#25 - Manon Verbeke - assurer sa sécurité économique au delà du congé maternité
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[00:00:00] Solène: Bienvenue dans Grossesse d'entrepreneuse, le premier podcast consacré aux stratégies entrepreneuriales lorsqu'on devient mère. Dans ce podcast, vous allez découvrir à chaque [00:00:15] épisode l'histoire d'une entrepreneuse qui nous partage comment ça ou ses grossesses ont impacté son entreprise. Mon intention en faisant circuler ces retours d'expérience, tous aussi différents qu'inspirants, est de vous permettre de faire des choix [00:00:30] éclairés afin que la grossesse soit synonyme d'opportunité pour votre business.
[00:00:34] Solène: Je suis Solène Pigné, votre hôte, moi-même chef d'entreprise depuis 2014 et autrice du guide de l'entrepreneur durable publié aux éditions de Vino, [00:00:45] que j'ai justement écrit pendant ma première grossesse. D'ailleurs, pour en savoir plus sur mon histoire et la genèse de ces podcasts, Ainsi que ce qui m'a poussée à créer la préparation business à la grossesse, je vous invite à écouter l'épisode [00:01:00] 0.
[00:01:01] Solène: Je suis convaincue que la maternité peut être une force positive dans le développement de son activité, même quand tout ne se passe pas comme prévu, et c'est ce que je vous invite à explorer au fil des épisodes. [00:01:15] Dans cet épisode, je vous invite à découvrir l'histoire de Manon Verbeek, designer et fondatrice de Nathalie Lequin, qui aide les solopreneurs à briller sur LinkedIn.
[00:01:26] Solène: C'est d'ailleurs via ces partages sur cette même plateforme que [00:01:30] j'ai repéré Manon, justement, alors qu'elle partageait les coulisses de son deuxième congé maternité, qui m'avait l'air hyper bien pensée. Dans cette interview, vous découvrirez ce qui a poussé Manon à autant s'organiser pour assurer sa sécurité économique [00:01:45] au-delà du congé maternité.
[00:01:46] Solène: Elle partage ces deux grossesses en tant qu'indépendantes dans deux contextes très différents et qui, pour des raisons différentes, m'ont amenée à être très seule dans une période où on dit souvent qu'il faut tout un vinage. Elle raconte [00:02:00] notamment l'effondrement de son activité au moment de sa première maternité, en plein Covid, et l'organisation qu'elle a mis en place lors de son deuxième pour assurer la pérennité de ses revenus alors qu'elle s'est retrouvée Manon solo.
[00:02:14] Solène: Bonne écoute ! [00:02:15] Merci. Merci beaucoup, Manon, d'avoir accepté mon invitation. Je suis ravie de t'accueillir dans le podcast.
[00:02:21] Manon: Merci Solène.
[00:02:24] Solène: Alors pour démarrer, je voulais que tu nous parles un petit peu de toi et surtout de toi [00:02:30] enfant ou adolescente. Comment est-ce que tu t'imaginais l'équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle
[00:02:38] Solène: Est-ce que c'était quelque chose qui te posait question, qui a orienté tes choix d'orientation pro ou pas du tout ? [00:02:45]
[00:02:46] Manon: Enfant ou adolescente, pour le coup, ce n'est pas une question que je m'étais beaucoup posée. Mais je me rappelle un fort désir de parentalité très jeune. Je me suis sentie [00:03:00] avoir envie de fonder une famille très jeune.
[00:03:02] Manon: Mais la question pratico-pratique de comment ça allait s'articuler avec ma vie professionnelle, elle n'était pas présente. J'ai eu plutôt un modèle familial où on [00:03:15] travaillait beaucoup. Ma mère travaillait beaucoup et donc... C'est vrai, ça s'est vraiment pas posé comme question.
[00:03:22] Solène: Ouais donc tu voyais tes deux parents travailler et être parents, par définition, et donc du coup tu te disais que c'était pas forcément...[00:03:30]
[00:03:30] Manon: Ouais c'était normal pour moi de... C'est ça, pour moi c'était normal, ma mère était médecin, elle avait son cabinet, c'était normal de travailler et d'articuler vie de famille et travail, et je me rappelle j'allais le samedi matin à son cabinet, je faisais la [00:03:45] comptabilité, genre je... Je cochais les chèques et les pièces comptables avec elles.
[00:03:50] Solène: Je pose la question parce que, mine de rien, ça fait que quelques générations qu'on attend des femmes qu'elles soient et des professionnels [00:04:00] accomplis et des mamans investies. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on libère pas mal la parole sur les difficultés qu'on peut rencontrer et que ce n'est pas si évident que ça, de s'épanouir sur tous les fronts [00:04:15] et d'avoir toutes ces casquettes en même temps.
[00:04:17] Solène: Mais c'est vrai que pour la génération de nos mamans, du coup, comme elles étaient peut-être aussi les premières à avoir des postes à responsabilité, elles étaient peut-être plus en mode « Non, non, mais si, si, tout va bien, on y arrive, pas de souci. » [00:04:30]
[00:04:30] Manon: Oui, c'est ça, clairement.
[00:04:31] Solène: Et donc, c'est vrai que nous, on s'est lancé comme ça dans la maternité sans forcément se rendre compte des challenges que ça pouvait représenter.
[00:04:43] Solène: En tout cas, c'est ce que j'observe. [00:04:45] Oui, c'est vrai.
[00:04:45] Manon: Il y avait clairement un non-dit sur la difficulté de la mission. T'as raison sur le côté, il fallait tellement pouvoir prouver que c'était faisable et qu'on pouvait faire les deux fronts, que ce n'était pas dit. En tout cas, moi, je ne me [00:05:00] rappelle pas avoir cette impression que c'était un challenge pour mes parents, pour ma mère surtout.
[00:05:05] Solène: Et du coup, toi, qu'est-ce qui t'a amenée à te lancer dans l'entreprenariat et en quoi, par exemple, consistait ton [00:05:15] activité au départ ? Parce que je sais que ça a évolué, mais du coup, pour retracer un petit peu l'historique.
[00:05:20] Manon: J'ai très vite... En fait, je voulais être entrepreneur. Je voulais être designer indépendante.
[00:05:26] Manon: Je voulais construire mon propre cadre de vie. Je savais... [00:05:30] J'étais un peu allergique à l'autorité. Et du coup, quand on est designer en agence, il y a une forme d'autorité, c'est-à-dire que... Il y a une hiérarchie. Il y a le directeur artistique qui va donner les orientations, qui va faire des choix [00:05:45] graphiques, et ensuite il y a les graphistes qui appliquent.
[00:05:49] Manon: Et ça, moi, pour l'avoir testé en stage, je trouvais que c'était un frein incroyable à mon épanouissement et à ma créativité. Et donc très rapidement, je savais que je voulais être entrepreneur, et parce que j'avais aussi des [00:06:00] modèles à la maison qui me permettaient de croire que c'était possible. Et j'ai cherché un travail très raisonnablement en sortant d'école, en me disant « il faut que je sois dans une agence, que j'ai d'abord de l'expérience terrain, d'expérience métier.
[00:06:14] Manon: Et en [00:06:15] fait, j'ai pas trouvé de travail. Toutes les offres que je trouvais, c'était graphiste en imprimerie. Qui est une manière de faire ce taf qui est très peu créative et qui du coup était pas un taf [00:06:30] dans lequel j'avais envie d'aller signer et très clairement j'avais pas de problème pour manger donc du coup j'ai pas signé ça et j'ai commencé à avoir des clients et de fil en aiguille un jour je me suis réveillée en me disant bah Manon en fait t'as généré x milliers d'euros ces dernières [00:06:45] semaines en fait peut-être qu'il serait temps de réaliser que ta micro que t'as ouvert c'est pas juste un à côté en attendant d'avoir un taf mais peut-être qu'en fait t'es juste t'es partie quoi
[00:06:54] Solène: ok donc en fait tu t'es lancée vraiment suite à tes études quoi presque sans le vouloir comme tu nous [00:07:00] le disais mais t'as toujours été entrepreneuse on peut dire ça mais moi je voulais
[00:07:03] Manon: c'est juste les gens qui me disaient oui c'est pas raisonnable t'es trop jeune c'est ça je fais ton expérience en agence tu seras pas crédible en fait je l'ai fait et ça s'est très bien fait et je me suis appuyée sur mon réseau [00:07:15] c'est ça Associatif j'étais bénévole militante est en fait sur mon réseau associatif j'ai créé beaucoup d'opportunités de travail et j'ai fait mes armes tout doucement quoi génial et
[00:07:25] Solène: lorsque le projet bb je sais pas d'ailleurs pour le [00:07:30] premier si c'était un projet ou pas est arrivé à quel stade de développement n'était ton activité ça faisait combien d'années que tu étais à ton compte et est ce que tu vivais de tout de ton activité est ce que c'était [00:07:45] en pleine croissance est ce que c'était stable voilà pour qu'on ait un peu le paysage de la route en été quand
[00:07:51] Manon: on a eu le projet de faire notre premier enfant j'avais ouvert une nouvelle structure où j'accompagnais les structures [00:08:00] Plutôt associatives et les institutions, donc les mairies, les centres sociaux, ce genre de politique-là, dans leur démarche d'innovation par le design.
