enceinte ou que j'ai envie d'avoir un enfant, c'est que mon premier choc, [00:10:00] ça a été de me rendre compte que les femmes d'un cabinet dans lequel j'exerçais, qui étaient un cabinet que je connaissais puisque j'y avais travaillé, pour moi, c'était la même famille.
[00:10:09] Chloé: Et non, je me je me suis rendu compte qu'en France, typiquement, les femmes se [00:10:15] gargarisent de ne pas avoir pris de congé maternité ou alors d'avoir plaidé la veille de leur accouchement. et ça, c'était les associés et moi ce que ça me disait. J'avais l'impression qu'on me disait que si tu veux être associée dans ce cabinet, un [00:10:30] jour sache ma cocotte, que ta grossesse t'intéresse, que ça se passe bien.
[00:10:35] Chloé: Et oui, on va t'appeler pendant le congé maternité et il y avait des choses quand hallucinantes mais que j'entends encore aujourd'hui, c'est pas du tout ce cabinet en particulier, c'est [00:10:45] vraiment les cabinets de la place parisienne et probablement de France. Mais comme je ne les connais pas, je ne peux pas parler à leur place.
[00:10:49] Chloé: Mais j'entendais, C'est impossible de ne pas être contactée pendant son congé maternité. C'est comme ça, ça fait partie du métier. Tu es avocate, tu es [00:11:00] associée, même si tu es collaboratrice senior, même d'ailleurs si tu es junior, alors que pour moi, j'avais vu en Angleterre. des MES mes bosses qui déjà prenait huit mois puisque là bas le congé maternité enfin [00:11:15] parental est partagé.
[00:11:16] Chloé: et dans ces grands cabinets là les disons que on est forcément bien loti, donc il est payé pendant plus longtemps que la la durée légale, donc les congés, ont tendance à durer un an. Les femmes partent [00:11:30] entre huit mois et un an, mais elles revenaient et elles étaient promues. Donc moi je venais de ce monde des bisounours où les femmes faisaient des enfants, on faisait des fêtes pas possibles quand elles annonçaient leur grossesse.
[00:11:41] Chloé: quand elles revenaient Une énorme fête pour dire Mais qu'est ce que c'est chouette [00:11:45] t'as eu un enfant et derrière en plus elles annonçaient qu'elles étaient premier associées donc le choc a été violent Et et toi du coup comment est-ce que t'appréhende ton projet de de maternité? Comment est-ce que ça a joué aussi sur ton [00:12:00] propre désir de maternité?
[00:12:01] Chloé: Ben moi, disons que mon ancrage culturel, il est et il reste anglais et c'est pour ça que je porte ce combat aujourd'hui que je vois bien que n'intéresse pas tout le monde, parce que je pense qu'on n'a pas la même. On ne puise pas notre force au [00:12:15] même endroit. Moi je le puise. dans mon expérience anglaise qu'il me dit Oui, C'est possible d'être une femme, d'avoir une carrière de ouf, d'avoir des beaux enfants, de s'en occuper et d'être heureuse en fait, et d'aller là où on veut [00:12:30] professionnellement.
[00:12:30] Chloé: Et ne pas avoir la maternité comme un frein, comme une embûche, comme quelque chose qu'on va devoir passer à la trentaine pour arriver peut-être à la quarantaine dans un métier qu'on aime. et je dis pas je dis ça de fois, ça paraît très irréaliste. Évidemment [00:12:45] que c'est dur et évidemment que voilà, on en parlera après, mais c'est pas tout rose, mais moi, ma force, je la puise là-dedans, c'est que je l'ai vue et je dis ça évidemment, j'ai beaucoup de détracteurs qui me disent et moi je connais les cabinets anglais, c'est pas comme ça.
[00:12:57] Chloé: Bien sûr qu'il y a des cabinets anglais qui ne sont pas [00:13:00] tout roses et que toutes les femmes en Angleterre ne sont pas heureuses au travail. Je veux dire évidemment que quand on dit des choses comme ça, il faut aussi balancer la réalité, mais c'est possible. et d'ailleurs, si vous regardez le nombre de femmes associées ou de cabinet en Angleterre, [00:13:15] vous verrez qu'il y en a beaucoup plus qu'en France.
[00:13:16] Chloé: Donc quelque part les chiffres parlent d'eux même, c'est bien que le système les valorise. Et donc euh, voilà mon engagement, il part de là. si possible. En revanche en France, culturellement c'est très [00:13:30] difficile. OK et du coup écoute toi qu'est ce que tu disais? Tu disais Bah bon bah j'ai quand même envie d'avoir un enfant donc je vais Je sais que je vais devoir serrer les dents Enfin qu'est ce qui en quand t'étais en projet bébé?
[00:13:42] Chloé: Avant on parlera de ta grossesse [00:13:45] dans un instant mais le la période juste avant. Parce que je pense à nos auditrices qui sont peut être comme toi avocates en France et qui du coup baignent dans cette dans cette ambiance. Oui, alors moi, je pense que j'étais très naïve. Mais tant mieux. J'ai envie de [00:14:00] dire sur le le la, ma capacité à gérer mon statut d'indépendance et mon statut de maman.
[00:14:07] Chloé: Je me suis toujours dit en tout cas, le jour où je veux un enfant, je le fais et on verra bien. Jamais j'aurai mis ma vie pro [00:14:15] avant ma vie perso et et ça, c'était quelque chose. Avec mon conjoint, on était tous les deux très alignés. C'était le jour où on avait envie de lancer le projet bébé. Et ben si je devais repartir en entreprise ou je l'aurais fait, Mais moi qui suis foncièrement [00:14:30] indépendante, euh ça m'aurait coûté.
[00:14:32] Chloé: Et c'est pour ça aujourd'hui que je parle sur ces sujets parce que je sais qu'il y a énormément de femmes qui repartent en entreprise. Parce que ben, l'indépendance quand on est maman, c'est très dur financièrement. [00:14:45] Euh voilà, c'est c'est compliqué ou qui restent dans des cabinets. elles sont foncièrement malheureuses parce que euh, elles estiment qu'elles n'ont pas le choix.
[00:14:55] Chloé: Et dans beaucoup de cas, c'est c'est le cas. Du coup, on arrive en en [00:15:00] septembre, tu as septembre, je crois, deux mille vingt. Où donc ce projet de grossesse s'est s'est concrétisé. Comment tu as vécu ta vie professionnelle pendant le premier trimestre de grossesse? Je pose cette question parce que il y a une espèce [00:15:15] d'omerta ou de tabou.
[00:15:15] Chloé: Je sais sur le premier trimestre où on est censé pas dire qu'on est enceinte et en fait, pour beaucoup de femmes c'est le pire des trimestres et ça leur c de de vraies difficultés et en plus de ça, souvent une grande surprise parce qu'on ne s'y attend pas parce qu'on n'a pas du [00:15:30] tout ou pas assez été exposé aux récits d'autres femmes.
[00:15:33] Chloé: Moi, je pense que mon récit est biaisé puisque je suis tombée enceinte. On était dans le deuxième confinement, c'était l'année covid. Voilà, c'était l'année covid et donc je t'avoue de septembre à je ne sais [00:15:45] plus. Euh novembre ou octobre novembre, on était confiné et au surplus. J'étais déjà indépendante, donc je considérais que je ne devais dire rien à personne.
