#28 - Marion Renoux - avorter de son business à cause de la maternité
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[00:00:00] Bonjour, ici Solène. Avant de retrouver l'épisode de la semaine, je voulais vous informer que le cours en ligne et la préparation de business à la grossesse ouvrent enfin ses portes. Et jusqu'au vendredi 7 juin, les inscrites pourront bénéficier d'un tarif Early Bird et de nombreux bonus pour célébrer le lancement.
[00:00:23] Alors si vous êtes en projet bébé ou en début de grossesse, rendez-vous dans le lien qui se trouve dans la description de cet épisode pour plus d'informations. Allez, je vous laisse avec l'épisode.
[00:00:37] Bienvenue dans Grossesse d'entrepreneuse, le premier podcast consacré aux stratégies entrepreneuriales lorsqu'on devient mère. Dans ce podcast, vous allez découvrir à chaque épisode l'histoire d'une entrepreneuse qui nous partage comment ça ou ses grossesses ont impacté son entreprise. Mon intention en faisant circuler ces retours d'expérience, tous aussi différents [00:01:00] qu'inspirants, est de vous permettre de faire des choix éclairés afin que la grossesse soit synonyme d'opportunité pour votre business.
[00:01:07] Je suis Solène Pigné, votre hôte, moi-même chef d'entreprise depuis 2014 et autrice du guide de l'entrepreneur durable publié aux éditions du Nau, que j'ai justement écrit pendant ma première grossesse. D'ailleurs, pour en savoir plus sur mon histoire et la genèse de ce podcast, Ainsi que ce qui m'a poussé à créer la préparation business à la grossesse, je vous invite à écouter l'épisode 0.
[00:01:33] Je suis convaincue que la maternité peut être une force positive dans le développement de son activité, même quand tout ne se passe pas comme prévu, et c'est ce que je vous invite à explorer au fil des épisodes. Dans cet épisode... Je vous invite à découvrir l'histoire de Marion, experte en RSE et en communication responsable.
[00:01:55] Cette jeune femme dynamique a connu deux grossesses en tant [00:02:00] qu'entrepreneuse. A chaque fois, cela a été un réel coup dur pour son activité, tant et si bien qu'elle a décidé de retrouver un travail salarié peu après sa reprise post-congé maternité numéro 2. Je sais que c'est l'une des grandes peurs lorsqu'on envisage une grossesse en tant que chef d'entreprise ou indépendante, que le château de cartes s'écroule en notre absence.
[00:02:21] Mais quoi de mieux pour gérer ces peurs que de les affronter ? C'est ce que je vous propose dans cet épisode. A travers ce témoignage, vous découvrirez ce qui a amené Marion à mettre la clé sous la porte. Le flou juridique et administratif ? Une mauvaise gestion financière ? Une répartition inéquitable dans le couple
[00:02:39] Un recrutement qui se passe mal ? La charge trop importante que représente la garde d'enfants ? Ou peut-être tout ça à la fois ? Bonne écoute. Merci beaucoup Marion d'avoir proposé de témoigner dans le podcast, je suis ravie de t'accueillir. Bonjour Solène et merci de m'accueillir dans ton [00:03:00] podcast, je suis ravie de ce moment.
[00:03:04] Alors pour démarrer et qu'on apprenne un petit peu à te connaître avant de parler de ton activité, mon aventure entrepreneuriale et puis de tes maternités, je voulais savoir déjà, toi enfant voire adolescente, Comment tu te projetais justement et comment est-ce que tu imaginais en fait l'équilibre entre ta vie professionnelle et familiale
[00:03:31] Est-ce que c'était quelque chose qui te titillait ou pas ? Alors déjà moi j'ai toujours su que je voulais une famille et que ce serait un point important dans ma vie Mais en parallèle que j'allais donc avoir un boulot où j'allais m'épanouir Où je devais être indépendante. Et donc, du coup, je me suis toujours dit, en fait, si ça passera crème, je pourrais faire tout en même temps.
[00:03:58] Je pourrais faire [00:04:00] à la fois mes enfants et avoir une carrière. En fait, je pourrais un peu tout avoir. Je pense que je me disais que l'équilibre, il se trouverait. Est-ce que c'était le modèle déjà de tes parents ? Ce n'était pas tout à fait le modèle de mes parents. Mes parents ont travaillé tous les deux ma main.
[00:04:18] Ma maman travaillait, mais ma maman était enseignante et elle s'est beaucoup arrêtée pour nous élever. Elle a pris des mi-temps ou des... Des amis off chose qui est possible quand on travaille dans le public qui est beaucoup plus compliquée quand on travaille dans le privé mais je pense que c'était le côté aussi un peu élevé par contre dans le féminisme et dans le fait de se dire ok faut être indépendante c'est hyper important et en même temps avoir une famille c'était une évidence pour moi je sais que c'est pas le cas pour tout le monde mais moi je pense que depuis toute petite je savais que je voudrais une famille et [00:05:00] donc ça me paraissait pas forcément quelque chose de complexe de pouvoir tout avoir en fait ok Moi, je trouve ça intéressant de savoir d'où on vient, en fait, pour comprendre tous les choix qui ont été faits et puis la façon dont on a pu aussi réagir à travers les différentes expériences de la vie.
[00:05:20] L'autre question que je voulais te poser pour comprendre un petit peu plus d'où tu viens, c'est pourquoi est-ce que tu as décidé un beau jour de te lancer dans l'entreprenariat et en quoi consistait ton activité à la base? Alors, du coup, j'ai décidé de me lancer parce que j'avais travaillé plusieurs années, notamment dans le secteur public et dans le secteur du développement durable.
[00:05:45] Et donc, j'avais envie de faire plus que ce que je faisais dans mon travail. Je voyais un petit peu les freins qu'il pouvait y avoir d'avoir un carcan professionnel. Et en fait, j'ai eu des moments où ça a été plus compliqué [00:06:00] de concilier ma vie perso. Et ma vie trop parce que ce n'était pas forcément simple de trouver un poste à l'endroit où je voulais rejoindre mon conjoint.
[00:06:08] Et il y a eu un peu un alignement de planètes et j'ai discuté avec plusieurs personnes. J'avais fait des tests un peu professionnels et on s'est rendu compte que j'avais un profil qui était assez entrepreneurial. Et donc du coup, je me suis dit ok, c'est le moment, je n'ai pas encore de famille. J'ai un conjoint qui peut aussi me soutenir, ça me permet de le rejoindre.
[00:06:33] Et puis, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Et du coup, je me suis lancée en tant que consultante en communication responsable et RSE. C'est-à-dire que le principe c'est d'accompagner des entreprises engagées sur leur démarche de communication et leur démarche de communication l'est.
[00:06:55] À leur responsabilité sociétale et en [00:07:00] parallèle, j'ai eu une expertise aussi sur l'accompagnement RSE, donc je faisais un petit peu les deux en même temps. Ok, et ça, du coup, ça rejoignait finalement l'expertise que tu avais développée en tant que salarié, si j'ai bien compris, ou est-ce qu'il y avait des différences avec la façon dont tu exerçais ton métier auparavant
[00:07:21] Alors, c'était vraiment la continuité de mon métier, mais ça me permettait d'aller beaucoup plus loin dans mes choix, notamment sur le sujet de la communication responsable, parce que du coup, je travaillais avant en tant que salariée dans le secteur public, dans le secteur du développement durable, sur des sujets comme l'eau, le bâtiment durable et sur la partie com.
[00:07:39] Mais en fait, je ne pouvais pas quand même exprimer mon engagement métier comme je le souhaitais et je voulais aller plus loin. Et après, le fait d'aller vers l'entrepreneuriat, je trouve que ça permet d'agrandir ce cadre en fait. C'est-à-dire que quand on est dans une entreprise, on est quand même un peu plus dans un carcan.
[00:07:57] Enfin, ça dépend bien sûr dans quelle entreprise on est. Dans un carcan parce qu'on a [00:08:00] une fiche de poste, parce qu'on a été embauché pour faire quelque chose. Et du coup, il n'y a pas toujours de la place pour l'expérimentation. L'avantage quand on est entrepreneur, c'est que des fois, on vend quelque chose qu'on ne sait pas encore tout à fait bien faire.
[00:08:14] Et en fait, du coup, on va monter en compétence en le faisant. Et du coup, ça permet vraiment de grandir et d'ouvrir son cercle de compétence. Oui, carrément, surtout dans la culture française où, comme tu dis, on est très cantonné à sa fiche de poste. Et puis, on est embauché aussi par rapport à un CV, pas par rapport à un potentiel, contrairement à d'autres...
[00:08:37] D'autres cultures, moi, j'ai bossé dans les boîtes anglaises, par exemple, où c'était beaucoup plus entrepreneurial dans le sens où ils t'embauchent sur ton potentiel et tu ne sais rien faire de ce que tu vas faire. Mais voilà, c'est challengeant. Donc, oui, je comprends qu'effectivement, en travaillant dans le public, tu aies envie d'ouvrir le champ des possibles.