[00:08:10] Manon: Et on était plutôt en croissance, le chiffre d'affaires était à la [00:08:15] hausse, les projets étaient conséquents, j'avais un salarié, régulièrement un stagiaire dans les bureaux. Et c'est aussi le moment où le Covid est arrivé. Et je me rappelle, je ne sais [00:08:30] plus, je dois être tombée enceinte vers janvier, on se rappelle tous du coup du Covid, moi j'étais ronde comme un ballon, stressée comme pas possible avec toutes ces histoires de « est-ce qu'il faut laver les courses quand elles rentrent du magasin
[00:08:41] Manon: Est-ce qu'on peut les toucher ? Avec quels produits ? » [00:08:45] Je ne sortais plus de chez moi, on ne savait pas quel était l'impact sur les femmes enceintes et sur les fœtus. Et en fait, pendant ce temps-là aussi, ma clientèle, ma typologie de projet, c'était d'animer des ateliers en présentiel avec des [00:09:00] personnes en fracture numérique, qui sont souvent aussi des personnes en fracture sociale et souvent en difficulté de santé ou à des âges avancés.
[00:09:08] Manon: Donc, clairement, on a arrêté toute notre activité parce qu'on a tenté de la digitaliser et [00:09:15] c'était un gros fail parce que notre typologie, c'était les gens en fracture numérique. Donc, on a mis en pause en fait. On s'est dit, ben là, on ne peut juste pas. Moi, je n'avais pas l'énergie d'être CEO à ce moment-là et d'avoir une vision.
[00:09:27] Manon: Et de développer un nouveau produit ou un nouveau [00:09:30] service pour combler ce déficit-là. Donc on a juste mis l'activité en pause avec le chômage partiel. Et je me suis occupée de ma grossesse, je me suis occupée de moi, de... voilà.
[00:09:41] Solène: Et comment s'est déroulée justement ta grossesse ? Moi j'aime bien qu'on [00:09:45] détaille un petit peu en fonction des différents trimestres, parce que parfois il y a un peu de tout, des grands hauts, des grands bas.
[00:09:53] Solène: Du coup ton premier trimestre, donc entre janvier et mars-avril, [00:10:00] qui coïncidait avec le début du comité ? Moi c'était
[00:10:04] Manon: fatigue, nausée et fatigue. Tous les soirs endormie avant 21h, l'impression de ne pas réussir à aller au bout de mes journées, d'être tout le temps fatiguée, [00:10:15] des siestes tout le temps. Et du coup j'étais dans une structuration en ce moment-là de mon entreprise où j'avais des bureaux avec un canapé.
[00:10:22] Manon: Et donc j'allais au bureau, je faisais ma sieste au bureau. Le soir je rentrais, j'avais qu'une seule envie c'était de dormir [00:10:30] et mon activité du coup de faire des ateliers en présentiel, donc d'animer en fait concrètement. J'étais un peu chef d'orchestre, j'animais, je passais de table en table, je prenais le micro, je devais dynamiser la salle.
[00:10:42] Manon: Qu'est-ce que ça me coûtait en énergie, c'était [00:10:45] très dur.
[00:10:46] Solène: Du coup est-ce que tu as mis des aménagements en place à part cette sieste sur le canapé ? Ou est-ce que tu t'es dit bah non, faut que je tienne mes engagements et que je réussisse à animer le même nombre d'ateliers que d'habitude ? [00:11:00]
[00:11:01] Manon: Bah les limites que j'avais déjà fixées dans l'entreprise, à savoir deux ateliers max par semaine par personne en fait, Étaient cohérentes avec mon état de santé.
[00:11:10] Manon: C'est juste qu'en dehors de ces ateliers-là, j'étais beaucoup plus dans le repos, quoi. [00:11:15] Je faisais des nuits, des nuits de 12 heures, quoi. C'était vraiment incroyable. Et je mangeais énormément. Je mangeais beaucoup beaucoup beaucoup de crackers et de trucs comme ça. J'avais toujours des crackers dans mes poches.
[00:11:28] Solène: C'est parce que t'avais la nausée ou [00:11:30] c'était des fringales ? J'avais la nausée tout le
[00:11:32] Manon: temps. En fait, je salivais tout le temps, j'avais tout le temps la nausée, donc je mangeais des trucs salés tout le temps. Le deuxième trimestre, du coup, c'est le Covid. En tout cas, le démarrage du Covid. Et ça va mieux.
[00:11:44] Manon: Il fait [00:11:45] ultra chaud. C'était un peu caniculaire comme température. Je sais pas si vous vous rappelez un peu cette ambiance d'être enfermée et tout ça. J'avais la chance d'avoir un jardin. On a fait énormément de barbecue. On passait notre temps dehors. Et je passais ma vie à manger [00:12:00] des sardines et des macros.
[00:12:02] Manon: C'était ma fringale. De femme enceinte, des sardines et des macros. En termes d'aménagement, du coup, à ce moment-là, j'avais deux stagiaires que j'avais acceptés parce qu'ils étaient en dèche de stage. Et donc, c'est des [00:12:15] stagiaires d'une promotion avec qui j'avais donné des cours. Et j'ai deux stagiaires et un salarié qui continuent à travailler en télétravail jusqu'à passer au chômage partiel, en fait, jusqu'à ce que ça commence à s'organiser.
[00:12:26] Manon: Et donc, tous les matins, on faisait des points, des visios, [00:12:30] des jeux, des petits jeux d'ambiance pour garder une dynamique ensemble. Et je checkais leurs objectifs. Et moi, après, je fermais l'ordinateur et je ne faisais plus rien de la journée. C'est-à-dire que je me reposais juste. Je [00:12:45] m'occupais de toute la logistique, de comment est-ce qu'on fait pour préparer l'arrivée d'un bébé quand on ne peut pas faire de course.
[00:12:51] Manon: Parce qu'il y avait ça aussi, les seuls magasins qui étaient ouverts, qui étaient autorisés, c'était... C'est pas tout de suite dans les magasins de puriculture qu'ils ont accepté que ça [00:13:00] rouvre. Le seul endroit, à un moment donné, je me rappelle où je pouvais acheter de... Plus tard, quand mon fils est né, je me rappelle le deuxième confinement, le seul endroit où on pouvait acheter des fringues, c'était soit Vinted en relais colis, soit dans les rayons [00:13:15] des supermarchés, mais uniquement jusqu'à une certaine taille.
[00:13:19] Manon: Il y avait vraiment quelque chose d'hyper chelou dans ces règles. Donc voilà. Deuxième trimestre, c'était le Covid.
[00:13:25] Solène: Ok. Et juste pour finir sur [00:13:30] le fait que toi, tu es beaucoup ralenti. Donc on a compris, tu avais tes deux stagiaires et ton salarié. Et toi, le fait d'autant ralentir parce que c'est quelque chose que tu as bien vécu, bien accueilli, dont tu as su profiter ou [00:13:45] est-ce que c'était difficile
[00:13:46] Solène: Parce que je sais qu'il y a aussi beaucoup de femmes qui sont tellement habituées, surtout quand on a des profils très entrepreneuriaux, à être tout le temps dans l'action et c'est difficile.
[00:13:57] Manon: En fait, [00:14:00] j'étais hyper bien. J'ai même eu beaucoup de mal à retourner au travail après. Je savais que ma trésor elle pouvait tenir jusqu'à autant de temps, je savais que mes clients de toute façon étaient bien conscients qu'on pouvait pas faire les ateliers avec leurs participants donc on allait reporter [00:14:15] juste tout ce qui allait très bien.
[00:14:17] Manon: Moi je me suis prise une passion pour la couture à ce moment-là, je jardinais beaucoup, je faisais beaucoup de siestes dehors, j'ai repris un abonnement à World of Warcraft, clairement j'ai eu ma meilleure vie. [00:14:30]
[00:14:30] Solène: Ok trop bien, c'est cool que t'aies réussi à en profiter.
[00:14:35] Manon: Ouais carrément.
[00:14:37] Solène: Ok et la fin de grossesse du coup, le troisième trimestre et puis ensuite le départ en congé maths
[00:14:44] Manon: J'ai pas [00:14:45] de gros souvenirs du troisième trimestre sur comment je l'ai vécu mais je pense dans la même logique. Je me rappelle de bribes de choses comme on faisait pas mal de travaux dans la maison. Avec toujours cette difficulté de pouvoir se faire livrer les matériaux et tout ça mais [00:15:00] je me rappelle que le jour de mon accouchement on était en train de descendre, on avait tapé les murs de la salle de bain et on était en train de descendre des briques dans des sacs à gravats et donc je descendais des demi sacs, ils me faisaient des demi sacs de [00:15:15] gravats mais je descendais des sacs de gravats de trois étages et j'étais bien et j'avais pas eu de contraction, j'ai eu zéro contraction en amont et ce jour là je me suis dit tiens je sens quelque chose mais franchement ça passe, ça va, si c'est ça les contractions [00:15:30] les doigts dans le nez et ouais donc il était 15 heures quand j'ai commencé à m'asseoir et qu'on m'a dit ouais Manon quand même ralentis un peu et j'ai accouché le lendemain à 16 heures mais ouais franchement moi hyper à part les jambes lourdes [00:15:45] j'avais vraiment un regain d'énergie sur la faim
[00:15:48] Solène: Et qu'est-ce que t'avais prévu du coup pour ton congé maternité
[00:15:53] Solène: Parce que tu disais que t'avais vérifié que t'avais autant de trésorerie, etc. Il y avait cette histoire de chômage partiel. [00:16:00]
[00:16:00] Manon: Du
[00:16:00] Solène: coup, est-ce que t'as eu droit à des indemnités de congé maternité ou est-ce que tu l'as financé d'une manière ou d'une autre ? Est-ce que t'avais défini aussi des dates précises d'arrêt, de reprise
[00:16:12] Solène: Comment on s'est goupillé ? [00:16:15]
[00:16:15] Manon: Ce que j'ai fait, c'est qu'il y avait le chômage partiel pour mon salarié jusqu'à ce qu'il parte. On l'avait décidé ensemble qu'il allait partir après. Parce que très rapidement, ça collait en fait, lui, ses aspirations à changer de [00:16:30] taf et ma dispo à ce moment-là. Ah oui, j'ai organisé aussi mon déménagement.