[00:15:54] Chloé: Donc je l'avais dit. Si je le disais, c'est que on était proche. Mais au travail, je [00:16:00] devais rien à personne. Donc c'est un petit peu différent dans le sens où je n'avais pas un employeur à informer et qu'en plus personne ne me voyait, puisque si j'étais, j'étais très malade pendant mon premier semestre, même les quatre premiers mois, donc mon [00:16:15] activité.
[00:16:16] Chloé: Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu, mais j'étais quand même très ralentie. Après, j'ai bénéficié de cette période de confinement où en vrai euh voilà, les entreprises étaient un petit peu au ralenti, il y avait pas de déplacement, ça, ça aide aussi. Pas de déplacement de [00:16:30] fatigue. Ouais exactement, je prenais pas.
[00:16:32] Chloé: Bon, moi j'ai toujours été en vélo. Euh j'évitais les transports le plus possible mais du coup c'est vrai que bah c'est le moins possible parce qu'on était confiné. Donc euh Euh voilà demain [00:16:45] si je je retombe enceinte, je je je suis encore indépendante à l'heure où on se parle aujourd'hui, en février deux mille vingt quatre.
[00:16:52] Chloé: Si ça m'arrive demain, ce sera la même chose pour moi. Je considère que je ne dois pas à mes collègues ou à qui que ce soit, alors que [00:17:00] maintenant je suis dans un cabinet. Je suis associée, ça restera ma décision entière de le dire à n'importe quel stade de ma grossesse. Mais je suis d'accord avec toi et c'est un point très important.
[00:17:10] Chloé: je rencontre beaucoup de collaboratrices avocate en cabinet. [00:17:15] C'est cette cette peur d'annoncer qu'on est enceinte et là-dessus. C'est très dommage parce que qu'on est des gens qui ont encore peur de l'annoncer. Mais c'est c'est parce que le l'ambiance fait que ce n'est pas une bonne nouvelle. Mais moi, j'invite [00:17:30] vraiment les femmes aujourd'hui à sortir de cette peur et quand elles sont prêtes chacun son timing.
[00:17:36] Chloé: Si c'est à cinq mois de grossesse, c'est à cinq mois de grossesse. Si c'est à un, c'est à un. Mais de l'annoncer euh, droit dans ses bottes comme un événement [00:17:45] heureux et de ne pas s'excuser parce que je vois tellement de femmes qui arrivent dans le bureau de de ses associés en disant excuse moi j'ai quelque chose à dire, je suis navrée, je suis enceinte.
[00:17:55] Chloé: non, j'ai une très bonne nouvelle à t'annoncer déjà, vous mettez l'autre dans [00:18:00] une situation où quelque part il est, il est obligé de dire bravo. Je suis très heureuse de t'annoncer que je suis enceinte. Euh voilà. Et donc a priori, si tout se passe bien et que ma grossesse se déroule bien, je serai partie [00:18:15] du temps au temps.
[00:18:16] Chloé: Je serai à ta disposition pour discuter du de la manière dont on va s'arranger durant cette période. Merci, bisous au revoir Et toi du coup, c'est comme ça que t'as que t'as annoncé ta ta grossesse dans le cabinet dans lequel tu tu travaillais à l'époque? [00:18:30] Ben moi j'étais. Bah j'étais à mon compte, j'étais toute seule.
[00:18:32] Chloé: Donc euh, j'ai, j'ai annoncé à à personne par contre à mes clients. C'est vraiment l'approche que j'ai pris. Je l'ai annoncé. Euh je pense, j'ai commencé à le dire à mes clients, je devais être à cinq mois peut être? parce que j'avais des [00:18:45] projets à long terme, j'avais des choses. Voilà. Il fallait quand même que je leur dise.
[00:18:49] Chloé: Mais vraiment, je l'ai annoncé. C'était pas un mot d'excuse, Je voilà et je leur ai tous dit très très en amont. Je serai absente du temps au temps et en fait, j'avais recruté une [00:19:00] collaboratrice pour m'épauler pendant mon congé maternité. Donc je l'ai présenté très très tôt à mes clients. J'ai fait une passation très vite.
[00:19:07] Chloé: pour qu'elle soit tout de suite en front. Euh de toutes les demandes. Donc j'ai essayé tout de suite qu'il prenne l'habitude de lui écrire et [00:19:15] j'ai été très ferme sur le fait que voilà mes dates de départ et je n'ai pas décroché une seule fois mon téléphone. je n'ai pas répondu à un seul mail, mais en tout cas au niveau client, c'est important pour moi qu'ils sachent qu'ils respectent mon temps et [00:19:30] d'ailleurs.
[00:19:30] Chloé: Mais moi, j'ai voilà. L'avantage à son compte, c'est qu'on choisit quand même ses clients. Et j'ai que des clients au top et que vraiment tout le monde a été très content pour moi et ils m'ont euh voilà, ils ont accueilli la nouvelle avec voir on va dire et [00:19:45] les prospects? Parce que là, du coup, tu parles des clients avec qui t'avais déjà l'habitude de de travailler donc pour qui t'as proposé une une, une remplaçante et puis des dates très claires.
[00:19:56] Chloé: est-ce que t'avais aussi Je ne sais pas comment fonctionnait ton ton [00:20:00] activité est-ce que t'as besoin d'avoir des nouveaux clients chaque année. Et si oui, euh est-ce que il y avait du coup des questionnements soit pour toi, soit pour les les, les projets avec qui tu discutais. comment ça va se passer [00:20:15] avec des potentielles nouvelles collaborations.
[00:20:17] Chloé: En fait, j'avais fait. Alors aujourd'hui, on peut parler des d'erreurs, mais on va plutôt parler d'apprentissage. Mais euh, en fait, comme je te disais j'ai, j'ai recruté quelqu'un, une collaboratrice qui était très junior pour me [00:20:30] remplacer. pour être très transparente. Au moment où je suis tombée enceinte, j'avais à peu près cinquante cas dans ma réseau et donc je me suis dit c'est bon, je peux supporter bah au moins six mois de son salaire sachant qu'à [00:20:45] Paris une collaboratrice junior donc vraiment qui sort de l'école, c'est déjà quatre mille euros par mois hein?
[00:20:51] Chloé: Pourquoi? Parce que le statut d'indépendant fait que derrière eux ils payent leurs charges. et on est tellement chargé qu'il paye quasi cinquante pour cent de charges. Donc il ne faut pas [00:21:00] Il faut toujours remettre ces chiffres en perspective puisque c'est évidemment elle n'a pas quatre mille euros dans sa poche mais toujours est-il que c'est ce que ça m'a coûté qui est ce qui est énorme.
[00:21:08] Chloé: Je la payais plus que moi euh si on est très honnête. Aujourd'hui, je réalise que je n'avais pas [00:21:15] assez d'argent en fait pour l'embaucher. Parce qu'aujourd'hui, en fait, les vrais
[00:21:20] chiffres pour les
[00:21:21] Chloé: avocats qui nous écoutent, c'est que le coût d'un collaborateur, c'est au moins cent mille euros par an. Et pour que le collaborateur soit vraiment [00:21:30] un bon investissement, il faut qu'il rapporte derrière.