[00:08:58] Et tu nous disais [00:09:00] tout à l'heure que quand tu as décidé de te lancer, tu t'étais dit, bon, c'est le bon moment, je rejoins mon conjoint, parce qu'on n'a pas encore de famille. Donc, ce sera plus simple. Comment est-ce que tu appréhendais la maternité en tant qu'entrepreneuse? Est-ce que tu disais... Est-ce que tu avais des appréhensions par rapport au fait d'un jour construire une famille alors que tu étais indépendante?
[00:09:28] Alors oui, parce qu'en fait, du coup, c'est quelque chose que j'ai pris en compte dès le démarrage, quand je me suis lancée à mon compte. J'ai tout de suite trouvé des solutions qui me permettraient d'avoir un des enfants durant cette période en restant en sécurité financière. Parce que je savais que c'était dans le projet et que je ne voulais surtout pas me retrouver...
[00:09:53] Et bizarrement, ce n'était pas tant après la naissance de bébé qui m'inquiétait. C'était la période où [00:10:00] je me suis dit « Ok, en fait, tu es enceinte, mais potentiellement, tu peux être alitée pendant six mois. Tu fais quoi ? » Enfin, je veux dire, si tu es alitée pendant six mois parce que ta grossesse ne se passe pas bien, en fait, il faut qu'à un moment, tu puisses subvenir à tes besoins.
[00:10:17] Et comme j'avais ce truc de toujours rester indépendante, de pouvoir moi-même subvenir à mes besoins et de ne pas être dans une position d'encore plus de vulnérabilité, il arrivait quelque chose. Donc ça, tu me disais que tu l'as pris en compte dès le départ. Ça a pris quelle forme ? Est-ce que tu as mis des sous de côté
[00:10:41] Est-ce que tu as souscrit à une assurance prévoyance ? Qu'est-ce que tu as mis en place ? En France, on a un système qui s'appelle la CRE. C'est une coopérative d'activité d'entrepreneur. En fait, c'est un petit peu comme les gens, souvent, ils connaissent mieux ce que c'est les coopératives agricoles. Les [00:11:00] coopératives agricoles, c'est des agriculteurs, ils se mettent ensemble, ils ont chacun leur ferme, mais ils mettent ensemble des moyens pour faire quelque chose.
[00:11:06] En fait, c'est un petit peu le même principe que la coopérative d'activité. En fait, quand on est dans cette situation, après, on est salarié entrepreneur. Donc, en fait, on fait partie de la coopérative. Donc, le numéro 6, la partie juridique, c'est la coopérative. Mais on a à l'intérieur de la coopérative, entre guillemets, sa propre continuité.
[00:11:27] Et donc on se rémunère avec ce que nous, la rémunération ne vient que de ce qu'on apporte nous comme chiffre d'affaires et en parallèle on donne un pourcentage pour avoir accès à justement cette partie financière de gestion, cette partie gestion et éventuellement selon les coopératives d'équité d'autres services.
[00:11:48] Et en fait ça, ça permet du coup d'avoir vraiment un statut salarié, donc le statut salarié avec une fiche de salaire classique. Et en fait à partir du moment où on génère assez de CA, on est vraiment [00:12:00] au CDI d'entrepreneur, et c'est très particulier. Et ça permet d'avoir, à partir du moment où on se rémunère et où on est en CDI, on a accès à la sécurité sociale et à un projet maternité classique qui est calculé sur la botte de ce qu'on verse chaque mois.
[00:12:19] Donc du coup, c'est extrêmement sécurisant. Oui, donc tu as choisi ce statut-là en te disant que ce sera plus sécurisant que d'être en micro-entreprise, par exemple, ou de manger une salle d'une. Donc ça a orienté ton choix des statuts. Tu nous raconteras tout à l'heure comment se déroule justement un congé maternité quand on a ce statut-là.
[00:12:45] Mais d'abord, je voulais te poser des questions sur ce sujet. Grossesse, qui est arrivée, que pour le moment on a parlé plus de la partie théorique, et maintenant on va passer dans la partie [00:13:00] pratique. Quand ton bébé est arrivé, quand tu es tombée enceinte, déjà, à quel stade de développement en était ton activité
[00:13:08] Est-ce que tu étais en phase de lancement ? Est-ce que ça tournait bien ? Où est-ce que t'en étais ? Alors, quand je suis tombée enceinte, c'était début 2009, mon activité tournait. Ça faisait du coup plus d'un an que j'étais en cours et j'avais notamment un gros contrat. J'étais assez sereine sur ce qui était à venir, mais j'avais quand même ce gros contrat à finir qui était notamment avec un événement.
[00:13:39] Donc, ça a été un petit peu quand même stressant parce que quand on cherche à tomber ensemble, on ne sait pas trop quand est-ce que ça va tomber. Et du coup, j'avais quand même un engagement auprès d'un de mes clients qui était assez fort. Et en fait, je suis tombée enceinte. Il y a eu un autre facteur, c'est qu'on a déménagé de région au moment où je [00:14:00] suis tombée enceinte.
[00:14:00] Je suis tombée enceinte, je crois, de la semaine où j'ai bougé, à la semaine de notre déménagement. On était à Reims et on est allé dans les Hauts-de-France. Donc, changement de chapitre de vie total. Voilà, exactement. Changement de chapitre de vie. Entrepreneurs, la zone géographique comme le réseau compte beaucoup le changement de zone géographique a aussi un impact fort et moi mes clients ils étaient aussi du coup plutôt vers Reims et donc en fait ça générait aussi pour moi des mouvements plus importants.
[00:14:30] Je commençais mon activité sinon vraiment bien mais en même temps j'avais tout un chamboulement géographique à prendre en compte. Et comment s'est déroulé ton début de grossesse ? Je pose la question parce que parfois le premier trimestre il peut être pour certaines femmes le plus difficile des trois et on n'est pas toujours au courant donc parfois on tombe un peu des nuits aussi donc comment ça s'est passé pour toi
[00:14:58] Franchement c'était vraiment pas drôle du [00:15:00] tout, j'ai eu beaucoup, je suis partie des femmes qui m'ont eu des nausées encore j'avais, c'est pas plus que des nausées mais j'avais quand même des nausées tous les jours moi c'était contrairement à la plupart des femmes, c'est le matin dans mon studio, fin journée Et du coup, j'étais très fatiguée.
[00:15:17] Franchement, je pense que j'ai beaucoup souffert de ne pas devoir cacher ma grossesse. D'ailleurs, pour mon bébé numéro 2, j'ai amusé beaucoup plus vite que j'étais enceinte, parce qu'en fait, je trouvais ça terrible d'être malade, de devoir assurer auprès de ses clients, de devoir, du coup, je devais bouger parce que je n'étais plus dans la même zone géographique que mes clients.
[00:15:42] Et ce n'était pas très rigolo. J'ai beaucoup, beaucoup pris sur moi. Et du coup, j'ai mis tout le reste en pause. Je ne faisais que boulot et surmise. Et dodo. Boulot, dodo. Boulot, dodo. Voilà. OK. Et [00:16:00] est-ce que justement, tu as aménagé un petit peu ton travail ? Donc, si je comprends bien, tu as allégé un petit peu ta to-do liste en disant que tu allais faire l'essentiel pour quand même honorer tes engagements vers tes clients, mais pas forcément beaucoup plus, sachant qu'en plus, tu étais en plein déménagement aussi.
[00:16:20] Est-ce que tu t'es octroyé, je ne sais pas, des petites tests ou un réaménagement de la façon dont tu travaillais pour pouvoir quand même survivre à cette période ? En fait, pour le coup, je n'ai pas aménagé mon travail, j'ai juste aménagé ma vie perso, c'est-à-dire que du coup, je ne sortais plus. Je me souviens qu'on a annulé les week-ends, j'en reparlais l'autre jour, je n'ai pas été aux 30 ans d'une de mes meilleures amies, mais j'étais vraiment, vraiment pas en forme du tout.
[00:16:52] Et en plus, je n'avais pas encore annoncé ma grossesse, donc c'était hyper délicat. Et après, en fait, moi, je suis partie de ces personnes qui, [00:17:00] même en étant à leur compte, en tout cas, en 2019, ça faisait assez longtemps que j'étais à mon compte, ça faisait seulement un an et demi. Et du coup, je n'avais pas encore compris que c'était important de suivre sa chronobiologie.
[00:17:17] Et c'était un des avantages d'être entrepreneur. Donc, en fait, je... J'étais en mode je faisais et je réfléchissais pas quoi et j'avais quand même pas mal de travail du coup ce gros contrat que je devais remplir donc j'avais plutôt aménagé ma vie perso que ma vie pro quoi ok super merci pour ton partage d'expérience que tu nous diras tout à l'heure pour la deuxième les changements que t'as opéré et ensuite est-ce que pour le deuxième trimestre ça s'est amélioré, est-ce que les nausées du soir ou du matin de journée se sont apaisées
[00:17:58] ouais moi j'ai eu des nausées [00:18:00] pendant 4 mois, 4 mois et demi pour mes deux enfants donc ça fait quand même plus qu'un trimestre mais après ça allait, après j'étais comme une femme enceinte après j'ai jamais aimé être enceinte et je pense que ça c'était difficile pour moi parce que globalement on est quand même 10 minutes On est diminuée.