[00:16:35] Manon: Quand on a vu que c'était le deuxième confinement, on s'est dit non, mais bon, voilà. Les locaux, là, clairement, il n'y a plus personne qui y va. Dans deux mois, t'es en congé maternité. C'est ça. [00:16:45] Ça sert à rien de payer des locaux à vide, au pire on loue un box et on remet tout après s'il faut, mais... Donc on a vidé les locaux et on a déménagé les locaux en plein confinement, enceinte, jusqu'aux yeux.
[00:16:59] Manon: Le [00:17:00] congé, j'ai eu les indemnités, classiques. J'ai pris le maximum qu'on pouvait prendre en temps et j'ai poursuivi avec un congé parental. Ouais, ça doit être ça. Ou un congé parental à 50%, pendant que mon [00:17:15] conjoint prenait un congé parental également à 50%.
[00:17:17] Solène: Ok.
[00:17:18] Manon: Et ensuite, ou peut-être moi j'avais rien pendant ce moment-là pour que lui puisse toucher le max, en gros qu'on puisse avoir le max à deux.
[00:17:25] Solène: Oui, parce que le congé parental, en fait, effectivement, il est dépendant [00:17:30] de... Enfin, si on le prend à deux, on peut pas avoir un taux plein à deux, c'est à 50-50, ou voilà. C'est un peu comme les APL. Ouais, c'est ça.
[00:17:38] Manon: Donc, je pense que moi j'avais rien à ce moment-là. Et après, quand lui, il a terminé ses six mois [00:17:45] de congé parental à mi-temps, moi j'ai renchaîné, j'ai redemandé un congé parental à 80%.
[00:17:52] Manon: Ce qui correspondait, en fait, à la réalité de... J'ai réduit mon horaire pour pouvoir accueillir mon bébé. Et donc, [00:18:00] j'ai gardé notre fils jusqu'à ses quatre mois pleins à la maison. Et... Et... Je crois que jusqu'à ces huit mois à mi-temps, en lien avec mon conjoint, quoi.
[00:18:14] Solène: OK. [00:18:15] Donc, vous vous êtes relayé avant de lui trouver une garde de façon à ce que vous puissiez vous assurer de sa garde chaque heure.
[00:18:25] Solène: À partir de quatre
[00:18:25] Manon: mois, il a commencé à faire des heures, puis après quelques... [00:18:30] des journées chez une assistante maternelle. Mais ouais, on passait, nous, beaucoup de temps avec lui. On faisait des petites journées de travail pour...
[00:18:38] Solène: On voit qu'ils
[00:18:39] Manon: passent dix heures d'affilée, quoi.
[00:18:40] Solène: Super. Oui, non, c'est top.
[00:18:43] Solène: Merci de ce que tu partages. Et [00:18:45] notamment, il y a beaucoup de femmes qui témoignent à mon micro qui expliquent qu'elles ont repris leur activité à la fin de leur congé maternité, mais au final pas à 100%. Mais tu es la première à dire que tu as bénéficié du [00:19:00] congé parental, puisque tout le monde ne sait pas qu'on peut le demander à 80% ou à 50%.
[00:19:06] Solène: Et la plupart des femmes reprennent... Même si elles reprennent à 100%, au final, leurs horaires [00:19:15] changent avec l'arrivée d'un bébé. Mais on ne pense pas toujours à faire cette demande d'indemnisation. Donc, petit tips pour nos auditrices.
[00:19:25] Manon: Ce n'est pas une énorme somme, mais quand ça vient s'ajouter aux allocations familiales et aux [00:19:30] aides à l'arrivée d'un premier enfant, c'est...
[00:19:32] Solène: C'est ça. Oui, par mois, ce n'est pas beaucoup, mais sur l'année, ça fait quand même un peu de pécu. Ça met du beurre dans les épinards, tout à fait. C'est ça. C'est jusqu'à pendant trois ans, je crois. Jusqu'aux trois ans du [00:19:45] dernier enfant,
[00:19:45] Manon: oui. Merci. Et c'est en train de changer. J'ai vu, il y a une loi qui est en train de...
[00:19:52] Manon: Ils sont en train de faire un travail pour le renouveler, l'améliorer. Tout à
[00:19:56] Solène: fait. Ça va mieux
[00:19:58] Manon: valoriser ?
[00:19:59] Solène: [00:20:00] De toute façon, il y a beaucoup d'évolutions en ce moment, ne serait-ce que le congé paternité qui a pas mal changé aussi récemment. Donc, à l'époque, ce n'était pas encore passé, d'ailleurs, ce congé paternité d'un mois.
[00:20:11] Solène: Comment ça s'est passé, vos discussions avec ton conjoint, pour [00:20:15] qu'il soit aussi impliqué ? Parce que là aussi, c'est rare, même à mon micro, qu'on me dise que le papa a été à 50-50 pendant autant de temps. Donc, comment ça s'est passé pour vous ?
[00:20:27] Manon: Je ne me rappelle pas très bien. Mais clairement, c'était une [00:20:30] volonté de sa part.
[00:20:30] Manon: J'aurais rien pu lui imposer. Il voulait pouvoir être auprès de son fils. Et je pense aussi que son travail le passionnait pas non plus et que passer du temps au travail plutôt que d'être à la [00:20:45] maison à voir son fils grandir, c'était un crève-cœur pour lui. Et à ce moment-là, on avait des économies, on savait qu'on n'était pas financièrement le couteau sous la gorge.
[00:20:54] Manon: Je me rappelle des discussions sur son employeur qui, [00:21:00] certes, n'avait pas le choix que d'accepter le congé parental, mais du coup, essayait de négocier les termes, essayait de négocier les jours, parce que le travail de mon ex-conjoint à ce moment-là, c'était de tenir un magasin. Donc forcément, sa [00:21:15] présence ou non impactait la bonne vie du magasin.
[00:21:20] Manon: Mais ouais, c'était clairement son... Son choix.
[00:21:24] Solène: D'accord. Et pour toi, comment s'est passé le postpartum ? Parce qu'on parlait au tout [00:21:30] début de notre épisode de la libération de la parole. Ça fait partie des thématiques. Comment s'est passé l'arrivée de ton bébé et puis les premières semaines de postpartum immédiat
[00:21:42] Solène: Comment tu l'as vécu ?
[00:21:43] Manon: Covid, [00:21:45] toujours. Ça a vachement teinté cette grossesse. Bien sûr. J'avais une forme de... déception ou de colère qui restait un peu de ne pas avoir vécu ma grossesse en public. Alors [00:22:00] c'est très bizarre de dire ça comme ça, mais j'avais pas... Tous les gens qui comptaient pour moi m'avaient très peu vu enceinte.
[00:22:05] Manon: J'ai eu l'impression d'avoir une grossesse éclair, un peu une grossesse cachée. Et donc, après, au postpartum, j'ai eu du mal à faire le deuil de... Ben, cette grossesse est [00:22:15] finie. Et j'ai pas eu entre guillemets les avantages d'être enceinte aux yeux de la société. Les ah, waouh, les sorties avec les copines, je sais pas quoi.
[00:22:27] Manon: Enfin, tu vois, j'avais une image un peu d'épinal de ce que ça allait [00:22:30] pouvoir être ma grossesse, que j'avais rêvé depuis très longtemps. Et en fait, je me suis juste tapée une grossesse recluse dans ma maison à dire bonjour aux gens, à faire des visios avec les gens et à les voir à la fenêtre. Pareil, j'ai présenté mon fils hyper [00:22:45] tard à...
[00:22:46] Manon: On va le dire maintenant, mais voilà, mes parents ont fait... Ils disaient qu'ils allaient au magasin de bricolage parce qu'on était confinés. Et en fait, ils venaient chez nous. On était tous masqués. Enfin, c'était [00:23:00] l'angoisse au possible. Et puis du coup, ils l'ont vu très très peu. Ces écarts-là, vraiment très très peu.