[00:21:33] Chloé: C'est à dire qu'il faut qu'il y ait une certaine autonomie qui permet justement de fidéliser ses prospects, c'est à dire convertir un appel entrant, pouvoir faire les premiers les premiers. [00:21:45] Quand le collaborateur il est très junior, c'est normal. Il n'a pas encore appris cet aspect business du métier, donc il va être plutôt un exécutant, donc une charge plus qu'un une charge.
[00:21:55] Chloé: voilà, et en plus une charge de temps parce que tu [00:22:00] revois tout systématiquement et ça c'est normal, c'est le le, c'est la base du métier. On a tous été formés comme ça. Donc il y a pas de c'est pas du tout une critique, mais c'est une réalité qu'il faut intégrer. et finalement avec le recul. Donc moi j'ai embauché euh une [00:22:15] collaboratrice à je devais être à cinq ou six mois de grossesse en me disant il me reste du temps pour la présenter justement à à tous mes clients pour faire cette cette fameuse bascule où je ne veux pas être en front avec mes clients pour un projet.
[00:22:27] Chloé: Là où j'ai mal calculé, c'est que moi [00:22:30] j'ai accouché en juin et en fait j'avais juillet août dans mon congé maternité où on va pas se mentir, c'est pas en tout cas août, c'est quand même pas le mois. le plus euh au chiffre d'affaires voilà [00:22:45] juillet août on peut s'en passer, c'est vraiment un mois mort et donc en fait j'en avais pas tellement besoin tu vois, J'aurais pu m'arranger peut être pour survivre ces deux mois là et reprendre un peu plus tôt.
[00:22:56] Chloé: Ce que j'entends aussi c'est que comme elle était très junior, toi tu t'es [00:23:00] consacré, t'as consacré du temps à la former, à faire cette passation la plus qualitative possible pour que tes clients ne soient pas impactés. Mais du coup, toi, ça a freiné le développement commercial ou le fait de pouvoir prendre de nouveaux clients ou de démarrer des collaborations [00:23:15] à cette période là.
[00:23:16] Chloé: Parce que justement, t'avais déjà pas mal de choses sur le feu avec les clients qu'il fallait qu'il fallait conserver quoi. clairement le développement. Pendant toute cette période, c'était zéro. J'étais vraiment sur la survie de la [00:23:30] clientèle existante. Par contre, ça m'a servi quand je suis revenue de congé maternité.
[00:23:34] Chloé: Je le savais pas à l'époque, mais j'étais en dépression du post-partum. J'étais voilà vraiment une énergie zéro, beaucoup de problèmes d'organisation. On n'avait pas de place en crèche. Enfin, c'était vraiment une [00:23:45] période très compliquée. Donc septembre à décembre deux mille vingt et un, ça a été très très compliqué et elle s'est retrouvée beaucoup toute seule.
[00:23:50] Chloé: et je me suis énormément appuyée sur elle. Et là vraiment, même si financièrement c'était pas mon meilleur calcul. Elle m'a quand même maintenu le cabinet [00:24:00] à flot et j'ai pu prendre des nouveaux dossiers pendant cette période que j'aurais refusé parce que j'étais incapable de les traiter. Donc tu vois, il y a toujours des Noirs tout blancs.
[00:24:09] Chloé: Ouais, voilà, Et puis à cette époque, à ce moment là, on avait noué une relation vraiment de confiance. Ça faisait [00:24:15] déjà six ou sept mois qu'elle était avec moi. Euh donc euh, et elle gérait super bien pour son son jeune âge. Enfin en termes de de maturation, de de barre donc tu vois, c'est toujours un petit peu bon, Forcément, quand tu fais le bilan, tu te dis [00:24:30] Bah le financier est mais mais c'est pas une période.
[00:24:32] Chloé: Enfin en fait elle traitait les dossiers Euh très bien, mais c'est vrai que je rentrais rien enfin j'ai. J'ai eu des des lits de, voilà que j'ai réussi à convertir. Enfin je ne sais même pas comment dans l'état où où j'étais. j'ai pas rentré [00:24:45] plus, beaucoup plus que ce que elle me coûtait. Donc en fait il y a eu un moment où bon, on s'est séparé parce que je ne pouvais plus.
[00:24:51] Chloé: Euh, et elle n'était pas très heureuse. Euh je veux dire c'est pas très pas très chouette quand t'es une seule toute seule avec quelqu'un qui est qui a [00:25:00] des problèmes morales. pas du rêve à ce moment là, donc euh, voilà, je voulais quand même revenir et prendre le temps sur la la suite et la fin de ta grossesse.
[00:25:12] Chloé: Tu nous a parlé du premier trimestre au deuxième et [00:25:15] le recrutement de cette de cette collaboratrice le troisième trimestre, la fin de ta grossesse et peut-être aussi du coup le le démarrage de ton congé maternité. Comment ça s'est passé cette cette fin de grossesse? Je pose la question aussi de [00:25:30] manière sur ce point là parce que ça fait aussi partie des choses qu'on anticipe pas toujours.
[00:25:35] Chloé: Euh, tu parlais tout à l'heure des des femmes qui se gargarisent de de d'avoir travaillé jusqu'à jusqu'à la la salle de [00:25:45] d'appartement comme alors que voilà quand on y est alors il y a des femmes qui peuvent Ouais qui qui pour qui tout va bien jusque jusqu'à la dernière minute et c'est tant mieux pour elle.
[00:25:55] Chloé: dans la majorité des cas, on se sent quand même un peu engoncé [00:26:00] dans ce corps énorme et fatigué et autre. Et du coup, voilà comment toi, ça s'est passé. Euh, cette fin de grossesse, moi je t'avoue la grossesse, c'est un très bon souvenir. Donc c'est c'est plutôt l'après qui était compliqué. Mais euh [00:26:15] voilà, j'ai eu dans les cinq premiers mois très durs.
[00:26:17] Chloé: J'ai été très malade et une fois que j'ai sorti de, j'étais sortie de cette période. Franchement, j'étais en pleine forme. Voilà, je pense que psychologiquement. De toute façon, je ne pouvais pas faire [00:26:30] autrement. Je pense que l'arrivée de ma collaboratrice m'a aussi boosté parce qu'il fallait que je sois là.
[00:26:35] Chloé: Euh quand même pour elle, donc ça m'a maintenu à un niveau, un petit peu d'énergie. Après euh, j'ai fait [00:26:45] l'erreur que font beaucoup D'indépendante et que je ne referais pas une. Si j'ai de la chance d'être une deuxième fois maman, c'est que je n'ai pas pris mes six semaines. d'arrêt avant la date présumée d'accouchement.
[00:26:57] Chloé: Donc la D P A. J'ai [00:27:00] évidemment poussé jusqu'au bout. Mon mari s'est dit mais là, on va avoir un un prématuré, quoi. Et finalement, c'est l'inverse des produits parce que mon fils n'a pas voulu arriver et il est arrivé quatre jours après. Ma D P. A donc. En fait, je ne me suis pas rendu compte de la [00:27:15] fatigue accumulée parce que j'étais comme euh.
[00:27:17] Chloé: porté par le truc. Je pense que ça c'est commun à toutes les indépendantes quand on peut le faire, puisque évidemment, sauf si t'as un problème médical et que t'es pas le choix et au lit, on a tout ce côté. Je pense que tu l'as vécu [00:27:30] aussi. Ou bah si on peut se lever, on y va et euh, on s'oublie un petit peu.