[00:18:21] Je me souviens, je prenais le train pour aller travailler dans des co-working. Et en fait, un jour, j'ai fait une énorme chute à vélo, par exemple, alors que j'étais enceinte de 4 mois. Et c'est pas terrible. Bah ouais, ça fait flipper. Du coup, c'est direct à l'hôpital ? Non, je me suis fait gronder parce que je suis même pas allée aux urgences.
[00:18:44] J'ai vu ma gynéco quelques jours plus tard et elle m'a dit « Mais comment ça, vous êtes pas allée aux urgences ? » Ouais, normalement, ça doit être un réflexe pour les auditrices. Si on tombe juste au carreau, on va vite, vite se faire examiner. Ouais, exactement. Au moins pour vérifier qu'il n'y a pas [00:19:00] d'hématome.
[00:19:01] Et du coup, c'était difficile de ralentir sa vie quand on est... Enfin, les profils d'entrepreneurs, en général, c'est quand même des gens qui sont... On va s'en tomber dans les clichés, quand même des gens qui sont assez moteurs, qui ont besoin de bouger qui avancent quoi et du coup devoir nécessairement être un peu plus cool parce que de toute façon on est quand même plus vulnérable parce que oui effectivement il faut prendre 10 minutes de plus pour aller à la gare parce qu'on ne peut pas bourriner à vélo parce qu'on ne peut pas prendre le risque de tomber ou que on est crevé en fin de journée ou au milieu de journée on est obligé d'en générer compte et je trouve que c'est pas facile de l'accepter en fait donc je dirais que le deuxième et le troisième trimestre c'était plutôt ça, c'était plutôt d'accepter qu'après il faut prendre soin de soi il faut accepter que c'est un moment on n'est pas enceinte il y a 10 fois dans sa vie, enfin certaines [00:20:00] personnes globalement non donc en fait c'est quand même un moment où prendre soin de soi et accepter ça c'est le truc que c'est pas simple Je pense que je me rejoins totalement dans ton retour d'expérience et je pense que, comme tu dis, je n'ai pas la seule à avoir eu ce ressenti-là, notamment pour les femmes qui entreprennent et qui ont effectivement un tempérament plutôt de femmes qui veulent.
[00:20:27] Et la fin de ta grossesse, combien ça s'est passé, et notamment par rapport à tes clients, voire même... Les différentes parties prenantes de ton activité, je ne sais pas, ton audience, tes partenaires, etc. Comment est-ce que tu as annoncé ta grossesse ? Comment tu as organisé les choses pour mettre en pause ton activité, si pause il y a eu
[00:20:54] En fait, je me suis débrouillée au fur et à mesure de ma grossesse. Je me suis débrouillée pour ne pas prendre des contrats qui [00:21:00] allaient plus loin que ma grossesse. Donc, il me permettait de m'arrêter au moment opportun. Sachant que j'avais un vrai congé mat à la française, c'est six semaines avant et six semaines après, vu que j'avais ce statut qui me permettait d'avoir un vrai congé mat.
[00:21:17] De toute manière le truc c'est qu'à partir du moment où j'ai été déclenchée en congé mat je ne pouvais plus facturer légalement donc de toute façon il fallait forcément que je m'organise et j'ai envisagé parce qu'on peut aussi décaler son congé mat de 3 semaines j'ai envisagé de le faire à un moment mais franchement à la fin j'étais très fatiguée donc je l'ai pas fait et je m'étais débrouillée pour de toute façon avoir plus de missions qui continuent de courir et après il y a certains clients qui c'était pas très urgent donc il me dit grosso modo oui bah on verra quand tu reviens Donc, et j'avais cette grosse, grosse mission qui se terminait de toute façon avant une congé mat.
[00:21:58] Donc, ça [00:22:00] tombait plutôt bien. Et en fait, c'est moi qui, du coup, j'ai arrêté à un moment de prospecter ou de reprendre des contrats pour ne pas me mettre en difficulté et devoir couper un contrat en plein milieu. Et du coup, est-ce que ça t'a permis de faire une mise en arrêt progressive ? Le fait d'avoir de moins en moins de contrats en parallèle au fur et à mesure que ta date de congé se rapprochait et puis aussi d'arrêter de faire de la prospection, ça fait quand même des tâches en moins sur la tout doux.
[00:22:32] Est-ce que, du coup, tu as pu faire un décrochage progressif ou pas vraiment ? Je ne sais pas si j'ai fait un décrochage progressif. Enfin, si, il a été progressif, mais je me souviens que j'ai quand même continué de... De peaufiner des petits trucs je crois une semaine avant mon accouchement je faisais encore des petits trucs même si c'était des choses parce que je m'étais dit ah bah tiens si j'ai un peu moins de contrat bah du coup c'est bien je peux sur mon site web je peux préparer des trucs pour les robots [00:23:00] sociaux pendant que je suis en projet mat enfin je peux faire du réseautage mais plus en mode téléphone après donc en fait je remplissais quand même mon agenda et j'avais quand même des petites choses à finir et parce que j'avais vraiment envie que mes clients ils partent vraiment très content donc en fait je faisais un peu de chouchoutage à la fin après ça commençait à être loin 2019 en tout cas tu te souviens de ça d'accord et on en vient du coup à ce fameux congé maternité le fait d'être un coopérative donc tu me disais que ça te donnait accès à ce statut d'entrepreneur salarié Alors, je précise juste pour les auditrices, il y a un vrai danger maternité pour les entrepreneurs aussi.
[00:23:47] Ce n'est pas que les salariés qui ont le droit. D'ailleurs, le Réunion s'est aligné en 2019-2020 pour qu'il y ait moins d'écarts entre ces deux statuts. Mais effectivement, toi, tu as grossi en [00:24:00] 2019. C'était sûrement un bon calcul que d'être salarié à cette époque-là. Donc, tu nous as parlé de la durée.
[00:24:08] Comment ça se passait pour le calcul des indélimités ? Est-ce que sur la coopérative, d'ailleurs, ça a aidé pour faire ces estimations qui sont parfois un petit peu labyrinthesques ? Alors, en fait, comme une salariée classique, c'est les trois dernières fiches de salaire. J'avais dû renvoyer à la sécu mes trois dernières fiches de salaire et mes trois dernières fiches de salaire s'étaient calculées sur cette base-là.
[00:24:33] Et est-ce que tu as réussi à pleinement t'arrêter ? Parce que tu parlais tout à l'heure de la difficulté à ralentir quand on a ce tempérament d'entrepreneuse. Et puis, voilà, ce n'est pas toujours évident aussi de lâcher son activité chérie. Est-ce que tu as pu profiter de cette pause, de ce congé maternité pleinement
[00:24:54] Alors, j'ai eu une difficulté supplémentaire, c'est que j'ai eu un accouchement très, très compliqué et mon bébé [00:25:00] a dû rester un mois en inédate suite à mon accouchement. Donc, en fait, de toute façon, la question ne se pose pas de s'arrêter. C'est qu'en fait, il y a un truc bien plus important qui se passe.
[00:25:10] Au début, il n'était pas... En tout cas, c'était vraiment pas cool. Et donc, j'étais séparée de mon bébé, je faisais des allers-retours à l'hôpital et tout. Donc, en fait, je veux dire, là, le boulot, je pense qu'on n'en a strictement absolument rien à faire. Et pour le coup, j'étais bien contente d'être dans une situation où j'étais dans un vrai congé mat.
[00:25:32] Et de toute façon, je n'avais pas à m'en soucier, quoi. J'avais mon congé mat et du coup, je n'avais pas en plus un souci financier sur la tête, en plus de m'occuper de ma famille, qui était le top priorité. Et en fait, ça, ça m'a aussi un peu aidée à savoir ce que c'était, qui était important. Donc, après, je me suis focalisée sur mon fils et il n'y a plus de sujet.
[00:25:56] Et donc, oui, j'ai profité [00:26:00] de cette période, des challenges, d'avoir un nouveau-né. Donc, je ne sais pas si on profite de son enfant, mais c'est quand même dur. En plus, le premier, on s'en fout. On ne sait pas trop comment faire et nous, on était vraiment… On n'avait aucun répit, très éloigné de nos parents, le congé paternité n'était que de 11 jours à l'époque, et mon mari a un boulot qui était extrêmement prenant, donc en fait j'étais quand même beaucoup beaucoup seule chez moi, donc ça c'était pas facile.