[00:23:07] Manon: Donc ouais, un postpartum reposant parce que ben... Très peu de visites par exemple maternité incroyable par contre ça c'est une [00:23:15] super super chose la maternité zéro visite d'ailleurs
[00:23:20] Solène: il y a beaucoup de maternités qui ont gardé cette règle après le covid exactement et j'ai
[00:23:26] Manon: trouvé que c'était incroyable alors du coup pour mon deuxième j'étais contente que des gens puissent venir [00:23:30] me voir parce que j'étais même en solo et que du coup je me sentais assez seule dans la chambre alors que pour le premier on était tous les deux dans la chambre on a vécu un peu reclus pendant cinq jours dans la chambre de maternité c'était très agréable de pouvoir se reposer ne pas se soucier d'être [00:23:45] sain à l'air parce que ça fait ultra mal de pas voilà ne pas être dans le regard de l'autre entre deux tétés où tu galères C'était très agréable.
[00:23:54] Solène: Et finalement, la reprise après toute cette période [00:24:00] de grossesse et de postpartum, tu disais que tu avais pris le max du temps de congé maternité et ensuite une reprise à 50%. Où en était ton activité ? Parce qu'il y avait aussi cette histoire de [00:24:15] public éloigné du numérique et peut-être aussi à des âges où il fallait être hyper prudent avec le Covid.
[00:24:24] Solène: Exactement.
[00:24:25] Manon: En fait, la réalité, c'est qu'on a clos les dossiers, au mieux, avec [00:24:30] les clients. Qui, eux, rappelez-vous les règles, on a repris vraiment très lentement. On était interdit de se rassembler à plus de 4 personnes jusqu'à très tard. Donc en fait, on a fait ce qu'on a pu [00:24:45] pour clore les dossiers avec les clients.
[00:24:47] Manon: Et moi, en fait, je me suis épuisée. Je me suis dit non, mais c'est tout. Cette activité-là... En ce moment n'est pas viable, et structurellement du coup n'est pas viable, je ne suis pas capable de tenir cette activité-là s'il y a un deuxième confinement, enfin un [00:25:00] deuxième, encore un confinement, ou des règles qui durent comme ça encore trop longtemps, et ce n'est pas une activité que je veux faire en distanciel, sur des applications en ligne, avec des post-it en 3D, parce que je perds tout le sens de mon travail.[00:25:15]
[00:25:15] Manon: Donc ce que j'ai fait, c'est qu'à l'issue de ça, j'ai pris un CDD dans une agence, mon premier taf en agence, pour remplacer un pote qui était [00:25:30] justement en partie en congé parental. Du coup ça a tenu 6 mois, et ça m'a permis moi pendant ce temps-là, de créer du contenu en public sur LinkedIn, de réfléchir à ce que je voulais faire, et d'identifier...
[00:25:44] Manon: mon [00:25:45] prochain mouvement en fait, mon prochain move.
[00:25:47] Solène: Ok. Et du coup, lorsque tu as eu un deuxième enfant, ce que tu disais aussi tout à l'heure,
[00:25:56] Manon: que tu
[00:25:57] Solène: as eu deux enfants, où [00:26:00] est-ce qu'en était ta nouvelle activité? Comment les choses se sont déroulées par la suite jusqu'à ta deuxième maternité et en quoi consistait cette nouvelle activité qui a changé à ce moment-là?[00:26:15]
[00:26:15] Manon: Alors, du coup, je repars à mes amours entre guillemets premiers, c'est-à-dire le design graphique et l'identité visuelle, qui était ce que j'avais fait dès la sortie d'études. Et je me plais énormément dans le format [00:26:30] création de contenu, donc faire savoir et vulgariser. Ça me permet rapidement de pouvoir avoir un rythme qui est beaucoup plus souple.
[00:26:38] Manon: Je travaille chez moi, je peux m'occuper plus facilement de mon fils, faire beaucoup de temps. [00:26:45] En gros, regarder le rythme que j'avais tant apprécié en étant à mi-temps. En fait, c'est un peu comme si je gardais un mi-temps, mais pour moi. Au moment où on décide de faire un deuxième [00:27:00] enfant, l'activité fonctionne très bien.
[00:27:05] Manon: Je n'ai pas de problème de trésorerie, je n'ai plus de problème de rentabilité. Je commence à me dire que je vais aller chercher à peut-être créer une formation pour pouvoir [00:27:15] décorréler un peu mon temps de travail de mon revenu versé. Et... Autant pour mon premier enfant, on a mis 14 mois pour le concevoir.
[00:27:28] Manon: Donc en fait, je m'attendais à avoir un peu de temps devant [00:27:30] moi. Et pour ma fille, En un mois en fait j'étais enceinte ça allait très très vite et du coup je n'étais pas prête j'étais pas prête notre couple n'allait pas bien [00:27:45] c'était clairement pas la meilleure des idées à ce moment là d'ici le deuxième trimestre en fait on se séparait et moi du coup je devais faire un plan rapidement pour tenir financièrement structurellement même mon entreprise [00:28:00] mes finances personnelles aussi bien
[00:28:03] Solène: sûr
[00:28:03] Manon: pour tenir d'ici la fin de mon congé maths avec cette crainte qui m'habitait de mon ancienne grossesse la première était mon ancienne grossesse je me suis retrouvé dans un cocon j'avais plus du tout envie de travailler [00:28:15] est ce que ça va être la même chose sur cette grossesse là est ce que mon corps va me dire on s'en fout du travail repose toi et autre chose et la deuxième crainte c'était Pendant que je suis partie en congé maths et en congé parental, mon activité [00:28:30] est morte.
[00:28:30] Manon: C'est-à-dire que je n'avais plus de projet entrant, on faisait juste clore les projets, mais je n'avais plus de demande entrante. Parce que j'avais beaucoup dit non, forcément, quand on me demandait de travailler, je disais non, pas maintenant. Donc les gens ne me proposaient plus. Ma deuxième crainte, du coup, [00:28:45] c'était est-ce que mon activité va à nouveau mourir pendant ce congé
[00:28:48] Manon: Et en fait, je ne peux pas laisser ça arriver une autre fois, une deuxième fois. Qu'est-ce que je peux mettre en place dès maintenant pour m'assurer que l'activité et le flot de prospects continuent à être vivants [00:29:00] pendant que je ne suis plus là ? Pour qu'au moment où je reprends le travail, je commence à nouveau directement à refaire du chiffre d'affaires.
[00:29:06] Solène: Et du coup, alors, comment... Maintenant que tu as explicité les deux grandes problématiques, qu'est-ce que tu [00:29:15] as organisé, qu'est-ce que tu as mis en place pour ton activité ?
[00:29:19] Manon: Alors, un, j'étais dans un groupe de co-développement avec des collègues. J'ai très rapidement posé la situation qui, moi, me coûtait énormément en émotions.
[00:29:29] Manon: Et je [00:29:30] voyais très peu clair. Premier trimestre, on voit très, très peu clair. Et donc, j'avais vraiment besoin d'aide extérieure pour faire le point sur cette situation. On a identifié ensemble des actions. Et donc, voilà, le groupe, l'intelligence collective m'a aidée à y voir clair et à identifier des [00:29:45] actions à mettre en place.
[00:29:46] Manon: Une des actions principales étant, un, créer une trésor très rapidement qui me permette d'être sereine sur ma capacité à tenir sans argent rentrant. Parce que ça, c'était déjà pas gagné. Et la deuxième action [00:30:00] étant, commencer à créer un asset, quelque chose qui va me permettre de... De tenir ensuite après des ventes décorrélées de mon temps de travail.
[00:30:09] Manon: Et la troisième chose, de créer du contenu [00:30:15] en avance et ou déléguer cette création de contenu. Et du coup, un tunnel de vente derrière associé pour m'assurer d'avoir un flot de prospects entrant quand je reviens. Donc ça, on a fait tout ça.
[00:30:27] Solène: Donc ça, c'était ton plan en trois parties.
[00:30:29] Manon: [00:30:30] Ouais, c'est un peu résumé, mais ouais, c'était le plan.
[00:30:33] Manon: Donc j'ai créé une formation. Elle a croisé entre mon expertise et l'actualité. Donc j'ai créé une formation sur le design avec Midjourney. J'ai vendu [00:30:45] avec un lancement et un tarif un peu avantageux cette formation pour créer une trésorerie. Et donc à ce moment-là, on était en juin, j'accouchais en octobre.
[00:30:55] Manon: Je suis très nulle en calcul, mais ça vous donne un peu un nombre d'idées. En juin-juillet, du [00:31:00] coup, c'était la vente.
[00:31:01] Solène: Donc à la fin du deuxième trimestre. Ouais, c'est ça.
[00:31:04] Manon: C'était horrible. Franchement, c'était canicule encore une fois. Je tournais les vidéos de formation. Je me remettais des couches pour pas être débraillée complètement à la caméra, mais j'en [00:31:15] pouvais plus, je suais des gouttes.
[00:31:16] Manon: J'étais obligée de tourner toute fenêtre fermée avec beaucoup de spots parce que trop de soleil entrant dans les vitres. Et du coup, tout le temps qui me reste après jusqu'à mon congé, donc août-septembre, [00:31:30] en gros, c'était dédié à... Créer du contenu et préparer mon départ. Donc créer des process, m'assurer que, donc j'avais une assistante déjà qui s'occupe de toute ma partie administrative et facturation et [00:31:45] paiement, à ce moment-là elle faisait pas les paiements donc m'assurer qu'elle avait tout en main pour pouvoir payer les prestataires pendant que je suis absente, facturer, faire tout ce qu'il faut faire, et m'assurer en parallèle aussi donc j'ai délégué [00:32:00] la production de 50% de mon contenu à quelqu'un qui a écrit et qui a commenté, répondu sur mes réseaux sociaux dans un certain délai horaire.