[00:27:36] Chloé: Arrêtez de travailler, je pense. Je ne sais même pas si c'était dix jours avant mon accouchement. Enfin, je faisais encore des petits trucs. Tu sais, j'ai eu du mal à décrocher Alors [00:27:45] que Je ne pensais pas que je j'aurais été comme ça. Mais j'ai eu un peu de mal à décrocher, mais la conséquence et je m'en suis rendu compte après, c'était une fatigue démesurée à l'accouchement.
[00:27:58] Chloé: J'ai mis quarante huit [00:28:00] heures à accoucher. Euh bah j'ai beaucoup souffert pendant mon accouchement et donc bah pour s'en remettre, ça a été très dur et ça C'est un retour d'expérience que je fais souvent quand je vois des jeunes collaboratrices enceintes et je leur dis voilà, n'hésitez [00:28:15] pas en fait, s'il y à cette durée légale, c'est pas pour nous faire plaisir, c'est vraiment parce qu'on en a besoin.
[00:28:21] Chloé: Et déjà c'est rien. Déjà six semaines avant un accouchement. En fait, on sait aujourd'hui que c'est ça passe comme ça, c'est rien, mais c'est qu'en [00:28:30] fait, surtout quand c'est ton premier euh. repousse toi. Ouais, mais comme tu le dis, Euh, parce que t'es pas la première à avoir le micro à témoigner de cette difficulté à ralentir, à décrocher et [00:28:45] à vraiment oser, entre guillemets, profiter de de ces dernières semaines avant l'arrivée de bébé pour voilà se reposer, être dans sa bulle.
[00:28:56] Chloé: Moi la euh la stage. Enfin on va dire doula [00:29:00] qui m'a accompagné pour la deuxième grossesse. Elle appelle le troisième trimestre le trimestre de l'ocytocine puisqu'en fait il y a aussi le corps qui se prépare à l'accouchement et plus on est déconnecté de son corps, moins l'utérus va ouvrir ses petits [00:29:15] capteurs d'ocytocine plus ça va faire des accouchements longs et difficiles ça avec moi je l vécu pour mon premier aussi et donc ma deuxième grossesse.
[00:29:22] Chloé: J'avais de me dire je m'arrête vraiment. Euh j'ai pas forcément pris plus de temps d'ailleurs. Enfin j'ai pris [00:29:30] quatre semaines avant ma D P A. Mais j'étais à fond en mode. Je ne fais que des trucs genre pour mon plaisir. Comme j'avais mal vécu le premier, j'étais là. Ah je profite avant le avant la tempête [00:29:45] et euh et c'est vrai que tu avais vu une différence.
[00:29:48] Chloé: Oui, j'ai vu une énorme différence. Après c'est un facteur parmi mille, donc je ne sais pas du tout si ouais, je mets pas même souper que ça marche pour tout le monde en tout cas voilà pour euh, pour appuyer ton ton [00:30:00] propos um par rapport à l'importance euh de d'oser ralentir pour de vrai avant cette cette date prévue d'accouchement qui est en plus très souvent ça n'a pas été ton cas mais dans la plupart des cas, dans soixante dix pour cent des cas ça arrivait [00:30:15] avant la date.
[00:30:15] Chloé: Oui c'est ça en plus c'est six semaines mais euh souvent c'est le cas, mais il y a aussi bon une réalité euh des indépendantes, c'est que pourquoi on fait ça? C'est parce qu'en fait on a besoin de rentrer de l'argent et on sait que on va être considérablement [00:30:30] ralenti après et que le congé maternité, comme le paiement, commence forcément au roman.
[00:30:36] Chloé: Je sais plus. Bah c'est les trois semaines en la D P A la durée officielle du congé math, mais évidemment tu te dis tout ce que je peux rentrer. [00:30:45] avant cette fameuse tempête j'y vais et c'est là que forcément on est toujours poussé à à à dire pour une nouvelle presta ok parce qu'en fait c'est tellement le stress de de l'après [00:31:00] et c'est pour ça que l'importance de planifier son départ et d'avoir une trés si on a pu concrétiser une trés conséquente pour préparer son congé maths.
[00:31:12] Chloé: C'est le mieux qu'on puisse faire pour se mettre dans des [00:31:15] conditions où en fait Ben on peut prendre six semaines et non une. On peut rester un petit peu plus en congé maths au lieu de remettre son bébé de deux mois à la crèche. quand on a une place. Et le problème c'est que comme l'info euh [00:31:30] on en a déjà parlé ensemble.
[00:31:31] Chloé: Mais l'information aux femmes est ben c'est pas très facile d'avoir les infos. On a l'impression qu'on se mange toute cette vague tout à notre échelle, alors on pourrait faire plein de choses. Mais c'est la raison d'être de ce pot de ce [00:31:45] Merci à toi, Voilà. de témoigner parce que c'est important aussi pour cette personne propre à vie d'avoir plein de sons de cloche différents et de voir les points de convergence.
[00:31:55] Chloé: Et typiquement ben ce point là sur lequel on a pu, il est très très [00:32:00] très fréquent et commun. Donc voilà pour nos auditrices pour qui ce serait le premier futur B garder garder ça en tête. Et j'aime beaucoup aussi ce que tu dis par rapport à au fait de ne pas uniquement compter sur les indemnités [00:32:15] pour s'autoriser à prendre un congé maternité mais éventuellement aussi anticiper au niveau de la de la trésorerie et pouvoir financer un congé de maternité un peu plus sur mesure.
[00:32:26] Chloé: euh que celui qui est proposé. Ouais, d'ailleurs, je [00:32:30] je mettrai le lien, euh, sous la sous le en descriptif du Mais j'ai créé un petit outil gratuit qui donne six stratégies différentes. pour financer son congé ma de manière alternative, soit pour celle qu'on pas beaucoup ou pas [00:32:45] assez de d'indemnités, soit pour celles qui veulent aller au-delà et Et ça je pense que c'est aussi chouette d'être d'entreprendre son congé mat enfin de pas juste voilà ce que tu vois qu'on a préparé et moi j'irais même [00:33:00] plus loin dans enfin moi le meilleur conseil que je peux donner euh aux femmes indépendantes, c'est vraiment de dire le le jour d'enregistrement de votre société.
[00:33:10] Chloé: Souvent, le projet de bébé, il est un peu plus tard, c'est. Mais peu importe, même quand [00:33:15] le projet bébé n'est pas là, mais que vous pensez qu'un jour vous en aurez envie. mettez, ouvrez un PEL un compte ou tous les mois vous mettez de côté à votre niveau parce qu'au début c'est sûr, quand on commence, on n'a pas la triso de l'année, même si c'est [00:33:30] cent euros par mois, cinquante euros par mois parce que peut-être que le bébé, le projet il va naître dans trois ans donc au final on sera toujours content.
[00:33:38] Chloé: d'avoir mis une petite cagnotte si on peut, on met plus après, ça pourra servir pour les coups durs [00:33:45] aussi. Ça pourrait servir pour une grossesse, ça pourrait servir pour un arrêt, on ne sait pas mais on est tellement mal lotie en tant qu'indépendante que toute la t au perso qu'on peut se créer. Ben en fait faites le tout de suite essaie de cotiser Euh le [00:34:00] COP qui lui va pas avoir cette charge mentale de se dire comment qu'est ce que ça va se passer pour moi?