[00:26:32] J'avais qu'une hâte, c'était reprendre le boulot, je me souviens j'avais vraiment, après au bout de deux mois quoi, au bout de deux mois j'avais qu'une hâte c'était à reprendre le boulot, sauf qu'en fait le dernier jour de mon congé mat, ça a été le premier jour du confinement numéro 1, covid, c'était le jour de ma reprise, puis de poil, donc en fait je me suis retrouvée d'un coup dans le sol, La semaine d'avant, on avait fait l'adaptation à la [00:27:00] crèche, etc.
[00:27:00] Ah ben, pas de crèche, pas le droit de bouger, nous très loin de notre famille, donc en plus, comme on ne pouvait même plus aller voir notre famille, mais ma famille n'a pas pu voir mon fils pendant plusieurs mois, du coup, à cause de ça. Et en plus, du coup, au début, tu te gardes la possibilité de travailler, parce qu'on ne te fasse pas croire qu'on peut travailler en ayant un nouveau-né.
[00:27:23] Les fans qui font ça, je ne sais pas comment elles font. Moi non plus, et merci de le dire, parce que parfois, on voit passer comme ça des photos sur Instagram. De personnes qui ont l'air tout assez sereines à jongler entre les deux. Moi, ça me paraît totalement, mais impossible et brusque. Déjà, juste s'occuper du bébé, c'est au bout de ta vie.
[00:27:45] Alors, si en plus tu dois être efficace sur des tâches, ça me paraît complètement inusoire. Mais après, il y a certaines personnes qui apparemment arrivent à jongler. Mais je pense que c'est important de dire, [00:28:00] notamment pour nos auditrices qui auraient un projet bébé et pour qui ce serait le premier, et prévoir de faire garder son enfant, c'est juste pas possible.
[00:28:08] C'est pas parce qu'on travaille de chez soi et qu'on est flex, parce qu'on est à son compte, qu'on peut jongler. Enfin, voilà. Donc, merci d'apporter, toi aussi, ton allégèrement sur la question. Ah non, mais c'est clair. Je ne sais pas comment elles font. Après, on n'a pas tous les mêmes enfants. Il y a des enfants qui ont des besoins aussi différents.
[00:28:27] Il y a des enfants qui dorment différemment. Moi, je n'ai pas eu des enfants qui dormaient, donc d'ailleurs, toujours pas de toujours. Voilà.
[00:28:39] Clairement, c'était pas possible. Et en plus, moi, j'allaitais en full pendant... Enfin, en 100% allaitement pendant pas mal de temps. Donc, en plus, il y a ça aussi. Enfin, je pense aussi que je trouve que quand même, il y a une vraie différence dans le temps qu'on peut retrouver pour soi, dans l'énergie qu'on peut avoir, parce que quand on n'allaite pas, on peut partager avec son conjoint les nuits, etc.
[00:28:58] Mais du coup, je n'ai pas pu [00:29:00] reprendre. Donc, en fait, l'avantage, C'est que du coup, j'ai pu continuer d'allaiter, par exemple, sereinement. Mais du coup, c'était vraiment un peu bâtard, parce que moi, j'avais qu'une hâte, c'était reprendre une vie sociale, en fait. C'était surtout ça, reprendre une vie sociale.
[00:29:13] Et puis en plus, je me stressais, parce que je me disais, OK, Marion, t'es partie, tes clients, en gros, ils t'ont pas vu pendant deux mois et demi, bon, deux mois et demi, t'oublies pas quelqu'un pendant deux mois et demi, ça va, mais en fait, là, du coup, si tu disparais de la surface pendant cinq, six mois, qui va se souvenir de toi
[00:29:34] Quelle énergie tu vas devoir remettre ? Et donc, c'était ça qui m'angoissait beaucoup. Mais comme le monde entier était à l'arrêt, en fait, tous les projets étaient arrêtés, quoi. Au moins, il n'y avait pas de faux mots, de fear of missing out. Dans tous les cas, tout le monde était un petit peu dans le même pétrin.
[00:29:54] Mais par contre, financièrement, moi, j'étais plus en congé maths, et j'avais plus d'activités, du coup. [00:30:00] Donc ça c'était une période complètement obscure et puis déjà la crèche a payé parce que enfin bref c'était bizarre parce qu'on On avait déjà notre contrat crèche, la crèche était fermée à cause du Covid, mais les crèches, en fait, on devait quand même financer une partie.
[00:30:17] Franchement, financièrement, c'était quand même compliqué. Heureusement que moi, j'avais du soutien de mon conjoint, mais sinon... Comment vous vous êtes organisé avec ton conjoint dans cette phase-là ? Je pense déjà au côté économique que tu soulignes, puis aussi de manière pratique. Je ne sais pas si lui, du coup, il a été en télétravail, peut-être que du coup, tu étais moins seule à la maison.
[00:30:42] Comment ça s'est organisé ? Non parce que moi pas de bol parce que pour le coup mon conjoint j'ai pas fait partie de ces familles qui ont profité de la bulle du Covid avec un bonnet parce que mon conjoint travaillait dans l'agroalimentaire, il travaillait tout le temps et en plus dans la production [00:31:00] donc sur une usine et donc de toute façon il devait y être tous les jours de 7h30 à 19h.
[00:31:07] Donc en fait et justement le Covid pour lui complexifiait les choses donc il y avait encore plus de travail donc en fait j'étais vraiment hyper hyper isolée parce que mon conjoint pas là, toute seule à la maison, pas pouvoir reprendre le boulot et après nous financièrement on a une gestion financière où on met tout en commun donc il y avait pas de sujet quoi, on s'est débrouillé avec ce qu'on avait et voilà.
[00:31:32] Mais là-dessus, moi, sur les finances, j'ai ce truc où on met vraiment tout au commun. Oui, mais il n'empêche que lui, il a continué à gagner sa vie normalement. Et toi, pour le coup, tu étais vraiment impactée par la situation. Pour le coup, c'était la situation sanitaire. Ce n'était pas tellement le fait d'avoir eu un enfant.
[00:31:51] Mais c'est vrai que ça a beaucoup, du coup, affecté ta capacité à générer des revenus, à cotiser, à [00:32:00] mettre des sous de côté, etc. Ah ben, c'est sûr. En fait, c'était quand même lié aussi à la maternité. Parce que si j'avais une activité qui tournait, qui était en cours, les gens, ils n'arrêtaient pas les projets quand même.
[00:32:12] Là, en fait, c'était compliqué. Je ne pouvais pas relancer mon activité. Et en plus, j'étais dans une région quand même… Ça fait que six mois, j'étais dans cette région. Donc, il aurait fallu faire du réseau, rencontrer des gens, vraiment relancer. Ça, je l'ai ressenti vraiment sur mon deuxième enfant. En fait, il y a quand même cette nécessité quand on est à l'arrêt.
[00:32:30] De relancer. Quand on est indépendante, on dit toujours qu'il y a le cycle de on prospecte, du coup on a beaucoup de travail, donc on a beaucoup de travail, donc on n'arrive plus à prospecter, donc on a moins de travail, donc on a du temps pour se prospecter, donc on a trop de travail, etc. En fait, on essaye normalement, il faut éviter ce yo-yo.
[00:32:49] Et du coup, normalement, on fait un peu tout, tout le temps, mais là, on est nécessairement dans le creux de la vague quand on rentre de congémane, puisqu'on n'a pas prospecté pendant les trois [00:33:00] derniers mois. Même si on avait des gens qui attendent, etc. En fait, il y a nécessairement ce moment, en fait, de relancer, de dire ok, je suis là à nouveau, et ça, ça demande beaucoup d'énergie.
[00:33:12] Et donc moi, j'étais coincée, et du coup, je devais attendre, j'étais coincée dans le creux de la vague, quoi, mais sans pouvoir rien faire. Et finalement, comment est-ce que tu as réussi à relancer la machine et à faire ta vraie reprise ? Ça s'est fait petit à petit. Je pense que ça a vraiment, vraiment repris.
[00:33:31] Donc, en septembre, en fait, un peu comme la France, puisque l'été, de toute façon, c'est toujours un peu creux. Donc, je dirais que vraiment, ça a repris en septembre. Mais par contre, j'ai vraiment eu beaucoup, beaucoup d'énergie. Ça m'a demandé. Dès qu'il y a eu des choses qui se sont refaites avec le Covid, etc.,
[00:33:50] j'ai mis vraiment beaucoup d'énergie pour relancer mon activité, pour qu'elle reprenne vraiment, je dirais, en septembre à plein régime. [00:34:00] Ok. Oui, donc il y a six mois de décalage finalement entre le moment où toi, tu aurais voulu reprendre en théorie à la fin de ton congé maternité et la reprise effective une fois les premiers continuements passés.