[00:32:10] Solène: Ouais, ouais, ouais. Et donc cette formation dont tu [00:32:15] as fait le lancement pendant ta grossesse, est-ce qu'elle était ensuite accessible pendant que toi tu étais en congé maternité ou pas ?
[00:32:24] Manon: Ouais, elle était accessible, carrément, mais j'en ai pas vendu pendant mon congé. [00:32:30] Ok. Le plan avec la personne qui écrivait mes postes et mes newsletters, c'était plutôt de faire venir les gens sur mes offres de prestations de services en réservation à l'avance, ou sur mes petites offres de...
[00:32:43] Manon: J'ai une [00:32:45] formation sur comment faire des carousels, donc une petite offre. Et donc c'était plutôt de les pousser là-dessus que sur la formation qu'on venait juste de vendre et qui, du coup, pouvait être encore quelque chose de compliqué à acheter quand on voit qu'il y a quelques semaines, c'était [00:33:00] à 50%.
[00:33:01] Solène: Ok. Ouais, ouais, c'était plutôt dans cette logistique-là. D'accord. On s'est
[00:33:05] Manon: plutôt concentré sur la prestation de services en réservation à l'avance.
[00:33:09] Solène: Et aussi parce que toi, comme tu me disais, t'avais... Grâce à ce lancement assuré de la [00:33:15] trésorerie jusqu'à ton congé maternité. Et donc, l'envie, c'était de pouvoir reprendre rapidement des nouveaux clients à ton retour, quoi.
[00:33:24] Manon: Exactement.
[00:33:25] Solène: Et en termes de congé maternité, justement, est-ce que là aussi, tu as eu [00:33:30] droit à tes indemnités et comment est-ce que tu as... Je ne sais pas, compenser ou ajouter. Et aussi, comment est-ce que tu as financé cette personne à qui tu déléguais 50 % de ton contenu ? Parce [00:33:45] qu'évidemment, les indemnités de congé maternité, elles n'ont pas du tout été pensées pour moi.
[00:33:49] Solène: Les entrepreneurs, elles sont calées sur les indemnités des salariés. OK, c'est chouette, c'est très bien que ça existe. Ce n'est pas pour critiquer. Mais c'est juste que quand on est entrepreneur, ce n'est pas parce que nous, on [00:34:00] arrête de travailler que la boîte arrête de tourner et il reste des charges.
[00:34:04] Solène: Et notamment, quand on délègue ou qu'on se fait remplacer, ça, il faut bien le financer aussi autrement. Et toi, comment tu l'as pris ?
[00:34:12] Manon: Ça a été financé par la trésor que j'ai créée [00:34:15] avant, en fait. En fait, cette trésor, elle a été entièrement dépensée pendant mon congé mat. Je n'en ai pas vu la couleur moi, cet argent ne m'a pas servi à moi.
[00:34:22] Manon: Il a servi uniquement en fait à mettre à l'équilibre. En fait, j'ai publié en public dans ma newsletter [00:34:30] ce travail-là. J'ai préparé mon congé de manière à ce que j'arrive à l'équilibre à la fin sur la période du congé maternité. Donc, plus trois mois. En [00:34:45] me disant congé maternité plus trois mois, ça me semble être un bon deal.
[00:34:49] Manon: Donc, l'argent que j'avais récolté sur la vente express d'une formation a permis de payer du coup les prestataires pendant mon congé. [00:35:00] Et les prestations de services que j'ai fait à mon retour au fur et à mesure, tranquillement en reprenant mon rythme, ont recréé la trésorerie qui avait été un peu amochée.
[00:35:10] Manon: C'est-à-dire que le plan, c'était ça. La trésorerie allait être amochée, mais normalement, je devais la reconstruire directement [00:35:15] derrière. C'était un peu ambitieux c'était un peu afflutendu franchement
[00:35:20] Solène: ouais et en même temps voilà t'as eu le mérite justement de réfléchir aux différentes stratégies qui étaient possibles pour toi et de les mettre en place pour être [00:35:30] le plus sereine possible parce qu'évidemment on peut jamais prévoir comment les choses vont se passer ni du côté maternité ni du côté business d'ailleurs mais par contre voilà mettre en oeuvre des choses pour se sécuriser [00:35:45] et puis prendre les choses en main et pas juste se laisser porter par le...
[00:35:48] Solène: Par le flou, d'autant plus dans ton cas comme tu disais que tu étais devenue un maman solo dans tout ça. Assurer ton autonomie, c'était hyper important. Je
[00:35:59] Manon: ne pouvais pas compter sur [00:36:00] quelqu'un d'autre à la fin de mon congé pour récupérer le salaire.
[00:36:03] Solène: C'est vrai que la
[00:36:04] Manon: norme, c'est plutôt de se dire j'arrête tout pendant mon congé ou alors je continue à faire un peu des deux et puis en fait je me surmène.
[00:36:11] Manon: Moi, j'avais l'expérience de savoir ce que c'était un bébé et que [00:36:15] je suis incapable de me concentrer. Ce n'est pas possible. Bébé par terre à côté de moi, je n'y arrive pas. Je ne sais pas comment font. J'en vois qui font ça. Moi, j'en suis bien incapable. Vraiment.
[00:36:27] Solène: Je suis tout à fait d'accord avec toi, moi non plus.[00:36:30]
[00:36:30] Solène: Ça me paraît complètement impossible et illusoire. Il y a un ami récemment qui m'a dit «
[00:36:35] Manon: Ah bon, mais ta fille, elle est chez la nounou ? » Oui. Non mais je pensais que tu étais indépendante et que tu travaillais de chez toi. Ben oui. Je travaille de chez moi. [00:36:45] C'est ça en fait. Si j'ai mes assiettes avec moi, mais c'est impossible, je ne peux rien faire.
[00:36:50] Manon: Déjà, ne serait-ce que parce que ses horaires de sieste sont erratiques, elle a tout le temps envie de téter. En fait, si tu mets bout à bout la tétée, les siestes, les moments où elle est [00:37:00] fatiguée, où il faut la porter, en fait, tu ne fais rien quoi. Tu es tout le temps en train de donner du soin à l'autre.
[00:37:06] Solène: C'est ça, et puis ça demande beaucoup d'énergie. On ne se rend pas compte parfois de l'extérieur, où on se dit « Ah, il paraît que ça dort beaucoup ». [00:37:15] Oui, ça dort comme un bébé. Oui, ça dort comme un bébé sur toi. Oui, c'est ça, sur toi. Tu ne peux pas bouger. Du coup, là, on est en audio,
[00:37:22] Manon: donc peut-être qu'il y aura un extrait visuel à ce moment-là.
[00:37:25] Manon: Donc là, j'ai un bureau assis debout, dans [00:37:30] lequel j'ai investi pour cette grossesse, et notamment parce que du coup, ça me permet d'avoir une boule de yoga, là vous voyez les boules gonflées, sur laquelle moi et ma fille, on passe du temps le soir, dans ces moments où le bébé a du mal à s'endormir, il est dans les [00:37:45] pleurs.
[00:37:45] Manon: Moi, je mets des écouteurs, je me mets sur ma boule avec le bébé en portage, et je rebondis en taclant des tâches qui ne sont pas des tâches importantes pour moi, mais qui me font plaisir à faire. Vous savez, toutes les tâches de mettre à jour ton site internet, [00:38:00] relancer des petites choses.
[00:38:01] Solène: Mais tu les mets en portage pour avoir les mains libres, c'est ça
[00:38:05] Solène: Ouais, c'est ça. Et puis parce qu'en fait,
[00:38:07] Manon: elle s'endort comme ça, donc j'ai les mains libres, j'ai les oreilles un petit peu éloignées de l'écrit et dans les soirées [00:38:15] difficiles, voilà, je fais ça.
[00:38:17] Solène: Non mais c'est une super astuce et je sais que cette balle de yoga souvent on l'utilise en préparation à l'accouchement moi j'étais beaucoup aussi dans ma fin de deuxième process je travaillais dessus pour avoir de la [00:38:30] mobilité de bassin et puis effectivement c'est genre deux astuces avec les nouveaux-nés ou dans les premiers mois pour apaiser les pleurs même
[00:38:39] Manon: sans être en portage, même des fois je me mets juste assise dessus avec elle dans les bras et parce qu'en fait c'est beaucoup plus pas que [00:38:45] c'est plus simple mais c'est un autre mouvement que le versage, c'est un versage au bas
[00:38:48] Solène: qui ressemble plus
[00:38:49] Manon: à de la marche
[00:38:50] Solène: ou au fameux squat qui arrête les pleurs mais qui font quand même mal aux cuisses c'est clair et puis quand le périnée est pas encore tout à fait [00:39:00] remis à avoir une balle c'est mieux
[00:39:03] Manon: tu disais moi tu faisais la balle pour la mobilité de mouvement, moi je fais une demi-heure de balle mais j'avais mal aux cuisses, mal au périnée c'était impossible quoi, je le fais vraiment pas trop longtemps parce que ça me...