[00:34:06] Chloé: Et ben oui ben lui il continue sur sa sur sa route là il travaille, c'est long sujet de couple qu'il pourra faire l'objet d'un autre podcast n'est pas Et du [00:34:15] coup comment ça s'est passé pour toi ce congé maternité? euh combien de temps t'as pris? Euh je ne sais pas si t'as si t'as des chiffres à partager euh sur euh voilà comment ça s'est passé aussi financièrement mais du coup euh, [00:34:30] voilà comment ça s'est passé.
[00:34:31] Chloé: d'accord. Donc pendant cette période, il faut savoir quand tu es avocate. Euh, ce qui est l'objet d'un de mes combats auprès du barreau, c'est que tu n'es pas exonéré du paiement de tes cotisations ordinales. Donc les [00:34:45] cotisations orales, c'est ce que tu dois. à l'ordre des avocats. Peu importe ton barreau d'attache, tu es exonéré d'une partie de tes cotisations au titre de la retraite un trimestre donc c'est euh ah non pas beaucoup, mais au niveau des cotisations ordinales tu n'es pas [00:35:00] exonéré.
[00:35:00] Chloé: En revanche si tu veux toucher la complémentaire santé du barreau dans lequel tu es attaché, donc celui ce qui va te faire vivre En fait en plus de la sécu tu as une interdiction de facturer pendant la période de congé math [00:35:15] ce qui est pour moi une aberration gigantesque et qui est totalement discriminatoire parce qu'évidemment ça ne touche que les femmes parce que les hommes du barreau de Paris jusqu'à preuve du contraire, il y avait un homme qui avait pris ses un mois de congé de paternité en deux mille vingt et un [00:35:30] donc je ne pense pas que ce soit une.
[00:35:31] Chloé: On ne peut pas parler d'une vérité générale alors que la femme part forcément un moment. Même si c'est quatre minutes, il va bien falloir qu'elle accouche donc Et donc ça c'est incroyable parce que d'un côté vous êtes ponctionné non, on [00:35:45] vous verse de l'argent au titre d'une complémentaire, mais on vous en prend quand même.
[00:35:49] Chloé: Et puis rien ne rentre. La réalité qu'on sait tous, c'est qu'aucune femme nous respecte cette obligation parce que évidemment qu'on a besoin [00:36:00] de facturer donc ça veut dire que vous allez travailler mais facturer à votre retour ou travailler beaucoup avant facturer après mais dans tous les cas il va bien falloir compenser.
[00:36:09] Chloé: On ne peut pas être à zéro pendant cette période en fait même si on touche des indemnités et [00:36:15] surtout toi qui avais pris cette collaboratrice pour avoir une présence auprès de tes clients complètement et surtout ce qu'on oublie. c'est que attention quand on est en société en France. on est ponctionné de toute part Donc en fait il y a en dehors de votre [00:36:30] salaire, c'est tes indemnités de la sécu et la complémentaire, elle va venir en complément de ce que tu te versais.
[00:36:35] Chloé: Donc certes ça t'ex de te verser un salaire, c'est déjà ça le prix. Mais derrière ton loyer, pour ton bureau, tes charges, tes logiciels que t'as pris [00:36:45] tes tout ce qui constitue un cabinet. qui Euh pour moi c'était à peu près dix mille euros par mois pour se rendre compte le salaire de la collaboratrice mais mon loyer à Paris c'était mille six cents euros par mois.
[00:36:55] Chloé: Tu vois t'es sur des montants hallucinants mais tout ça les [00:37:00] cotisations euh que que moi je mensualise l'Urssaf tout ça voilà le le coût d'un cabinet tout petit. Donc tout ça ça continue à sortir tous les mois. Donc tu vois, c'est ça aussi qu'on n'a pas pensé dans notre système de de de congé [00:37:15] parental, mais c'est que nous, les femmes indépendantes, certes on touche de la sécurité sociale, merci.
[00:37:20] Chloé: Depuis deux mille dix neuf on est aligné et on nous dit toujours comme si tu sais c'était Euh bah déjà c'est bien arrêtez de vous plaindre d'accord mais mais nous [00:37:30] on est on est chef d'entreprise et notre entreprise elle continue à vivre. mais on n'a pas le droit de faire rentrer de l'argent dedans.
[00:37:38] Chloé: Ça a été calqué sur le droit des salariés qui ont cette obligation d'arrêter de travailler. Donc on s'est dit Ben du coup [00:37:45] on n'a qu'à les obliger à arrêter de facturer et alors qu'en fait, effectivement, c'est totalement injuste. Je te c'est totalement à deux mille pour cent Et moi c'est pour ça que j'avais pris une collaboratrice.
[00:37:55] Chloé: En fait, c'est pour permettre au cabinet de facturer. C'était ma raison numéro un. Mais [00:38:00] finalement tu vois, avec le recul, ça m'a coûté cent fois plus cher. que si je n'avais juste pas facturé. Mais je ne le savais pas à l'époque. Et puis, dans la panique, je me suis dit. Je veux que le cabinet commence à tourner et en fait, ça m'a rajouté une charge énorme.[00:38:15]
[00:38:15] Chloé: euh sur des charges déjà énormes en fait après, juste pour celle qui nous qui nous écoutent sur l'idée de la collaboratrice. L'autre avantage euh, même si encore une fois financièrement c'était peut-être pas a posteriori le meilleur calcul dans le cas où [00:38:30] ça se passe pas bien, soit la grossesse soit l'accouchement, soit l'après d'avoir cette sécurité, cette sérénité de se dire bon bah mon mon activité elle peut continuer au moins un petit temps sans moi.
[00:38:42] Chloé: je trouve que c'est quand même une sécurité. Alors [00:38:45] oui, ça tire de la sécurité, Voilà. Mais si on peut la payer si on peut la payer, c'est peut être pas mal. Si on est un peu juste, ça ne sera qu'un facteur de stress pour l'après. Donc euh Oui, je pense que si vraiment on a une réseau qui a à peu [00:39:00] près six à huit mois euh qui a des reins un peu solides?
[00:39:03] Chloé: Oui. Ou alors euh moi j'avais fait aussi sous-traiter des dossiers, faire appel à des freelances En fait, ce qui est ce qui est aussi d'autres d'autres techniques, c'est aussi à partir du moment de l'annonce de la grossesse. [00:39:15] c'est de s'entourer de, de gens, de se créer un petit réseau de gens de confiance.
[00:39:20] Chloé: Et peut-être aussi de dire Bah toi, Solène, t'es à ton compte Est-ce que tu veux bien m'aider pendant mon congé maths? Oui, bah voilà, tel client, je te le confie. Moi, j'avais même fait des petits [00:39:30] contrats de sous-traitance avec des consoeurs pour dire Bah, quand je voyais que ma collab, elle ne serait pas capée pour gérer certains trucs, j'avais dit tu pourras appeler tel et tel consoeur qui m'avait fait un taux horaire j'avais jamais négocié des trucs, c'était top au cas où [00:39:45] et dans d'autres domaines.
[00:39:45] Chloé: Voilà, tu peux faire un un espèce de de cercle, de de confiance et prévoir comme ça peut être du coup à moindre coût, parce que ça t'évite la charge de quelqu'un régulier. Et puis tu peux le dire, voilà, Après, c'est toujours la peur quand on est en indépendant [00:40:00] et tu dis bah le client il peut aussi partir.