[00:34:15] Si c'était à refaire, est-ce que tu aurais changé quelque chose ? On va parler de ta deuxième grossesse et des changements que tu as opérés et puis comment ça s'est passé pour la fois suivante, mais juste là avec le recul sur cette première période qui est totalement inédite et quand même très liée au COVID, mais avec le recul, est-ce que tu aurais pu faire autrement
[00:34:42] Peut-être trouver des solutions pour avoir plus d'aide, mais en même temps, je ne savais peut-être pas. Je pense que pour pouvoir vraiment avoir de l'aide en postpartum, il faut l'avoir organisé avant le postpartum. Parce qu'en fait, ce [00:35:00] n'est pas au moment où on est en galère qu'on trouve quelqu'un à l'arrache, etc.,
[00:35:05] pour nous aider, ou qu'on n'a même pas l'énergie, et ce n'est pas le moment où on a envie d'avoir une nouvelle personne qu'on ne connaît pas qui vient aider. Donc du coup, je pense que peut-être organiser ça mieux. Après, j'aurais dit à mon conjoint de changer de boulot avant. Parce que vraiment, il y avait quand même ce truc-là de me retrouver toute seule, qui était vraiment difficile.
[00:35:32] Et puis, ne pas sous-estimer. Et puis, ne pas sous-estimer. La période, la nécessité de relance de l'activité en retour de congé mat et pourquoi pas du coup organiser une autre manière de prospecter pendant qu'on est en congé mat en déléguant peut-être, en ayant un budget pour avoir quelqu'un qui fait du commercial pour soi c'est pas du tout si simple que ça mais [00:36:00] qui fait bouger les choses avant qu'on reprenne pour que quand on reprend on n'ait pas juste cette énergie à passer parce qu'en fait c'est extrêmement frustrant parce qu'il y a énormément d'énergie à dépenser pour prospecter, pour relancer des choses donc en fait on ne gagne pas d'argent mais notre enfant il est à la crèche donc en plus il y a ce truc un peu maternel, il se dit non mais attends j'ai laissé mon enfant à la crèche alors que je ne gagne pas d'argent c'est quoi ce truc en fait et c'est dur à accepter Parce que c'est pas forcément facile de laisser son enfant si petit et du coup quand on se dit ah bah ouais mais je laisse mon enfant si petit mais en même temps je vais faire un truc qui m'éclate qui m'épanouit ou je gagne ma vie, bah ok mais quand on laisse son enfant et qu'en plus il gagne pas notre vie et qu'on l'a parti prospection, c'est pas forcément ce qu'on kiffe le plus donc en plus on fait des choses qu'on aime pas trop bah en fait c'est pas très cool quoi bon et finalement alors au bout de [00:37:00] combien de temps est arrivée ta deuxième grossesse
[00:37:03] bah alors mes enfants ils ont 2 ans et 8 mois d'écart donc 2 ans après je suis tombée enceinte de ma fille en novembre 2021 et en fait là on avait aussi encore déménagé mais du coup on m'avait déménagé dans un endroit où c'était plus facile pour moi ma bonne vie entrepreneuriale qu'une marionne solenne pour l'eau Et du coup, j'ai paternité un peu plus long, c'est un mois, mais c'était le tout début.
[00:37:33] Et toi, tu étais restée, d'ailleurs, je ne t'ai pas posé la question tout à l'heure, dans la même coopérative, comment ça se passe ? Quand tu déménages, tu continues à faire partie de la même structure où que tu sois en France ? Tu peux, oui, rester, ou tu peux changer, mais tu changes, c'est quand même pas si simple, parce que ce n'est pas vraiment un transfert de compte, c'est un peu particulier, tu vois.
[00:37:55] C'est plus simple de rester. Oui, c'est plus simple de rester, et à la fois, du coup, [00:38:00] je ne pouvais pas trop bénéficier du soutien humain, donc j'aurais pu bénéficier si j'étais restée à Reims avec ma coopérative. Ok. Et à l'époque de ta deuxième grossesse, est-ce que ton activité avait retrouvé le rythme dans le temps
[00:38:17] Est-ce que ton activité avait évolué aussi, ou est-ce que tu restais sur le même type de mission et de modèle économique ? Alors j'étais sur le même type de mission, enfin je faisais de plus en plus de RSE versus de la com, et j'avais, c'était bien parce que j'avais deux contrats mensuels, donc avec des structures sur lesquelles j'avais tous les mois un revenu, parce que j'avais du temps tous les mois, comme une sorte de formule d'abonnement, donc ça c'était pas mal, ça me demandait...
[00:38:47] J'avais moins besoin d'aller chercher des projets one-shot. Et ça me permet, pour le coup, de prendre plus de risques et de plus m'éclater sur des projets one-shot où je me [00:39:00] rémunérais un peu moins parce que j'avais un peu ce fixe, en fait, un peu roulant. Donc, ça, c'était pas mal du tout. Et mon activité, elle se portait bien.
[00:39:09] Du coup, j'étais dans une grande ville. Je commençais à... Je donnais en plus des cours. Donc, voilà. C'était plus serein. C'est bon à savoir parce que pour celles qui nous écoutent et qui, voilà, t'ont entendu dire à quel point ça a été compliqué de relancer la machine, deux ans plus tard, la machine était bel et bien relancée avec des jolies évolutions et puis c'était, voilà, c'était reparti à de plus belles.
[00:39:35] Oui, oui, tout à fait. Et comment s'est dénudée ta deuxième grossesse ? Parce qu'on dit souvent, les grossesses ne se ressemblent pas. Est-ce que dans ton cas, t'as continué à avoir tes nausées pendant ces quatre mois et demi ? Franchement, je pense que j'ai eu la même grossesse pour mon ennemi et pour mon deuxième.
[00:39:52] Ok. Et donc, j'ai eu quand même des nausées pendant pas mal de temps, mais j'ai décidé de le dire beaucoup plus vite à ma famille. Enfin, [00:40:00] je le dis beaucoup plus vite, donc ça m'a beaucoup soulagée. Et par contre, la différence, c'est qu'on a quand même l'aîné à s'occuper. Donc, quand des fois, on a moins de temps pour prendre soin de soi, donc quand même, c'est plus fatigant, je trouve, globalement.
[00:40:20] Parce qu'en fait, deux ans d'écart, ce n'est pas beaucoup. C'est quand même des enfants qui sont assez rapprochés. Donc, Lénine, il a encore des besoins qui sont substantiels alors qu'on est enceinte. Et lui, par contre, il ne voit pas que sa maman, elle est venue parce qu'elle est enceinte. Je veux dire, il n'a toujours pas la même demande d'être portée, etc.
[00:40:42] Donc, ça, c'est... C'est un peu plus dur. Et cette fois-ci, tu disais que tu as annoncé ta grossesse plus tôt à tes proches. Comment est-ce que tu t'es organisée au niveau de tes parties prenantes du travail ? Je pense notamment [00:41:00] à cet abonnement que tu avais mis en place, puisque là, pour le coup, pour ta première grossesse, tu avais arrêté de prendre des contrats dès que la date passait sur la phase congé-mètre.
[00:41:13] Pour cette fois-ci, comment tu as organisé les choses ? Alors, comment j'ai fait ? Alors là, c'était différent aussi parce que mon congé-mètre tombait parfaitement bien, puisque mon congé-mètre tombait juillet-août-septembre. Ce qui est quand même vraiment top parce que c'est une période où de toute façon l'activité dans mon secteur, elle baisse.
[00:41:34] Donc en fait, mes clients sur lesquels j'avais une journée par semaine, et bien eux, ils ont dit « Ah bah c'est pas grave, on met en stand-by ton contrat et on verra quand tu rentres. » Ok. Et il y en a un autre où du coup j'ai trouvé quelqu'un pour me remplacer. Ok. Ouais. En ayant anticipé à mort, comme je travaillais plutôt sur des [00:42:00] newsletters, sur des réseaux sociaux ou autre, j'avais produit le plus que je pouvais avant et ce que je ne pouvais vraiment pas prendre en charge, parce que c'était un peu du last minute.
[00:42:10] Du coup, je l'ai délégué à une personne. Il s'avère qu'en fait, ma cliente, elle l'a mis en stand-by aussi. C'est-à-dire que pourtant, c'était acté qu'on continuait et que la personne qui me remplaçait avait des choses à produire. Sauf qu'en fait, je ne sais pas si ça ne l'a pas trop fait entre elle ou en fait, elle était tellement habituée à moi que du coup, en fait, elle ne lui a presque rien demandé.
[00:42:34] Ok. On a fini par dire, tant pis. Je crois qu'elle, finalement, elle n'avait pas fait même pas deux heures sur trois mois. Donc, du coup, on a dit… Tant pis, on se met d'accord sur son règle là-dessus. En fait, elle l'a mis en stand-by elle-même, alors qu'intellectuellement, à la base, elle ne voulait pas le mettre en stand-by.