[00:39:14] Manon: Ça me [00:39:15] mobilise trop, j'ai l'impression. Je suis assez hyper laxe.
[00:39:18] Solène: Et ce deuxième accouchement slash postpartum, comment ça s'est passé pour toi, ta deuxième entrée dans la maternité ?
[00:39:28] Manon: Dans beaucoup d'émotions. [00:39:30] J'ai déménagé, enceinte. J'ai recréé un cocon pour moi et les enfants. J'ai racheté tout le mobilier en double, toute la puériculture en double.
[00:39:43] Manon: Et j'ai dû faire des [00:39:45] plans en me disant, mais en fait, je ne peux pas garder mon fils de trois ans pendant que je suis en postpartum, ce n'est pas possible. Quand il est chez son père, OK, mais le reste du temps, comment ça va se passer ? Ma fille devait arriver à peu près aux vacances scolaires en plus d'automne.
[00:39:59] Manon: Donc en [00:40:00] fait, il y allait y avoir une semaine non-stop où j'allais voir mon fils. Donc voilà, tout ça, mettre en place tout ça, trouver des solutions. Autant dire que les inconforts du corps, c'est pas ta priorité. Vraiment, j'ai passé [00:40:15] très peu de temps, j'essaie de pas culpabiliser pour ça, mais j'ai passé très peu de temps à préparer mon corps, à parler avec ma fille dans mon ventre, à lui chanter des choses ou quoi que ce soit.
[00:40:25] Manon: J'avais pas l'espace, j'étais occupée à faire d'autres choses. Et du [00:40:30] coup, la grossesse est passée très vite, très très vite. Je me suis retournée et en fait, c'était déjà le moment d'aller à la maternité. Les plans sur la comète pour la maternité, c'était aussi rigolo. Je souhaite à personne de devoir se poser la question, avec qui est-ce que je vais aller [00:40:45] accoucher
[00:40:45] Manon: Puisque c'est pas mon ex-conjoint, avec qui ? Et de se poser la question de comment je vais aller à la maternité ? J'ai littéralement tapé sur Google, comment aller à la maternité quand tu es... Quand on est toute seule. Et je suis tombée sur un article odieux, mais [00:41:00] odieux, qui disait des choses comme...
[00:41:02] Manon: Évitez les transports en commun, les gens pourraient être incommodés de vous voir en souffrance. Ou évitez les taxis, ils n'ont pas le droit de vous refuser, [00:41:15] mais s'ils apprennent que vous êtes enceinte, ils pourraient ne pas se déplacer. Donc voilà, quand tu lis ça et que t'es émotionnellement pas...
[00:41:21] Manon: comment je vais faire ? Donc voilà, tout s'est bien passé, j'ai fini par... on a fini par faire un conseil un peu... un conseil des grands [00:41:30] sages avec des gens de ma famille pour trouver des solutions et... Et s'organiser, tout s'est très bien passé, donc j'ai accouché avec la nouvelle femme de mon père, et c'était une expérience en soi assez intéressante.
[00:41:42] Manon: Et pareil, accouchement rapide, [00:41:45] sans... je vais dire sans douleur, mais c'est faux. Quand même, il faut le dire, celle-là. Sans difficulté. Sans difficulté, c'est ça, sans aucune difficulté médicale, aucun problème. Par contre, j'ai eu la malchance, ou la chance, en fait j'en sais [00:42:00] trop rien. Pour mon premier accouchement, je me disais, ah, je veux pas la péridurale, j'aimerais tellement réussir à ne pas prendre la péridurale, j'aimerais vivre tout ça.
[00:42:07] Manon: Si bien qu'au final, j'ai mal géré la péridurale quand elle était là, et au moment de pousser, je ne savais même pas tenir mes jambes... [00:42:15] Droite, debout, pliée. Et j'ai beaucoup culpabilisé ou senti de la peine de ne pas avoir senti ce moment, vécu ce moment pleinement. Du coup, le deuxième, forcément, grosse discussion avec [00:42:30] l'anesthésiste.
[00:42:30] Manon: Oui, j'ai peur de ça, je l'ai très mal vécu, ça m'a mis du temps à réparer cette sensation de ne pas avoir vécu mon accouchement. Donc il m'assure que ça peut bien se passer, qu'il faut bien gérer telle chose et telle chose. Après, la quantité de produits [00:42:45] dans le tube, donc je finis par demander quand même la péridurale en me disant, voilà, c'est tout, je vais bien la faire cette fois-ci, on va faire ça tranquillement, et je sentirai, et ça va être cool.
[00:42:56] Manon: Et en fait, je suis arrivée en salle de travail, [00:43:00] j'étais déjà dans un niveau de douleur où je me disais, fou, j'espère que j'aurai bientôt la péridurale. Et puis je vous rappelle du coup, sans personne avec qui je me sentais vraiment en connexion pour pouvoir gérer ce genre de douleur. Et on me [00:43:15] dit ben écoutez la péridurale va falloir attendre parce qu'il y a une césarienne et du coup on n'a pas d'anesthésiste et en fait la péridurale ben ils me l'ont posé j'étais à 10 cm j'étais prête à quasiment prête à accoucher ma fille est en train de descendre dans le col [00:43:30] et du coup ils me l'ont posé dans une situation où normalement ils la posent pas à ce délai là quoi mais comme c'était leur faute je pense qu'ils se sont dit on va la mettre quand même j'en ai vu de toutes les couleurs honnêtement j'étais dans une douleur qui donne envie de vomir j'étais [00:43:45] j'étais là et donc voilà c'est pour ça je sais pas si c'est la chance ou la malchance parce qu'au final du coup j'ai vécu j'ai vécu tout ça ce qui m'a permis de vraiment apprécier le moment de la poussée dans les rires et la j'étais très détendue [00:44:00] je riais parce que j'avais tellement souffert avant que en fait ça m'a détendu d'un coup et j'ai pu le faire sans souffrance sans peine et l'arrivée s'est faite très rapidement en quatre poussées elle était là
[00:44:13] Solène: Et donc effectivement [00:44:15] c'était épique en tout cas.
[00:44:18] Solène: Et ton post-partum, les premières semaines de vie de ce deuxième bébé ?
[00:44:26] Manon: Bien différente. J'ai ma mère qui habite à 6000 km [00:44:30] qui est venue du coup habiter trois semaines chez nous, chez moi. Et j'avais mon frère aussi qui nous avait fait la surprise de se séparer qui est aussi venu habiter chez moi. Du coup c'était une drôle d'ambiance, c'était très [00:44:45] familial, très euh...
[00:44:46] Manon: Retour aux sources. Ouais c'était très étonnant mais elle était là, elle est accueillie par du coup toute la famille. J'ai beaucoup dormi, j'ai beaucoup... J'ai pas fait à manger, j'ai pu me... Ces trois semaines-là ont été très ressourçantes et je pense que j'aurais pas su faire [00:45:00] autrement, clairement.
[00:45:03] Manon: D'autant que le papa à ce moment-là c'était assez conflictuel et donc il était hors de question de... De prendre plus mon fils pour moi me soulager, c'était pas [00:45:15] envisageable. Donc voilà, j'ai beaucoup pu compter sur ma famille à ce moment-là et c'était précieux. Et physiquement, je me suis aussi très vite remis.
[00:45:26] Manon: J'ai eu la chance, je pense, sur ma fille. [00:45:30] C'est un bébé qui très rapidement a fait des nuits. Alors évidemment, là, aujourd'hui, elle a cinq mois et elle ne fait plus de nuits. Enfin, voilà, tout va, tout vient, tout passe. Mais à la maternité, elle faisait déjà des nuits complètes sans réveil. [00:45:45] Dans les trois premières semaines, elle m'en a fait plusieurs et des fois, elle se réveillait juste une fois la nuit.
[00:45:50] Manon: Donc j'ai vraiment pu récupérer très rapidement. Après, elle m'a mis la misère, mais bon, ça c'est normal, c'est les bébés.
[00:45:58] Solène: Et [00:46:00] lors de ta première grossesse, ton activité, elle était en stand-by en fait pendant ton congé mat. Là, ça continuait de tourner, tu déléguais, tu souhaitais que ta pipeline se remplisse pendant [00:46:15] ton arrêt.
[00:46:16] Solène: Est-ce que tu as réussi à vraiment bien décrocher ou est-ce que tu avais demandé à avoir des petites nouvelles de temps en temps? Comment ça s'est passé, cette phase d'éloignement [00:46:30] de tout mon business?
[00:46:32] Manon: Avant l'accouchement, j'ai continué à travailler de manière très détendue tous les jours. Parce qu'en fait, mon business, mon travail, j'adore.
[00:46:44] Manon: Et du coup, tous [00:46:45] les jours, j'étais à l'ordinateur. Et aussi parce que la balle, les mouvements, nanana. Donc en fait, j'ai continué à suivre. Et à créer du contenu jusqu'à quasiment le jour de l'accouchement. Et à faire beaucoup de choses pour [00:47:00] moi aussi. Et puis, le poste accouchement, là, l'objectif que je m'étais fixé, c'était moins de une heure par jour.