[00:40:03] Chloé: C'est toujours cette ambivalence, c'est que tu te dis Bah si je lui ai confié quelqu'un pendant quatre mois et que la personne est top, bah je vais revenir. Et puis il va me dire bah non, c'est bon maintenant, donc c'est toujours le risque. Il [00:40:15] y a l'épisode dix avec Nathalie Bauman, qui raconte son expérience sur ce sujet là, justement sur délégué ses projets clients pendant les m et comment elle a abordé les choses pour éviter ce risque de En gros, elle avait [00:40:30] mis une clause de nos concurrents si tu veux pour empêcher ce genre de fuite.
[00:40:35] Chloé: Mais euh, mais son retour d'expérience est intéressant parce que ça, ça a des Enfin, il y a des clients qui ça s'est très bien passé et d'autres pas du tout. Celle qui [00:40:45] aimerait creuser un peu ce cette idée. N'hésitez pas à aller voir le cet épisode là, on mettra le lien sous le dans la description de cet épisode.
[00:40:52] Chloé: et puis mais en tout cas je trouve que c'est une super idée de effectivement de pouvoir faciliter comme ça les les [00:41:00] remplacements de congés maths ou les voilà de pouvoir mettre en relation des femmes qui veulent aider d'autres femmes pendant leur congé maths et ou des hommes hein après ça peut tu vois tu peux avoir mais après c'est sûr que je pense que de femme à femme on a peut-être plus cette [00:41:15] sensibilité euh parce qu'on l'a vécu.
[00:41:16] Chloé: Mais bon, moi je vois aujourd'hui euh, tu vois, dans mon cabinet on est soixante, beaucoup de femmes et beaucoup d'hommes et c'est tous des papas euh investis aussi. Enfin voilà, je pense que notre génération est quand même très différente par [00:41:30] rapport à l'approche. Il y a beaucoup plus de solidarité homme femme.
[00:41:33] Chloé: Je pense que puisqu'on parle de solidarité homme femme, j'avais une question par rapport à un conjoint. est-ce que vous vous êtes organisé euh d'une manière ou d'une autre, soit d'un point de [00:41:45] vue économique, financier, mais même aussi d'un point de vue pratico-pratique sur Euh bah à la fois le congé de maths et la reprise euh, voire même pendant pendant ta grossesse, comment vous vous êtes enfin est-ce que vous êtes organisé d'une manière spécifique ou [00:42:00] pas pour toute cette période de très grand chamboulement pour soi.
[00:42:04] Chloé: oui, alors oui, je pense que c'est euh essentiel. Alors moi j'ai fait quelque chose que je recommande vraiment à toutes mes copines. Donc je fais aussi ici, c'est que [00:42:15] j'ai pris une doula. Je pense que toi aussi tu l'as fait. Euh qu'en France c'est pas très connu, c'est plutôt un concept qui me vient de l'Angleterre, mais donc une doula c'est à mi-chemin entre la sage-femme et la psychologue.
[00:42:26] Chloé: Mais c'est vraiment la femme qui vient prendre soin de la femme pendant la [00:42:30] période de la grossesse et surtout du post-partum. Et donc j'ai pris une doula Euh elle s'appelle Cathy qui nous écoute d'ailleurs Peut-être et donc merci Kathy encore qui nous a sauvé. Mais pourquoi je dis ça? C'est qu'en fait Kathy est venue pendant ma grossesse [00:42:45] et à expliquer à mon mari le postpartum et je ne peux pas dire combien ça nous a sauvés du baby clash de notre orga post accouchement.
[00:42:56] Chloé: Parce qu'en fait mon mari, pendant deux heures, elle lui a dit [00:43:00] Voilà comment ça va se passer. Les hormones, c'est ça. Quand Chloé elle sera en train de te hurler dessus. Voilà ce qui se passe dans son corps et en fait même pour moi qui n'y comprenais rien, ça a été extraordinaire de savoir ça sur moi. Mais [00:43:15] lui, ça a changé complètement sa vision de la grossesse, du post-partum.
[00:43:20] Chloé: Euh il n'en avait aucune connaissance avant, parce que je pense que pas vraiment ce qu'on apprend, ni en cours, ni après. Enfin voilà, et du coup, il a eu euh un [00:43:30] regard très bienveillant sur moi. et il m'a vraiment protégé de plein de choses en sachant ça. C'est lui qui a vraiment beaucoup poussé pour que je m'arrête avant.
[00:43:39] Chloé: Euh, voilà et on il a financièrement, il a pris un peu plus de charge que [00:43:45] moi. On a balancé comme ça pour m'aller un petit peu le poids sur moi. après mon accouchement, il a été très protecteur. Faire attention que les gens ne venaient pas trop tout de suite par exemple, c'est quelque chose. La doula nous avait beaucoup sensibilisés.
[00:43:59] Chloé: Ne [00:44:00] ne pas céder à la volonté des autres. Moi, par exemple, j'ai eu un accouchement un peu compliqué. J'étais vraiment pas bien pendant quinze jours et en fait, c'est quinze jours où je l'ai su après, mais mon mari a fait complètement barrage. aux gens parce que [00:44:15] j'étais pas du tout en état d'avoir des gens chez moi, de recevoir, de faire la popote.
[00:44:20] Chloé: Voilà c'est tout donc en fait les gens euh bon ben c'est tout même s'ils voient le bébé trois mois plus tard c'est la vie enfin je veux dire on se rattrapera une autre fois mais et là-dessus et après [00:44:30] il a pris son congé paths d'un
[00:44:31] mois
[00:44:32] Chloé: donc j'ai accouché le vingt neuf juin deux mille vingt et un et il a pris son congé maths le dix sept juillet.
[00:44:39] Chloé: et on est parti un mois en vacances tous les trois dans notre bulle et ça, ça a [00:44:45] été très très important aussi. Et lui, il était salarié à l'époque puisque maintenant il est aussi indépendant. C'est pas forcément indépendant. Mais à l'époque, il a vraiment fait le parce qu'on n'avait pas le droit au un mois du congé Pâques, puisque c'était [00:45:00] pour les bébés nés à partir du premier juillet.
[00:45:02] Chloé: Et moi, j'avais le vingt neuf juin et en fait, il a pris du sans solde et il a quand même pris un mois et ça, c'était chouette Après, sur l'après avec toutes les galères de garde qu'on a eu. Euh, il n'a pas toujours pu [00:45:15] poser des jours. Voilà, il a fait comme il a pu, mais c'est la charge m'est surtout incombé à moi.
[00:45:20] Chloé: Ça, c'était lourd ça. Je pense que beaucoup de femmes le traversent, notamment les rendez vous pédiatres. Ils sont très rapprochés au début, à des heures [00:45:30] un peu farfelues. Donc ça, c'est souvent pour nous parce qu'on est en congé maths. Et le risque, c'est ça s'installe un petit peu comme ça. ou ben finalement, c'est toujours à toi d'aller chez le pédiatre maintenant qu'il est indépendant, ça c'est complètement inversé.
[00:45:43] Chloé: Parce que voilà pour savoir qu'il était dans [00:45:45] une entreprise très rigide qui déjà n'acceptait pas le télétravail. Donc t'imagines bien partir à quinze heures chez le pédiatre, c'était compliqué, donc on va dire qu'il était il n'avait pas la chance d'avoir. Euh voilà dans un une entreprise où aujourd'hui c'est peut-être un petit peu plus flexible pour les [00:46:00] papas.