[00:42:55] Donc, il y a eu ces deux contrats-là. Et après, sur le reste, c'était pareil. [00:43:00] J'avais arrêté les projets, parce qu'on ne peut pas non plus faire trop différemment. Je ne sais pas trop comment j'aurais pu faire autrement. Ok. Et ce remplacement que tu as mis en œuvre pour l'un de tes deux contrats, même si au final, ça ne s'est pas passé comme prévu, comment tu as fait pour trouver cette personne pour te remplacer
[00:43:20] Comment vous vous étiez mis en accord par rapport à la rémunération ? Je pose ces questions parce que c'est une stratégie que certaines de nos auditrices voudraient envisager. C'était une personne qui était dans mon réseau, qui était plus junior que moi, mais donc, du coup... Ça matchait bien avec le projet si je cadrais bien avant, qui était de confiance, qui était une personne vraiment très sérieuse.
[00:43:46] Et donc, du coup, je l'ai présenté à ma cliente. On m'a fait un point pour qu'elle valide aussi un peu le truc. Et puis après, on s'est mis d'accord sur financièrement la rémunération qui correspondait au temps [00:44:00] qu'elle allait être consacrée. Et du coup, on continuait de facturer. Je facturais direct à ma cliente.
[00:44:05] C'est moi qui la rémunère derrière sur ce qu'elle avait fait. OK. Et comme toi, tu avais pris de l'avance sur un certain nombre d'éléments pour cette période, du coup, l'idée, c'était que tu puisses facturer ta cliente normalement et qu'il y ait une petite partie qui soit rétribuée à ta collaboratrice sur les éléments de relais qu'elle mettait en place ce matin.
[00:44:32] Tout à fait, avec quand même la difficulté de bien se mettre d'accord avec la cliente et d'être en confiance, puisque je ne pouvais pas facturer pendant cette période avec le système du congé mat de la CAE. Donc en fait, ça voulait dire que je devais tout facturer quand je rentrais. Donc il faut quand même être avec un client avec qui on est en phase.
[00:44:53] Et d'ailleurs, oui, j'y pense, mais du coup, j'ai eu aussi un impégné durant cette période. [00:45:00] Et clairement, le congé mat a posé problème par rapport à cet impégné, parce qu'en fait, la personne, elle a un peu joué là-dessus, parce que pendant une période, je l'ai laissé tomber, je ne l'ai pas relancé. Et après, quand je suis rentrée, elle avait mis sous sa société.
[00:45:13] Enfin, voilà. Donc en fait, il y a quand même cette partie un peu administrative qu'il faut aussi bien gérer si on veut déléguer à une autre personne, mais continuer à facturer soi-même. Continuer à suivre la partie financière de son entreprise. Oui, alors ça, pour le coup, c'est quand même un désavantage pour ceux qui nous écoutent quand on a ce statut d'entrepreneur.
[00:45:38] On s'engage à s'arrêter de travailler, mais on peut continuer à récolter de l'argent et à facturer parce que parfois, c'est une confusion justement qu'il y a. Donc, je profite de notre discussion pour faire cette précision. Et ce congé maternité, comment est-ce qu'il s'est passé cette [00:46:00] fois-ci ? J'ai vraiment pris un vrai congé mat.
[00:46:02] En plus, franchement, si vous pouvez tomber enceinte en novembre-décembre et avoir votre congé mat en plein été, c'est quand même carrément mieux que de l'avoir en pleine veille parce qu'en plus, tout le monde vient beaucoup plus vous voir. Vous pouvez être dehors, voir des champs, savoir des gens. Il fait beau, on n'a pas besoin d'enlever toutes les couches du bébé.
[00:46:23] C'est quand même beaucoup. Je trouve que... Un bébé d'été, j'ai trouvé ça beaucoup plus cool. Et puis, en fait, de toute façon, là, pour le coup, avec deux enfants au bas âge, c'est même pas la peine de penser une seconde à essayer de travailler pendant qu'on est arrêté. Donc, en fait, j'ai vraiment profité de mon congé mat.
[00:46:42] J'ai profité de mon congé mat. Et contrairement au premier, j'avais quand même moins envie de retourner travailler. Mon gros regret, moi, de ma deuxième grossesse, c'est de ne pas avoir dit « Tant pis, tu prends deux mois de plus. Au lieu de reprendre le boulot au mois de [00:47:00] novembre, tu reprends le boulot au mois de janvier.
[00:47:03] Tranquille. » Mon conjoint, il m'a dit qu'il n'avait même pas osé me proposer ça parce qu'en fait, il me disait tellement que pour le premier, j'avais voulu reprendre et tout, qu'il ne m'a pas dit « mais Marion, ne t'inquiète pas, prends deux mois, j'assurais ». Moi, je me mettais quand même un gros stress sur le financier.
[00:47:18] Et ça, c'est vraiment mon gros point de regret sur ma deuxième grossesse. Est-ce que tu sais ce qui a fait que tu avais moins envie de reprendre ? Comment est-ce que tu l'expliques ? Je ne sais pas si tu as une explication avec le recul, mais puisque par ça, c'est vraiment du ressenti. Et puis en plus, quand on est enceinte, jeune maman, on a cette intuition exacerbée.
[00:47:42] On ne sait pas toujours expliquer d'où ça vient, mais je trouvais que c'était quand même encore plus dur. Je pense que j'étais encore très, très fatiguée au moment où j'ai repris. Et je ne sais pas si c'est parce qu'on me disait, mais j'avais l'impression que ma petite, elle était beaucoup plus petite que mon fils.[00:48:00]
[00:48:00] Je me disais, comment je peux la mettre à la crèche alors qu'elle est si petite ? Ensuite, il y a eu des signaux un peu rapides. Ça ne s'est pas bien passé, la crèche. En plus, le regret, il me vient aussi. J'avais envie de... Je pense que j'avais envie de commencer à travailler, mais vite, quand ça ne s'est pas bien passé à la crèche, j'ai eu ce truc-là de...
[00:48:20] Non mais qu'est-ce que tu fais là ? Je pense que c'était pas tellement en anticipé que je me disais non tu veux pas reprendre et tu reprends c'était je pensais vouloir reprendre et je me suis rendu compte en reprenant qu'en fait j'avais pas tant envie que ça de reprendre tout de suite Ok et ce que j'entends aussi c'est que c'était pas forcément la partie travail pour le coup c'était vraiment la partie vie de maman qui t'appelait vers laquelle t'avais envie de pouvoir dédier plus plus de temps et d'énergie dans ce chapitre là Ouais parce que le fait d'avoir un premier il y a aussi toute une nous ça a [00:49:00] coïncidé mon premier il a commencé l'école il y a beaucoup de chamboulements du coup il s'est remis à mal dormir donc en fait on avait les deux enfants qui dormaient pas c'était quand même aussi très très dur physiquement donc en fait il y a aussi ce truc de se dire non mais en fait à un moment je peux le faire donc ouais je m'embarque quoi je...
[00:49:18] Je m'impose des trucs. Pourquoi ? Je n'ai pas la réponse. Je n'ai pas la réponse, mais je pense que je me stressais beaucoup sur le... Marion, il faut que tu reprennes, il faut que tu relances ton activité, il faut que tu gagnes de l'argent. J'avais ce truc, un peu de... de devoir... J'avais décidé de payer le berceau de crèche.
[00:49:42] C'est un facteur. Je payais le berceau de crèche de ma fille. C'est un système où, avec une entreprise, on paye une somme à une crèche, et ça nous réserve une place. En échange de ça, on paye [00:50:00] un petit peu moins chaque mois que si on était en désextérieur, mais surtout, ça réserve une place. Normalement, s'il y a une possibilité de défiscalisation, Par l'entreprise qui peut aller jusqu'à 80% de cette somme qu'on donne.
[00:50:16] Et dans le cadre de la CAE, on n'arrivait pas à optimiser autant que ça, mais on était quand même à 50%. Et du coup, je me suis retrouvée un peu pif-pif en termes financiers parce que du coup, je finançais avec le CA, ce qui fait que c'était de l'argent avec lequel je ne pouvais pas me verser de salaire.
[00:50:36] Alors, vu que je finançais cette crèche, c'est des sommes assez importantes, c'est de l'ordre de 14 000 euros par an pour réserver les barres de crèche. Et donc, même si j'en ai récupéré 7 000 euros l'année suivante, un crédit d'impôt, c'est quand même un truc. Là, pour le coup, la CAE m'a vraiment bien accompagnée là-dessus.
[00:50:58] Assez cool, même si du coup, on n'arrivait [00:51:00] pas à optimiser assez. Enfin, on aurait pu optimiser plus, mais ce n'était pas possible parce que la série optimisait déjà sur d'autres points et que voilà. Mais du coup, je me suis mis une énorme pression aussi par rapport à ça parce qu'en fait, je devais payer ce verso de crèche.
[00:51:14] Et là, est-ce que ton conjoint, du coup, est-ce qu'il y a eu une compensation d'une manière ou d'une autre ou pas ? En fait, lui, il ne pouvait pas trop compenser parce qu'il ne pouvait pas mettre de l'argent dans la boîte. Enfin, pour payer ce verso de crèche. Donc, à partir du moment où ce n'était plus là, et comme nous, de toute façon, on met tous nos salaires en commun, on met nos salaires en commun et notre état en commun.