[00:47:10] Manon: Moins de une heure par jour, pour moi, ça devait être la possibilité de corriger un poste si [00:47:15] je n'avais pas pu le corriger avant. C'était peut-être aller voir les messages privés, c'était m'assurer que tel prestataire qui n'a pas eu son paiement, que ça soit bien réglé, ce genre de choses. La vérité, c'est qu'en fait, il y a plein de jours où je n'ai pas eu besoin [00:47:30] d'ouvrir l'ordinateur.
[00:47:30] Manon: En fait, je n'ai jamais ouvert l'ordinateur pendant ces trois semaines. J'ai tout géré depuis mon téléphone. Je n'ai vraiment jamais senti que j'étais obligée de le faire. C'était très rare. Et la communication avec mon assistante et la personne qui était du coup [00:47:45] ghostwriter pour moi à ce moment-là, se faisait par WhatsApp.
[00:47:47] Manon: Et j'avais même horreur d'ouvrir LinkedIn. Parce que quand j'ouvrais LinkedIn, qui était mon espace de contenu principal, Je voyais les posts qu'elle avait publiés pour moi et ces posts je les avais relus et donc on était ok et tout ça [00:48:00] mais elle répondait aussi aux commentaires et en fait répondre aux commentaires, la voir répondre aux commentaires en mon nom même si on a tout le temps dit, on a été très transparent sur le fait qu'elle était derrière moi en Ghostwriter, ce que les gens ne font pas d'habitude, [00:48:15] n'empêche qu'elle utilisait mon blase pour parler et émettre des avis et en fait ça me hérissait le poil.
[00:48:21] Manon: Je savais qu'il fallait le faire mais c'était très dur pour moi, ma tête de perfectionniste et de contrôle fric de voir ça donc en fait j'ai fini [00:48:30] par ne plus aller du tout sur LinkedIn. J'ai eu beaucoup de mal à reprendre mais alors tellement de mal, ça me semblait tellement toxique. Donc voilà, moins d'une heure juste par WhatsApp, des fois j'allais sur Notion pour relire des posts ou des contenus et [00:48:45] ou répondre à une question précise et puis voilà, vraiment couper des réseaux sociaux.
[00:48:49] Solène: On t'a gardé un mignon en filigrane le temps de ton congé, notamment ces trois premières semaines, parce que tu disais que c'était la [00:49:00] période vraiment...
[00:49:01] Manon: Les trois premières semaines, c'est vraiment critique. C'est compliqué, même. Même répondre à WhatsApp, des fois, j'arrivais pas, en fait.
[00:49:09] Solène: Et ensuite, comment tu t'es organisée pour ta reprise quelques [00:49:15] mois plus tard
[00:49:16] Solène: Est-ce que là aussi, t'as voulu reprendre à 50% ou 80% ? Ou comment les choses se sont organisées ?
[00:49:24] Manon: Alors, dans les faits, je pense que je suis à 80%. J'ai demandé un congé parental 80%. C'est-à-dire que je [00:49:30] travaille quatre jours semaine. Donc, je pense que c'est... J'ai pas calculé, mais c'est 80%. Quatre jours semaine sur des petites amplitudes, en plus.
[00:49:39] Manon: La reprise s'est faite sur les chapeaux de roue. Parce que... Mais je le savais. Oui. Et je l'avais anticipé du mieux que je [00:49:45] pouvais. J'avais accepté de participer à une vente collective de formation, dans laquelle il y avait ma formation que j'avais créée pour ma grossesse numéro 2. C'était l'occasion de l'année pour moi de refaire un lancement avec une entrée de [00:50:00] trésorerie forte.
[00:50:00] Manon: Je sentais que ça allait être éreintant, et en même temps c'était quelqu'un que j'adulais, et qui était un modèle pour moi, donc le bundle catching. Donc j'ai pris un peu un pari en me disant, ok, donc il y aura de la préparation en amont de mon congé maths, et en aval, [00:50:15] je vais reprendre, et en fait je vais dire à mes clients, bah non, pas tout de suite, dans un mois et demi.
[00:50:20] Manon: J'ai rajouté un mois et demi à mon congé en fait, techniquement, un peu. Et pendant un mois et demi, je ne me suis occupée que de la promotion, de la mise à jour de la formation, et [00:50:30] de l'animation de ce lancement. En commençant sur le côté à reprendre contact avec les clients et tout ça, mais voilà.
[00:50:36] Manon: Globalement, je faisais des horaires uniquement là-dessus. Donc là, j'ai repris seulement fin février, classiquement, on va dire, mon [00:50:45] travail, à un horaire de 80%. Et ma fille est chez l'assistante maternelle depuis ces trois mois, du coup, parce que je ne pouvais pas gérer ce projet avec elle à la maison. Ce n'est pas possible.
[00:50:58] Solène: Oui, et puis en plus, [00:51:00] sans ce relais, cette organisation 50-50 avec le moment que tu avais pu avoir la première grossesse. Donc finalement, quand tu as repris... Un nouveau lancement pour faire repartir la [00:51:15] trésorerie ? Et puis, est-ce que le fait de déléguer ta création de contenu pendant ton plongée maternité, ça a eu l'effet escompté en termes de pipeline et de demandes, enfin en tout cas de prospects à la porte au [00:51:30] moment où tu te sentais de reprendre des projets
[00:51:32] Solène: Comment ça t'est passé ?
[00:51:33] Manon: Ouais, alors ça, j'ai du mal à le quantifier parce que moi, j'ai fait une erreur, c'est-à-dire que j'ai pas assez bossé le tunnel de vente en mon absence. Du coup, il y a énormément de gens qui sont rentrés dans le tunnel [00:51:45] et qui sont encore là, présents dans le tunnel, que je peux aller réchauffer et rechercher aux besoins.
[00:51:49] Manon: Mais j'ai pas automatisé de manière evergreen la vente de mes prestations. Néanmoins, à partir du moment où j'ai dit « Bonjour, je [00:52:00] suis à nouveau là », j'ai relancé les gens qui m'avaient dit qu'ils étaient intéressés et que j'ai publié sur LinkedIn et Instagram en disant J'ai de la dispo. C'est revenu directement.
[00:52:10] Manon: Les gens ne m'avaient pas oublié. La chose que ça a fait également, le fait de [00:52:15] faire du ghostwriting en public, c'est-à-dire pas ghost du coup, du vrai quelqu'un qui publie pour moi, mais en étant visible, plus le fait de building public, tout le budget, toute la préparation, tout le fonctionnement de ce congé maternité en [00:52:30] solo m'a apporté de la notoriété.
[00:52:31] Manon: Et comme là, aujourd'hui, sur ce podcast, je pense que c'est ce genre de notoriété qui fait que tu me choisis moi plutôt que quelqu'un d'autre à prestation égale, en fait. Et j'y crois vraiment à ce [00:52:45] personal branding de tu donnes des choses, tu donnes aussi un peu de ta personnalité et c'est ce qui va venir faire la différence au moment de choisir ton prestataire.
[00:52:54] Manon: Tu vas choisir quelqu'un qui est en accord avec toi.
[00:52:58] Solène: Et avec le recul, [00:53:00] est-ce que tu changerais quelque chose ? Et avec le recul, est-ce que tu changerais quelque chose ?
[00:53:03] Manon: Non, je pense pas. Je pense que tout ce que j'ai fait... En fait, il y a des moments où j'ai pas été assez efficace. J'ai procrastiné activement des choses.
[00:53:14] Manon: C'est-à-dire que j'étais très [00:53:15] occupée à procrastiner des choses. Parce que j'avais peur. Peur de vendre, peur de faire une formation, peur d'être vue comme une impostrice sur cette question des IA. Et si j'avais pas procrastiné, [00:53:30] j'aurais certainement pu terminer pas mal de choses qui m'auraient permis de m'assurer que le pipeline était rempli de clients et pas juste de prospects.
[00:53:40] Manon: Mais en vrai, je me lâche la grappe. J'étais [00:53:45] enceinte, j'étais en train de rompre, c'était le bordel administratif et financier. J'ai fait vraiment, je pense, le mieux que j'ai pu avec les capacités que j'avais.
[00:53:54] Solène: C'est clair, c'est déjà énorme tout ce que tu as pu faire.
[00:53:57] Manon: D'ailleurs, je ne l'ai pas mentionné, mais le groupe [00:54:00] de co-développement m'a aidée à fixer des stratégies.
[00:54:02] Manon: Et ensuite, j'ai pris une coach qui m'a aidée à dérouler les stratégies, qui était devenue ma partenaire de responsabilité. C'est-à-dire qu'on se voyait tous les 15 jours pour un point précis [00:54:15] d'avancement. Et le fait d'avoir quelqu'un qui rendait compte m'aidait énormément, parce que je sais que j'ai une motivation extrinsèque très forte, par contre intrinsèque dégueulasse.
[00:54:23] Manon: Je ne fais rien s'il n'y a pas quelque chose qui m'oblige à le faire. Donc, voilà.
[00:54:29] Solène: [00:54:30] C'est bien de te connaître et puis, quelque part, l'école nous formate un petit peu justement à avoir cette motivation extrinsèque avant que tu parles. Donc, ce n'est pas étonnant. Je suis très bonne élève,
[00:54:41] Manon: moi.