[00:46:00] Chloé: Euh moi j'ai eu la chance d'arrêter. très soutenu par mon conjoint et je pense que vraiment le le la doula nous a nous a sauvé dans le sens où voilà toutes les tensions qu'il peut y avoir. Après le [00:46:15] stress, la fatigue, je pense qu'il était très au fait de tout ça. et moi aussi. Du coup, c'était vraiment chouette ça.
[00:46:23] Chloé: Euh mais ça, ça reste une période, voilà qui était compliqué parce que voilà, financièrement, je ne savais pas comment j'allais m'en sortir. [00:46:30] Donc il y a eu des moments très très bas. avec, voilà des envies de de plus, de ne plus être avocate, des envies de, d'être directrice de crèche, enfin des envies de toutes sortes.
[00:46:42] Chloé: Et en fait, je me suis fait coachée autre personne, [00:46:45] très très importante dans ma vie à ce moment là. Janvier deux mille vingt et un. de fond du trou pour moi, vraiment l'accolade qui s'en va, les dossiers qui s'accumulent, j'ai plus de sous, donc là le fond du le fond du rack. [00:47:00] Euh, je rencontre Élodie Michaud par mes postes LinkedIn qui m'envoie un petit mot sur un de mes postes pour me dire m'encourager.
[00:47:10] Chloé: Bref, la vie qui fait qu'elle se retrouve à Paris. Elle habite au Luxembourg, donc rien à voir. On déjeune [00:47:15] ensemble et à la fin de ce déjeuner, je me dis. J'ai besoin de toi. Voilà, Je sens qu'en fait, je n'avais jamais pensé au de toute ma vie. Personne ne m'en avait enfin, et je trouve que mon mari était en train de se reconvertir en consultant.
[00:47:26] Chloé: J'avais une appétence pour le sujet à ce moment là. Et avec [00:47:30] Elodie, on a beaucoup travaillé
[00:47:31] Solène: en
[00:47:32] Chloé: pro, mais en fait un peu en perso au début, parce qu'en fait, c'est comme ça que je me suis rendue compte que j'étais. Euh, ça n'allait pas du tout et on a remis tout à plat. Et c'est comme ça que je me suis rendue compte que je ne pouvais plus être [00:47:45] indépendante seule.
[00:47:45] Chloé: En fait, ça ne me correspondait plus. J'étais trop seule, je souffrais trop de la solitude Et en novembre deux mille vingt deux, j'ai eu. Enfin, en septembre, on a déménagé à Nantes avec mon mari, ce qui était un projet depuis longtemps de partir en province. Et j'ai [00:48:00] rencontré celles qui sont mes associées aujourd'hui chez Square, qui est un cabinet national mais qui venait d'ouvrir à Nantes.
[00:48:07] Chloé: et on s'est tout de suite archi bien entendu. J'ai eu la chance de les rejoindre et ça m'a sorti complètement de ma ma solitude tout en [00:48:15] restant complètement indépendante dans mon métier. Et ça a été ouais, transformateur. Mais c'est sûr que en tout cas, je n'exerce plus du tout. Comme je l'exerçait avant, il y a vraiment un avant et un après.
[00:48:27] Chloé: Une des questions que je voulais te poser justement, c'est qu'est ce [00:48:30] que la maternité a changé pour toi et surtout dans ton dans ton activité professionnelle? vraiment tout. Il n'y a pas d'acte plus transformateur dans ma vie que d'avoir été enceinte et d'avoir eu mon enfant. C'est que ça a changé mon [00:48:45] approche au travail, c'est à dire que je ne vois plus du tout le.
[00:48:49] Chloé: Je vois le travail aujourd'hui comme une fin en soi et non un objectif de vie. J'ai besoin d'être heureuse au travail et de faire ce que je fais le faire bien. Mais ma [00:49:00] priorité, c'est ma famille. c'est à dire que jamais tu me verras ne pas aller chercher mon fils ou ne pas passer du temps avec lui parce que il y a le travail, c'est à dire je vais plutôt préférer travailler la nuit.
[00:49:14] Chloé: [00:49:15] mais avoir ce moment avec lui, m'arranger, mais toujours avoir ces moments avec lui, que que de faire passer le travail avant. Donc ce qui a été transformateur, c'est qu'avant j'étais très carriériste, je me voyais aller très loin. Je voulais travailler dans [00:49:30] des très gros cabinets, prendre des directions.
[00:49:33] Chloé: Voilà, j'ai toujours des grosses ambitions pour moi, mais elles sont maintenant complètement tempérées par la maternité. C'est là que j'ai. J'ai un plaisir de deuxième enfant. moi, j'aime bien passer du temps. [00:49:45] Enfin avec mon mari. Voilà, on aime bien dîner ensemble, prendre soin de notre fils, donc ça a été transformateur parce que voilà, mes priorités ont complètement changé.
[00:49:54] Chloé: Aujourd'hui, je dirais là, mon fils. A deux ans et demi, je commence à retrouver une [00:50:00] énergie qui me manquait quand même beaucoup. Donc je suis heureuse d'avoir retrouvé mon appétence pour Euh voilà me développer. Euh, mais ça a été long. très franchement, ça a été long et compliqué de ne pas [00:50:15] se sentir à cent pour cent.
[00:50:17] Chloé: Mais aujourd'hui je l'accepte. Je me dis Ben en fait ben de toute façon, j'ai un projet de deuxième enfant, donc ça va se reproduire. Je l'aborder pas du tout du tout. pareil. Je pense que je serais beaucoup plus au fait que c'est comme ça. C'est [00:50:30] une période. Voilà, je suis moins en énergie. Bah peut-être repose-toi Aujourd'hui, tu vois me me mettre plus dans des conditions où ça sera moins culpabilisant de pas bosser parce que on n'est pas [00:50:45] bien.
[00:50:45] Chloé: Et je pense que c'est ça qui m'a dirigée vers la dépression du post-partum, c'est que j'étais trop fatiguée. mais je pense que voilà, c'est c'est une période dans la vie d'une femme. Euh t'as vécu quelque chose qui est complètement transformateur, donc je ne sais pas si il y a forcément un avant, un [00:51:00] après, il y a forcément un changement et c'est tous les changements ne sont pas forcément négatifs, quoi, C'est parce que parfois on appréhende.
[00:51:07] Chloé: le fait que ça va changer les choses alors que ça peut aussi être un catalyseur de transformation. Hyper hyper et [00:51:15] ça, j'en suis persuadée parce que je le vois avec toutes les femmes autour de moi. Je pense que toi, tu l'as vécu aussi, c'est que la maternité, t'as quand même déjà t'as beaucoup moins de temps pour toi qu'avant.
[00:51:26] Chloé: Et je pense que le temps que tu as pour toi, il devient tellement précieux que [00:51:30] tu abordes la vie quand même un petit peu différemment, c'est à dire il y a le travail. C'est sûr que ça devient une nécessité de s'épanouir au travail, parce que c'est du temps en dehors de son enfant. Moi je me souviens ce qui était très dur cette année là, quand j'étais avant de rejoindre [00:51:45] mon cabinet actuel, c'est que comme j'étais malheureuse au travail, ça me rendait malheureuse d'être loin de mon fils pour être malheureuse dans mon bureau.