[00:51:41] Donc, il n'y a pas de sujet de compensation auprès de moi. Il ne pouvait pas vraiment compenser. On n'a pas mis en place de trucs retraite spécifiques, etc. En plus... Tout ça, on a décidé que ça faisait partie de [00:52:00] l'équilibre familial, quoi. On s'est retrouvés à la fin, quoi. Ok. Tu nous disais tout à l'heure que la reprise avait été compliquée lors de ta première grossesse, notamment avec le contexte Covid qui, forcément, a complètement ralenti les choses et a décalé ta reprise de six mois.
[00:52:19] Pour ta deuxième grossesse, du coup, comment s'est déroulée ta reprise ? En fait, tu nous as déjà donné quelques petites infos au sujet de cet impayé et puis de la cliente qu'elle avait mis en pause, enfin, en tout cas, beaucoup ralentit son contrat malgré le remplacement que toi, tu avais mis en place.
[00:52:41] Comment les choses se sont finalement passées par la suite ? Eh bien, franchement, la reprise de mon projet... Oui, donner un enfant de ma fille, ça a vraiment été vraiment très dur, parce que j'avais autant mon [00:53:00] fils, de toute façon je ne pouvais pas reprendre, je ne pouvais pas reprendre, mais en plus à la crèche, ça se passait super bien et tout.
[00:53:05] Là, le fait que ça se passe super mal à la crèche, qu'on soit sur une période de l'année qui n'est pas du tout la meilleure pour reprendre, parce que reprendre une activité au mois de novembre, c'est une date de l'année où les entreprises, elles ont un peu tendance à se serrer la visse en termes de budget.
[00:53:20] Oui, donc du coup, vraiment pas le moment où elles relancent des choses, il s'avère que j'ai eu un contrat que j'avais en mensuel, où eux, il s'est passé ça, ils ont dû faire des économies budgétaires, donc en fait, j'étais censée reprendre avec eux, et en fait, ça n'a pas repris, alors que moi, je comptais vraiment là-dessus.
[00:53:39] Il y a mon autre cliente qui avait mis en stand-by un peu quand je n'étais pas là, elle, ça a repris, mais c'était quand même un petit contrat, donc... Donc, bon, ce n'était pas du tout suffisant. Et là, je pense que ma charge mentale a littéralement explosé en vol et que j'étais vraiment à deux [00:54:00] doigts d'exploser en vol.
[00:54:01] Et donc, en fait, j'ai eu cette expression quand on m'a discuté toutes les deux fois. Clairement, cette deuxième reprise, ça m'a fait aborter mon projet d'entrepreneuriat. Et en fait, je me suis dit « Ok Marion, là, tu ne peux plus rester toute seule. En fait, ce n'était même pas ton entrepreneur si tu ne peux plus être toute seule à la manœuvre sur un projet.
[00:54:24] Ce n'est pas possible parce qu'en fait, tu ne peux pas avoir tes enfants.
[00:54:36] Et puis, en même temps, relancer ta boîte et en même temps… Ça ne se passe pas bien, tu as fini à la crèche, donc tu ne peux pas glisser, donc tu n'es nulle part. Et donc, du coup, là, j'ai dit « Ok, non mais là, un jour, j'ai pété un plomb. » Non, je n'ai pas pété un plomb, oui. [00:55:00] Un jour, j'ai dit « Ok, en fait, là, tu postules à des jobs salariés, tu ne peux pas continuer comme ça, c'est trop de stress.
[00:55:06] En fait, je me stressais vraiment financier, mais c'était vraiment un stress que je me faisais subir à moi-même. Ce n'était pas forcément une réalité. En plus, pour le coup, il y a eu un payé qui était quand même de l'ordre de 4000 euros, donc ce n'est pas du tout négligeable. Et donc, en fait, pour moi, c'était de l'argent à la base sur lequel je coûtais quand je revenais.
[00:55:25] Donc, ça venait faire partie un peu de ma trésor qui me permettait de me remettre un peu tranquille. J'ai eu… Un peu des couacs aussi de ma CAE sur l'accompagnement par rapport à mon congé mat. Parce qu'en fait, je ne vais pas vraiment rentrer dans les détails, ce n'est pas forcément très intéressant, mais grosso modo, ça m'a coûté bien plus cher que ça m'aurait dû.
[00:55:51] Puisqu'en fait, ils m'ont versé un peu trop d'argent pendant mon congé mat. Et en fait, ils n'avaient pas vérifié que ça matchait bien avec ce que me donnait la sécurité sociale. Et en fait, c'était [00:56:00] plus que ce que me donnait la sécurité sociale. Mais du coup, j'ai dû sortir plus de trésorerie. En fait, il y a eu un couac de gestion financière.
[00:56:07] Donc ça, c'est un point, je pense que pour les auditrices, c'est soyez hyper carrés sur vos sujets de gestion financière, de prévisionnel. En fait, moi, j'ai fait beaucoup confiance à ma coopérative. Et en fait, à un moment, ils n'ont pas été au niveau. C'était la première fois aussi qu'ils avaient mon cas.
[00:56:26] Parce qu'en plus, il y avait une histoire de berceau de crèche, de crédit d'impôt. En fait, je pense que c'était complexe pour eux. En termes de gestion financière, ça a coïncidé, pas de chance, avec aussi une personne en interne qui s'occupait des finances, qui était partie en congé matocinier. Du coup, en fait, il y a eu une sorte de flou et gros couac qui, moi, m'ont mis dans un énorme stress parce que, pour le coup, je suis normalement très au carré là-dessus, je fais très attention sur mes trésors et tout.
[00:56:55] Du coup, je me suis retrouvée avec absolument pas d'individu réel sur [00:57:00] mes finances. Beaucoup moins de trésorerie que ce qui était prévenu initialement. Et ma fille, ça se passait pas dur à la crèche, énormément de fatigue. Et en fait, une période pas du tout idéale pour relancer son activité. Donc en fait, je me suis dit, OK, mais il faut que tu trouves des solutions.
[00:57:21] Parce que ça, c'est aussi une question de personnalité. Je pense que j'ai un problème, il faut que je trouve des solutions. Et en fait, la solution la plus simple à ce moment-là, ça paraissait de se dire, OK, tu vas repostuler à des jobs et ne serait-ce que pour la confiance en soi. Parce qu'en fait, je me suis dit, OK, tu vas voir aussi ce que tu vaux sur le marché du travail aujourd'hui.
[00:57:40] Et du coup, c'est ce que j'ai fait. Et franchement, j'ai eu en 15 jours de temps trois propositions de jobs, dont deux vraiment géniales et dont une qui me permettait d'être dans une situation plutôt d'entreprenariat, Et donc [00:58:00] de ne pas lâcher l'entrepreneuriat, puisque je démarrais comme la première salariée d'une boîte qui démarrait, et qui faisait donc pour faire exactement ce que j'avais envie de faire, avec une personne vraiment top, avec qui j'avais eu un peu un coup de cœur professionnel, que j'avais rencontré pendant que j'étais enceinte.
[00:58:21] Et donc du coup je me suis dit, ok, là en fait c'est génial, tu vas pouvoir avoir un peu tout quoi. Mais si du coup c'est challengeant d'être dans une jeune boîte, mais en fait c'est génial, parce que du coup j'ai une... J'ai le sujet de l'entrepreneuriat, mais au moins, je suis plus... Déjà, je suis salariée, mais de rien, donc j'ai mon salaire qui est tous les mois.
[00:58:43] Et puis, du coup, j'ai un peu tout, quoi. Et ça a tout de suite fait baisser mon niveau de stress. Donc, je pense que ça a vraiment été une super décision. [00:59:00] Mais clairement, la maternité m'a fait avorter les projets entrepreneuriels, quoi. Je ne pouvais plus. À un moment, j'ai senti que ce n'était plus possible, en tout cas pas dans ces conditions-là.
[00:59:12] De continuer en gardant ma santé mentale. Bien sûr, et c'est le plus important en fait, surtout quand on est à son compte et qu'on est la locomotive de son activité, si on sent que nous, ça ne va pas, l'activité, elle ne doit pas bien aller. Donc, c'était, voilà, tu as eu la présence d'esprit de tirer la sonnette d'alarme et de, comme tu disais, trouver une solution et de, voilà, de ne pas t'obstiner dans une voie qui était plus latine quoi.
[00:59:45] En plus, t'as eu plein de signaux de l'univers pour celle qui croit à l'univers. Oui, c'est clair. Donc, t'as accumulé les tuiles, on va dire, et puis ensuite, les étoiles qui s'alignent avec cette personne que t'avais rencontrée [01:00:00] enceinte et qui, pile, a un besoin qui correspond à ton profil, et ça se fait de manière super fluide en quelques semaines, c'est génial, quoi.