[00:54:43] Solène: En tout cas, voilà, ce qui est [00:54:45] important, c'est de se connaître et de mettre en place des stratégies qui nous permettent d'atteindre nos objectifs.
[00:54:49] Solène: Donc, si pour toi, c'était justement d'avoir ce support-là, c'est top que tu aies pu le mettre en place. Qu'est-ce que tu dirais que la [00:55:00] maternité a changé pour ton activité ou pour ton aventure entrepreneuriale ? Si tu n'étais pas devenue maman, qu'est-ce qui serait différent ?
[00:55:09] Manon: J'ai tendance à dire que la maternité, ça ne fait pas de moi une meilleure entrepreneur.
[00:55:13] Manon: Ça fait juste de moi une entrepreneur [00:55:15] fatiguée, clairement. Je pense honnêtement que je suis un peu plus organisée et un peu moins dispersée. Ça m'a obligée aussi Parce que ma tête est remplie de charges mentales liées aux enfants et à la gestion de la vie [00:55:30] familiale, on va dire, j'ai aussi beaucoup moins de temps, d'espace pour penser mon entreprise, c'est-à-dire avoir cette vision et tout ça.
[00:55:39] Manon: Je suis un peu plus la tête dans le guidon parfois. Et ça m'a aussi forcé à aller [00:55:45] construire un format de prestation qui correspond à mon écologie, à savoir que j'ai arrêté, j'arrête de faire des prestations de type freelance où je travaille à la journée X jours pour un client qui sont répartis sur [00:56:00] plusieurs mois, ou de faire des prestations du type je fais ton identité visuelle, laisse-moi réfléchir, dans trois semaines je t'envoie une proposition, puis tu prends 15 jours à regarder et à en parler à tes copains.
[00:56:09] Manon: Et puis moi je te refais une proposition six mois après. Voilà, tous ces projets qui traînaient dans le temps et qui me [00:56:15] bouffaient de l'espace mental, j'arrête. Pour me concentrer uniquement sur de la prestation délivrée sur la journée même. C'est-à-dire que les clients réservent une prestation. Moi, je n'ai pas besoin d'y penser avant le jour même ou à [00:56:30] minima.
[00:56:30] Manon: C'est-à-dire que juste, je leur envoie automatiquement un brief. Je dois lire ce brief quand même pour m'assurer qu'on est bien dans les clous. Faire une mini-veille pour m'assurer d'arriver avec un peu une vision de ce que je vais avoir besoin de faire. Mais en fait, je travaille et je délivre le jour même.
[00:56:44] Manon: [00:56:45] Et le soir, c'est fini. Le soir, quand je vais chercher mes enfants à l'école, je sais que je n'entendrai plus parler de ce client, de ce projet ensuite et que je peux le retirer de ma tête. En tout cas, c'est l'idée. Après, évidemment, ça ne marche pas toujours aussi [00:57:00] bien. Des fois, il faut terminer un peu le soir ou le matin suivant, mais c'est l'idée.
[00:57:05] Solène: Oui, parce qu'en fait, tu sentais que les projets sur le moyen, le long terme, c'était quelque chose pour lequel tu n'avais plus l'espace et du coup, tu as [00:57:15] changé de mode de fonctionnement.
[00:57:17] Manon: Ça faisait de moi une entrepreneur horrible pour mes clients parce que non seulement les projets s'étalaient, mais du coup, j'avais tellement de projets étalés en même temps.
[00:57:25] Manon: Que je n'arrivais pas à penser à tout, que j'oubliais des deadlines, que je procrastinais des projets parce [00:57:30] que ça faisait trop longtemps que je n'avais pas travaillé dessus et que j'attendais un retour client. Et au moment où le retour client arrivait, en fait, je n'étais plus dans le projet. C'est ça.
[00:57:37] Manon: Et tout ça faisait de moi vraiment une mauvaise prestataire, j'en suis consciente. Et j'ai fait pas mal de fails l'année dernière là-dessus, puis aussi j'avais un peu la [00:57:45] tête prise et tout ça. En fait, d'avoir pris le temps d'analyser ce qui allait pour moi et en quoi ça pouvait être intéressant pour mes clients, de trouver l'intersection des deux, ça c'est clairement un flex que je n'aurais pas eu si je n'avais pas d'enfant.
[00:57:55] Solène: Trop bien, c'est chouette et je pense que ça peut donner des idées aussi. Encore une [00:58:00] fois, ce n'est pas pour dire que tout le monde doit fonctionner comme ça, mais c'est juste trouver... Apprendre à mieux se connaître pour comprendre comment nous on fonctionne et qu'est-ce qui va nous correspondre peut-être aussi dans ce chapitre-là de vie et pouvoir en tirer des conclusions [00:58:15] et passer à l'action là-dessus pour que ça parle pas de la réalité est-ce que tu aurais un ou plusieurs conseils c'est la question que j'aime bien poser à la fin de mes interviews pour les femmes les entrepreneurs [00:58:30] qui nous écoutent et qui sont soit en projet bébé soit en début de grossesse et qui paniquent ou qui se disent comment les choses vont se passer et qui du coup sont en [00:58:45] recherche de retour d'expérience à l'idée qu'est-ce que tu leur dirais
[00:58:50] Manon: je sais pas trop comment le formuler correctement mais on va le dire comme ça de revoir ses ambitions et d'accepter que ça aille à un autre rythme [00:59:00] Parce que tu peux pas enfin peut-être que tu peux toi moi je peux pas en tout cas j'ai pas pu et autour de moi la réalité c'est plutôt que sauf à te comporter comme si tes enfants n'avaient pas d'impact sur ta vie c'est pas possible que ton business il [00:59:15] fructifie il se développe aussi vite que si tu avais pas d'enfants vraiment sauf à tu vois les mettre à la garderie beaucoup et mais ouais en fait la charge mentale et tout ça fait que ben c'est ok en fait [00:59:30] de dire bah je vais aller un peu plus lentement pendant ce moment là et c'est ok en fait tu peux arriver au même point juste pas en même temps que les autres et tu peux pas te comparer moi c'est vraiment un des trucs que je me rappelle le plus souvent Ne te compare pas aux petits jeunes là qui ont 25 ans, qui [00:59:45] taffent quand ils veulent, qui n'ont pas d'horaire, qui peuvent travailler...
[00:59:49] Manon: Qui dorment 10 heures par
[00:59:49] Solène: nuit, toutes les nuits. Voilà, c'est ça. Qui quand ils sont fatigués se disent « Ah bah demain je mettrai mon réveil plus tard ! » Oui,
[00:59:56] Manon: moi aussi je vais me réveiller plus tard, ouais. Je prends [01:00:00] l'enfant, je lui dis « Demain, 9h30 ! » Donc ouais, c'est ça. En fait, tu peux pas te comparer parce que t'as plus les mêmes capacités cognitives, parce que ton cerveau il occupe pas d'autres choses, parce qu'il est moins reposé, parce que ta journée...
[01:00:11] Manon: Tu peux pas forcément travailler au moment où c'est écologique pour toi. Moi [01:00:15] je suis une meuf du soir, je travaille trop bien de 20h à 23h, c'est mon moment. Mais évidemment que je travaille plus à cette heure-là, j'y arrive pas. Enfin, à 23h, j'ai qu'une seule envie, c'est de me rouler en boule dans une couette, c'est pas possible.
[01:00:28] Manon: Donc je travaille à [01:00:30] 9h, la tête dans la farine. Donc ouais, écoute-toi. Voilà. Et d'avance ça va pas aller au même rythme et c'est ok
[01:00:41] Solène: oh bien mais c'est un super mot de la fin merci beaucoup [01:00:45] Manon de rien
[01:00:46] Manon: un
[01:00:47] Solène: grand merci à Manon pour son partage qui force le respect et l'admiration devant tant de réunions et qui me motive personnellement d'autant plus dans cette mission que je me suis donnée d'accompagner les entrepreneuses au moment de leur [01:01:00] grossesse pour que leur jeunesse puisse en ressortir grandie si ce sujet est d'actualité pour vous que vous soyez en projet bébé ou en début de grossesse j'ai un cadeau pour vous j'ai créé un guide gratuit qui détaille 6 stratégies alternatives pour financer son projet [01:01:15] maternité sur mesure Et ainsi ne pas uniquement dépendre des indemnités de congé maternité.
[01:01:19] Solène: Le lien pour le télécharger se trouve dans la description de l'épisode. La semaine prochaine, vous découvrirez le témoignage émouvant d'Anna qui raconte la fausse couche qu'elle a [01:01:30] traversée et l'impact sur son activité. Alors n'hésitez pas à vous abonner à ce podcast pour ne pas louper les prochains épisodes.
[01:01:38] Solène: Les portes de la préparation business à la Cossesse vont bientôt ouvrir. Pour faire partie des [01:01:45] premières informées, notamment si tu es un centre ou un projet bébé, inscris-toi sur la liste d'attente dont le lien se trouve en description de l'épisode. Grossesse d'entrepreneuse est produit par Creators for [01:02:00] Good à l'initiative de Solène Pigné.
[01:02:02] Solène: Montage Amélie Delriver. Chartes graphiques Christelle Bourgeois. Graphiste Dorothée Cadiot. Musique Attila Djan Absakadia. A mercredi [01:02:15] prochain.