[00:51:53] Chloé: Je me disais Mais qu'est ce que je fais là? Enfin, franchement, ça ne sert à rien, je ne le vois pas. En plus, la première année, il y a un [00:52:00] lien mère enfant qui est quand même très très puissant. Donc vraiment, chaque moment à la fois t'en as vraiment besoin et en même temps c'est dur de se séparer alors Mais du coup je pense que oui, le temps que tu as pour toi.
[00:52:14] Chloé: [00:52:15] Ben t'as envie qu'il soit mis à bon escient. C'est pareil pour les amis. Euh, quand tu te dégages un soir une heure ou en fait t'as envie de passer un bon moment
[00:52:25] quoi.
[00:52:26] Chloé: tu as plus le droit de puis tu vois, moi ça a changé. J'ai [00:52:30] d'autres projets aujourd'hui, je notamment autour de la maternité. Il y a des ça, ça fait, ça fait naître ce combat que j'ai aujourd'hui pour que ça change, pour que les avocates soient plus ancrées dans leur maternité, qu'elles en soient fières, pour [00:52:45] essayer de faire tomber toutes ces barrières.
[00:52:46] Chloé: De tu vois de cette vieille génération qui qui nous empêche d'être associé, qui nous empêche d'être mère et en fait moi je le vois, c'est possible. Je veux dire un client, il n'y a que toi pour lui dire je te [00:53:00] rendrai ça demain après-demain surtout en conseil en contentieux tu vois, t'as des deadlines qui sont qui te sont imposés en conseil dans beaucoup beaucoup de matières c'est pas vrai pour toutes les matières mais dans beaucoup de matières tu [00:53:15] peux être maître de tes tu vois quand un client te dit et moi je l'ai vécu quand j'étais collaboratrice.
[00:53:20] Chloé: Un client te dit Ben je ne suis pas là avant mardi, donc ne vous inquiétez pas et on est le jeudi d'avant. Pas besoin de me l'envoyer avant mercredi et que l'associé sans te [00:53:30] concerter, te dit non non, mais ne vous inquiétez pas, ce sera sur votre bureau demain, c'est la cliente ne le regardera pas avant le mercredi suivant.
[00:53:36] Chloé: Enfin, quel besoin bah tu vois c'est des choses ça typiquement ça peut être changé et quels conseils tu donnerais euh aux aux femmes qui [00:53:45] nous écoutent et notamment donc aux avocates ou peut-être même plus l'ment aux professions libérals et qui souhaitent se lancer dans un projet bébé ou qui sont enceintes est-ce que tu aurais une quelques petites pépites déjà je leur dirai le drapeau [00:54:00] Félicitations je leur dirais de se préparer financièrement et matériellement.
[00:54:06] Chloé: de faire tout ce qu'elles peuvent pour passer cette période le plus sereinement possible. Ça passe par se [00:54:15] faire une petite réseau dès dès son installation en vue de peut être ce projet là ou un autre, mais en tout cas de mettre de côté, de bien s'entourer que recommander de prendre une doula parce que c'est trop bien et [00:54:30] d'en parler et ne pas vivre la chose.
[00:54:33] Chloé: voilà comme un événement qui va être un frein dans leur carrière. Je pense que vraiment c'est le début d'une autre carrière. La maternité. Euh, mais ça va faire naître d'autres choses et [00:54:45] d'autres projets. Et ce qui est important, c'est de véhiculer cette image que c'est beau. Voilà enfin, je veux dire, il y a des femmes qui passent malheureusement leur gig à ne pas pouvoir avoir d'enfants qui entendent les autres se plaindre quand elles en ont.
[00:54:58] Chloé: Donc [00:55:00] bon voilà, c'est très dur. Mais euh voilà, je pense que cette la société nous donne un regard aussi un petit peu négatif sur la maternité, sur l'accouchement assez dur et c'est ben oui, forcément, c'est pas tout rose, mais [00:55:15] avant tout c'est extraordinaire. C'est une chance en fait d'être enceinte, de faire des enfants, c'est quand on a envie.
[00:55:21] Chloé: quand on le souhaite, c'est une grande chance et donc le reste. Et ben ça, il y a un peu de un peu de [00:55:30] préparation il y a, il y a des choses à mettre en place mais euh mais c'est possible et notamment bah tu vois en écoutant Euh voilà des podcasts comme le tien qui permet d'avoir plein de points de vue.
[00:55:41] Chloé: Je pense que ça permet de puiser. Moi j'ai j'ai aussi pas mal écouté. [00:55:45] des podcasts. Un petit peu d'entrepreneurs, avocat des choses Tu vois où je? J'essayais d'avoir des des tips, des choses comme ça. Je suis pas mal intéressée. Euh d'ailleurs, je trouvais que les podcasts, c'était euh, c'est une belle source de d'infos.
[00:55:57] Chloé: Il y a, il y a la matrice aussi que tu [00:56:00] dois connaître comme podcast de Clémentine Sala. Ouais, on mettrait le lien sous sous l'épisode. Et puis si si, t'as d'autres euh. euh référence à destination des des avocates en particulier tu me donnerais Euh euh voilà un un ou [00:56:15] deux liens si t'en voilà si t'en as en tête.
[00:56:16] Chloé: Ouais ouais avec plaisir ben merci beaucoup Chloé pour Euh pour ton partage et puis pour euh ouais tous les pépins à collecter dans ton retour d'expérience. Ben merci Solène. En tout cas c'est un grand plaisir. Un grand merci à [00:56:30] Chloé pour son partage qui montre qu'il reste beaucoup de chemin à faire pour que la grossesse soit prise en compte dans le monde du travail et que les femmes n'en assument pas seules les répercussions.
[00:56:40] Chloé: en attendant. Et si, comme Chloé, vous aimeriez vous faire remplacer pendant un congé [00:56:45] maternité et que les indemnités qui vous sont accordées ne suffisent pas à financer ce projet, j'ai un cadeau pour vous. J'ai créé un guide gratuit qui détaille six stratégies alternatives pour financer son congé maternité sur mesure.
[00:56:59] Chloé: Le lien [00:57:00] pour le télécharger se trouve dans la description de l'épisode. La semaine prochaine, j'accueille Laetitia Roy à mon micro. Dans un tout autre registre, cette chef d'entreprise a découvert un cancer du col de l'utérus alors qu'elle était [00:57:15] enceinte. Je vous rassure, l'histoire finit bien avec un bébé en plate forme et une rémission dans l'année qui suit son accouchement.
[00:57:21] Chloé: ainsi qu'une Renaissance pas du tout planifiée pour son activité. Alors n'hésitez pas à vous abonner à ce podcast pour [00:57:30] ne pas louper les
[00:57:31] Solène: prochains épisodes. Les portes de la préparation business à la grossesse vont bientôt ouvrir pour faire partie des premières informées, notamment si tu es un centre ou un chez bébé [00:57:45] inscris-toi sur la liste d'attente dont le lien se trouve en description de l'épisode.
[00:57:51] Solène: grossesse D'entrepreneuse est produit par à l'initiative de Solène Pignet. Montage. Amélie Dedryver, [00:58:00] Charte Graphique, Christelle Bourgeois Riste, Dorothée Cadiot Musique Atta Jan Asaka à mercredi prochain.