[01:00:08] Avec le recul, du coup, qu'est-ce que tu retires quand même de cette expérience d'arrêt de ton activité et de reprise d'un travail salarié ? En fait, déjà, il y a le sujet de savoir s'entourer. Clairement, moi, je sais qu'il y a eu une faille au niveau de la partie gestion financière. Je pense que si ça, ça n'avait pas été… S'il n'y avait pas eu ça, ça aurait été aussi complètement différent.
[01:00:42] Donc, je pense que ça, c'est un point très important de bien avoir que ce soit votre e-table, que ce soit les gens de votre CAE, mais que tout soit vraiment clair comme de l'eau de roche. Tu vas devoir taper du poing sur la table pour que ce soit clair comme de l'eau de roche avant de partir en projet mat, [01:01:00] pour que ce soit vraiment limpide de tout ce qui se passe et de ne pas être perdu dans les méandres administratifs et de subir certaines choses.
[01:01:07] Donc, toujours, toujours, toujours faire signer vos devis et demander des accomptes avant d'avoir une prestat. Ça, ça m'a bien, bien servi de leçon quand même, parce qu'en fait, moi, j'ai toujours été très à la confiance et avant 5 ans d'activité, je n'avais jamais eu d'impayé, jamais eu de quoi que comme ça.
[01:01:24] Et ça, en fait, c'est une bonne leçon de vie, ne pas faire confiance et demander des accomptes. Et ça aurait aussi changé des choses par rapport à mon retour. Et après, Faire confiance en l'univers, se dire que des fois, ce n'est pas grave. Il faut accepter qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Je pense que ça, c'est aussi une leçon.
[01:01:47] Je me suis dit, ok Marion, ce n'est pas grave. En fait, c'est très dur d'avoir des enfants, de s'inviter à danser avec des enfants et en même temps, une entreprise. En tant que [01:02:00] femme, on est quand même beaucoup plus vulnérable parce qu'on subit non seulement, on a la grossesse et le postpartum à gérer en plus parce qu'un père peut très bien énormément s'investir dans le quotidien avec son bébé, mais son corps n'a pas vécu la même chose.
[01:02:14] Moi, j'ai eu deux céréaliennes. C'est aussi des impacts corporels qui sont quand même conséquents. Et donc, c'est aussi physiquement, il faut accepter qu'on ne peut pas être au top. Et du coup, apprendre à s'écouter de manière générale un petit peu plus. Je me dis que moi, si je m'étais écoutée un petit peu plus, si j'avais eu moins cette injonction, De « Marion, il faut réussir ta vie professionnelle et familiale en même temps, il faut que tu sois super au travail, et en même temps, il faut que tu sois super pour tes enfants, etc.
[01:02:48] Peut-être que j'aurais dit « Ah bah oui, effectivement, je reprendrai le boulot plus tard. » Et tant pis si financièrement, pendant une période, c'est une mariée qui apporte [01:03:00] 100% d'argent du croyé. Et ça, c'est un peu aussi une question d'invention et de lien avec son égo aussi, d'accepter de l'aide, finalement.
[01:03:12] D'accepter sa vulnérabilité, de l'aide, et qu'on ne peut pas tout avoir en même temps. Ces trois choses-là. Et je ne dis pas que je les ai totalement acceptées. Je dis que c'est des points qui peuvent être intéressants. Carrément, c'est un super mot de la fin. En tout cas, j'aime bien finir mes interviews en demandant un conseil pour nos électrices.
[01:03:34] Je pense que ce que tu viens de partager, c'est vraiment très juste. Merci en tout cas d'avoir accepté de partager ton témoignage. Je sais qu'en plus, ce n'est pas toujours évident de partager quand les choses se passent « pas bien[01:04:00]
[01:04:09] Oui, d'ailleurs, pour finir, est-ce que tu as un dernier conseil pour la route ? Je dirais, n'hésitez quand même pas à vous lancer en train de se reprendre, parce que moi, là où je suis aujourd'hui, je n'aurais pas cette place sans avoir eu ces cinq ans avant. Et du coup, ça m'a fait beaucoup mûrir professionnellement, ça m'a donné accès à des gens, ça m'a fait avoir des super belles rencontres, et ça, je ne l'aurais pas eu autrement.
[01:04:36] Et donc, je pense aussi qu'il ne faut quand même pas hésiter. Il y a un sujet dont on ne peut pas tout avoir en même temps, mais on peut quand même aussi essayer de suivre son cœur, sa voix, et ne pas se poser de barrière juste parce qu'on veut des enfants et donc ce n'est pas possible d'entreprendre.
[01:04:54] C'est possible, c'est juste que oui, ça peut être dur, et donc [01:05:00] il faut encadrer les choses et se faire aider. Oh bien, merci, merci beaucoup Marion. C'était avec plaisir, si ça peut servir à d'autres, c'est aussi un peu une catharsis de pouvoir parler de ce qu'on a vécu, même quand c'était difficile, et je trouve que de donner, de dire un peu les leçons à haut doigt qu'on a apprises, ça permet aussi soi-même de les intégrer dans son cerveau à soi.
[01:05:33] Un grand merci à Marion pour son partage, qui montre à quel point il n'est pas évident de concilier entrepreneuriat et maternité. Ce que je retiens notamment du retour d'expérience de Marion, c'est qu'une activité qui tourne bien n'est pas à l'abri d'être challengée par le ralentissement d'un congé maternité.
[01:05:51] Autre leçon, ne pas se laisser porter, même si on fait partie d'une coopérative et même si on a le droit à un congé maternité, ce qui était donc le [01:06:00] cas de Marion, il faut prendre les devants pour anticiper la gestion financière de son activité pendant cette période charnière de congé maternité. Alors même si Marion a pu retomber sur ses pattes et trouver un emploi salarié qui lui convient, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur lorsqu'une entrepreneuse se résout à rendre son tablier alors que c'était évitable.
[01:06:23] C'est d'ailleurs l'ambition de la formation en ligne que j'ai créée, la préparation business à la grossesse. A travers une douzaine de modules et des masterclass avec des expertes, je souhaite vous aider à maximiser vos chances pour que la maternité ne ralentisse pas votre activité. Voici par exemple certaines des questions qu'on aborde.
[01:06:44] Premièrement, quels sont les droits qu'on a en tant qu'entrepreneuse au niveau du congé maternité en fonction de votre statut ? Car contrairement à ce que Marion croyait, il y a bel et bien un vrai congé maternité rémunéré pour les indépendantes et chefs d'entreprise alignés sur le [01:07:00] droit des salariés.
[01:07:00] Et pour bénéficier de ce congé, on s'engage formellement à ne pas travailler, mais on a le droit de facturer, notamment si on se fait remplacer par exemple. D'autre part, comment faire en sorte que l'activité continue à être visible et attire des prospects pendant son congé maternité pour ne pas avoir à relancer la machine trop difficilement comme ce que décrit Marion
[01:07:21] Et quand on est en phase de démarrage ou en phase de forte croissance, à chaque stade de développement finalement, il y a différentes stratégies qui peuvent être pertinentes et vers lesquelles je peux vous orienter. Est-ce que c'est judicieux de déléguer ? Et si oui, comment le faire de manière efficace pour ne pas se retrouver avec des clients qui nous tournent le dos à notre retour
[01:07:42] Comment reprendre le travail et continuer d'allaiter sereinement si c'est son choix ? Car les deux peuvent être compatibles à partir du moment où on est bien informé et qu'on s'organise en conséquence. Quel équilibre trouver dans son couple pour ne pas être lésé et que la maternité pèse trop lourd sur nos épaules au point de ne pas être en capacité de mener à bien [01:08:00] notre activité entrepreneuriale car malheureusement c'est encore majoritairement les femmes qui sont pénalisées dans leur carrière à l'arrivée des enfants, même dans les couples qui fonctionnent plutôt de manière égalitaire à la base.
[01:08:12] Et bien d'autres choses encore, alors si tu as envie d'explorer ces questions avec moi et de trouver tes réponses pour gagner en sérénité, soit parce que tu as un projet bébé plus ou moins lointain, soit parce que tu es en début de grossesse, alors n'hésite pas à t'inscrire à la formation en ligne la préparation business à la grossesse, le lien avec toutes les infos se trouve en description de l'épisode.
[01:08:35] La semaine prochaine je diffuserai un épisode hors série au sujet justement de cette préparation business à la grossesse. Avec notamment des retours d'expérience de femmes qui ont pu en bénéficier. Alors, n'hésitez pas à vous abonner à ce podcast pour ne pas louper les prochains épisodes. Les portes de la préparation business à la Cossesse vont bientôt [01:09:00] ouvrir.
[01:09:00] Pour faire partie des premières informées, notamment si tu es un sainte ou un bougé bébé, inscris-toi sur la liste d'attente dont le lien se trouve en description de l'épisode. « Grossesses d'entrepreneuses » est produit par Creators for Good à l'initiative de Solène Pignet. Montage Amélie Dedryver. Chartes graphiques Christelle Bourgeois.
[01:09:24] Graphiste Dorothée Cadiot. Musique Attila Djan Absakadia. À mercredi prochain.